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de mouvemens divers, dans le corps & dans l'ame de chacun de nous, & tu ne feras plus étonné du concours des événemens qui fe paffent en beaucoup plus grand nombre dans cet être unique & univerfel que nous appellons le monde. (VI. 2 5. ) ενθυμήθητι — ἐνυφίσταται,

ne t'en

I V.

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Ou la nature t'a donné affez de force pour fupporter tout ce qui t'arrive, ou elle a pas donné affez. Si tu as reçu affez de force, uses-en, & ne te fâche point. Et fi l'accident eft au-deffus de tes forces prends encore patience, car en te confumant il fe confumera auffi. Mais fouvienstoi que, par ta nature, tu peux supporter tout ce qu'il eft en ton pouvoir de rendre fupportable & foutenable en confidérant ton vrai intérêt ou ton honneur. (X. 3.)

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La nature de l'univers a reçu pour fa tâche de transporter là ce qui eft ici,

de

le changer de forme, de l'ôter encore de fa place pour le mettre en une autre. Ce n'est que révolutions. Ne crains donc rien, Il n'y a rien de nouveau, rien qui ne foit ordinaire; mais de plus tout eft difpenfé avec égalité. ( VIII. 6.) ἡ τῶν ὅλων = ἀπονεμήσεις.

V I.

Il ne peut arriver aucun accident à l'homme qui ne foit pour un homme, ni au bœuf qui ne foit pour un bœuf, ni à la vigne qui ne foit pour une vigne, ni à un rocher qui ne foit propre à un rocher. Si donc ce qui arrive à chacun de ces êtres eft un événement ordinaire attaché à fon existence, pourquoi recevrois-tu avec peine ceux qui te regardent? La commune nature n'a pas fait pour toi feul des chofes infupportables. (VIII. 46.) ávtgáña #qúorså

VII.

Aimer uniquement ce qui m'eft échu & qui a été lié à ma destinée, y a-t-il rien de plus convenable? (VII. 57. ) μóvov = àgμodiá

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VIII.

La terre fe plaît à recevoir la pluie, & le ciel chargé fe plaît à la donner, & le monde se plaît à faire tout ce qui doit être fait. Je dis donc au monde : je me plais à tout ce qui te plaît. Ne doit-on pas dire que ceci en particulier eft de même, & qu'il fe plaît à arriver? (X. 21.) içã≈yr

πεσθαι.

I X.

Tout ce qui pourra t'arriver étoit préparé de toute éternité. La combinaison des causes avoit été faite de toute éternité, pour l'amener & le faire concourir avec ton exiftence. ( X. 5. ) ὁ τὸ ἄν = σύμβασιν.

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C'est folie de chercher en hiver des figues fur un figuier; & tel eft celui qui cherche par-tout fon cher enfant, lorsqu'il ne lui a plus été donné de l'avoir. (XI. 33.) cüxy =

δίδοται.

X I.

Un œil fain doit être en état de regarder

1

zout ce qui eft vifible, & ne pas dire: je veux du verd, car c'est le langage d'un œil malade. De même, dans l'état de fanté, les organes de l'ouie & de l'odorat font prêts à recevoir toutes fortes de fons ou d'odeurs, & un bon eftomac digere indifféremment toutes fortes d'alimens, comme une meule de moulin eft faite pour broyer toutes fortes grains. Il faut donc auffi qu'une raison bien faine foit préparée à tout ce qui peut arriver, Celle qui dit : oh que mes enfans vivent! oh que je fois loué de tout le monde! eft un oeil qui defire du verd, ou des dents qui veulent du tendre. (X.35.) τον υγιαίνοντα και ἁπαλά,

X I I.

Il n'arrive rien à perfonne qu'il ne foit en état de porter. Les mêmes accidens font arrivés à d'autres qui, par défaut de sentiment ou par oftentation de grandeur d'ame, font reftés fermes & infenfibles à ce qui leur arrivoit. N'eft-il pas affreux que la stupidité & l'arrogance aient plus de

pou

voir que la fageffe! (V. 18. ) sudin — qgae νήσεως (1).

E

CHAPITRE XIV.

Forces de l'ame contre la douleur.

I.

Ce qui n'empire pas l'effence de l'homme en elle-même, ne fauroit empirer la condition de fa vie, ni bleffer véritablement l'homme, foit au dehors, foit au dedans. C'est pour un bien que la nature eft obligée de faire ce qu'elle fait. (IV. 8 &.9.) ὁ χείρω τι ποιεῖν,

I I.

Pour tous les cas de douleur, tiens prête cette réflexion, que la douleur n'eft rien qui puiffe te faire rougir, qu'elle ne dégrade pas l'intelligence qui te gouverne, & qu'elle ne l'altere ni dans fa fubftance ni dans fes qualités fociales.

Appelle auffi à ton fecours, en bien des

(1) Au commencement de l'article on ne lit point dans le manufcrit du roi ces deux mots: ixstvo... duza

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