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par la raison un commerce avec »Dieu. Pourquoi donc ne diroit-on pas que » nous fommes des concitoyens de l'univers, & » des fils de Dieu »? ( Là même, p. 51.).

CHAPITRE XXXIV.

LA

Sur la mort.

I

A mort, eft comme la naiffance, un myf tere de la nature, une nouvelle combinaison des mêmes élémens. Mais il n'y a rien là qui doive faire de la peine, car il ne s'y trouve abfolument rien qui répugne à l'effence d'un être intelligent, ni au plan de fa formation. (IV. 5.)ávalosπαpαoxεvñs

I I,

Eft-ce diffipation? résolution en atomes ? anéantissement? extinction? simple déplacement? (VII. 32.) megi laválov — μeláclavısa

:

I I I.

Oh! que toutes chofes font bien vîte englouties les corps par la terre, leur mémoire par le tems! Qu'est-ce que tous les objets fenfibles, particuliérement ceux qui nous amorcent par l'idée du plaisir, ou qui nous épouvantent par l'idée de la douleur, ou ceux qu'on admire tant? Que tout cela eft frivole, méprifable, bas, corruptible, cadavereux! Approche-toi, en esprit, de ceux mêmes dont les opinions & les fuffrages difpenfent la gloire. Songe ce que c'est que la mort. Si tu parviens à bien connoître ce seul objet, fi tu en fépares par la pensée tout ce que l'imagination y ajoute, tu ne la verras que comme un ouvrage de la nature; or, il faut être enfant pour avoir peur d'un effet naturel. Et ce n'est pas feulement une opération de la nature, mais de plus une opération qui lui eft utile.

Comment l'homme tient-il à Dieu ? Par quelle partie, & quand y tient-il ? Et quel

repos cette partie de l'homme ne trouvet-elle pas en Dieu ? (II. 12.) ≈≈s=μógiov (1). · μόριον

I V.

Tu as fubfifté comme partie d'un tout, Ce qui t'avoit produit t'abforbera, ou, pour mieux dire, tu feras reçu, par un changement, dans le fein fécond de sa raifon. (IV. 14.) ivuænoins =μelaboλúv.

V.

Ce qui eft venu de la terre retourne à la terre; mais ce qui avoit une céleste origine retourne dans les cieux, dit un poëte. Ce premier changement eft, ou une fséparation d'atomes qui étoient adhérens, ou, ce qui revient au même, c'est une difperfion d'élémens inanimés. (VII. 50.) xai và = alosχείων.

V I.

Celui qui redoute la mort craint, ou d'être privé de tout fentiment, ou d'en avoir d'une autre forte. Mais au premier

(1) Je mets un point après irav; & au lieu d'xn, je lis x qui fignifie là, en Dieu.

cas il n'aura point de mal, & au fecond il fera autrement animé; il ne ceffera pas de vivre, (VIII, 58.) ὁ τὸν — παύση,

V I I.

Si les ames fenfitives ne périffent pas comment depuis tant de fiecles l'air peut-il les contenir? Mais comment la terre peutelle contenir tant de corps qui y ont été renfermés depuis le même tems?

Comme les corps, après quelque féjour en terre, s'alterent & se diffolvent, ce qui fait place à d'autres, de même les ames après quelque féjour dans l'air, s'alterent, fe fondent & s'enflamment, en rentrant dans le fein fécond de la raison de l'univers (1), ce qui fait place à celles qui fur

viennent.

(1) Ce n'eft ici qu'une hypothese. Marc-Aurele y con fidere l'efprit comme un feu renfermé dans une nue. La nue fe fond; l'efprit s'enflamme, & il rentre feul dans le fein de l'être fuprême dont il eft émané.

Plufieurs autres philofophes ont donné à l'efprit une forte de vêtement d'air. Timée & Platon difent que l'efprit eft logé dans l'ame, & l'ame dans le corps. Plato in Timao, p. 527, Fifcini

Voilà ce qu'on peut répondre, en suppofant que les ames ne périffent pas.

Or, non-feulement il faut tenir compte de ce grand nombre de corps enterrés, mais encore des animaux qui font mangés tous les jours, tant par nous que par d'autres animaux; car combien y en a-t-il de confommés, qui ont été comme enterrés dans les corps de ceux qui s'en nourriffent! Cependant le même lieu les contient, parce qu'ils y font convertis en fang, en air & en feu. (IV. 21 en partie.)

· ἀλλοιώσεις.

VIII

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Il ne faut jamais oublier ce mot d'HÉRACLITE, que la mort de la terre eft de fè tourner en eau, celle de l'eau de fe tourner en air, celle de l'air de fe tourner en feu, & réciproquement. (IV. 46 en partie.) Ξέμπαλινα

I X.

C'est une néceffité aux parties du grand tout, je veux dire à toutes celles qui com

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