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X V I.

Pour vivre heureux, il faut voir ce que chaque chofe eft en elle-même par un effet de l'ordre universel, quelle eft fa matiere, & ce qu'elle a d'actif; fe porter de toute fon ame à faire ce qui eft jufte, & à dire la vérité. Que refte-t-il après cela, finon de jouir de cette vie en accumulant bonne action fur bonne action, fans Y laiffer le moindre vuide? (XII. 29.) wrnpia—åñoλeimeiv↓

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Qu'il y ait des atomes ou d'autres prin cipes naturels (1), il est d'abord constant que je fuis une partie de cet univers gouverné par la nature; enfuite qu'il y a une forte d'alliance entre moi & les parties qui font de mon efpece.

Pénétré de la pensée que je fais partię

(1) On a mal-à-propos corrigé le texte puses pour y mettre quais, puifque dans le même article on trouve Towv Quawy, fans qu'il foit poffible d'y fubftituer le fin gulier.

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du grand tout, je ne recevrai point avec peine ce qu'il m'aura diftribué; car ce qui eft utile au tout ne peut être mauvais pour pour la partie, & il ne peut rien y avoir dans le tout qui ne serve au bien général. Cela eft commun à tous les principes naturels. Mais de plus, il ne peut y avoir hors de l'univers (fuivant la force de ce mot ) aucune cause naturelle qui l'obligeât à pro duire ce qui feroit mauvais pour lui,

Ainfi, en me rappellant que je fais partie d'un certain tout actuel, je prendrai en bonne part tout ce qui m'arrivera; & en même tems fi je fonge que j'ai une forte d'alliance avec les parties de même especê que moi, je ne ferai rien de nuifible à la fociété. Au contraire, je rapporterai tout â mes alliés; je digererai tous les mouvemens de mon cœur au bien général, & je fuirai tout ce qui s'y oppoferoit.

Par ce moyen je menerai fûrement une vie heureuse, comme tu conçois bien que la meneroit un citoyen qui s'occuperoit fans ceffe à faire des chofes utiles à fa

patrie, & qui accepteroit de bon cœur tout ce qu'elle jugeroit à propos de lui diftribuer. (Χ. 6.) έιτε ἄτομοι

ἀσπαζομένου.

XVIII.

En quelque lieu qu'un homme foit abandonné à lui-même, il peut vivre heureux; mais il ne fàuroit l'être qu'autant qu'il fe feroit à lui-même une bonne fortune par de bonnes habitudes de l'ame, de bons defirs, de bonnes actions. (V. 36 à la fin.) οπουδήποτε = πράξεις,

X I X.

Qu'est-ce qu'Alexandre, Cefar, Pompée, en comparaison de Diogene, d'Héraclite, de Socrate? Ceux-ci connoiffoient la nature de toutes chofes; ils en connoiffoient les principes actifs, le fond; leur ame étoit toujours dans la même affiette.

Que de projets divers! Combien de fortes d'esclavages dans l'ame des autres ! ( VIII, 3.) Αλέξανδρος πόσων

NOTE S.

« Dieu, dit Epictete, eft la fource de tout bien; »or, c'eft la poffeffion du vrai bien, qui fait le » vrai bonheur. Il eft donc vrai de dire que la na»ture du bien eft la même que celle de Dieu qui

en eft la fource. Mais quelle eft la nature de » Dieu ? Confifte-t-elle à avoir un corps? Eloi>gnons cette penfée. A être riches en terres? à

jouir d'une belle réputation? Nullement. La na→ »ture de Dieu eft d'être un pur efprit, la science » même, la droite raifon même. C'est donc dans » ces mêmes qualités qu'il faut uniquement cher» cher la nature du vrai bien. Car enfin trouveras» tu ces qualités dans les êtres végétatifs? Non. » Les trouveras-tu dans les autres substances pri»vées de raifon? Point du tour. Ne pouvant donc » les trouver que dans les êtres raisonnables, » pourquoi chercher le vrai bien ailleurs que dans »la partie qui te diftingue des plantes & des »bêtes? qui eft, ajoute-t-il, une partie détachée » de Dieu même, &c ». ( Epictete d'Arrien, liv. chap. 8, p. 203, d'Upton.)

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CHAPITRE XXXII.

L'homme vertueux.

I.

DANS une ame bien réglée & bien épurée tu ně trouveras point de corruption, rien d'impur, point de venin caché. La mort ne la furprend point avant que fa vie ait été complette, comme on le diroit d'une piece de théatre fi un acteur quittoit avant que d'avoir fini fon rôle. De plus on n'y voit rien de bas, ni d'affecté; point de con→ trainte; rien de découfu, rien de criminel, ni qui exige le fecret. (III. 8.) audiviμpar

λεύον.

I I.

Corps. Ame fenfitive. Intelligence. Au corps, des fenfations. A l'ame animale, des paffions. A l'intelligence, des

maximes.

Avoir l'imagination frappée ? Les brutes l'ont.

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