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mune nature, en recevant avec chagrin les accidens, car c'eft elle qui te les ap-. porte & qui t'a porté auffi; coupable de fchifme dans la ville, celui qui dans le cœur fe détache de la fociété des êtres raisonnables, car il n'y a dans le monde qu'une feule & même raifon. (IV. 29.) si živos =

ούσης.

la

VIII.

Jette-toi volontairement dans les bras de parque. Laiffe-la te filer, comme aux autres, telle forte de jours qu'il lui plaira. (IV. 34.) ἐκὼν — βουλεῖαι,

I X.

Ils mangent, ils boivent, ils ont recours à la magie pour se détourner du courant qui les mene à la mort. Mais Dieu leur envoie-t-il vent-arriere? il faut céder. Leur peine ne mérite pas nos larmes. (VII. 51.) και σίτοισι = ἀνοδος τους.

X.

Ce que la nature de l'univers apporte à

chacun lui eft utile, & l'eft au moment qu'elle l'apporte. (Χ. 20. ) συμφέρει = φέρει

X I.

Les dieux me négligent-ils moi & mes enfans? cela même doit avoir fa raison. (VII. 41.) id=r876.

X I I.

Un homme inftruit & modefte dit à la nature qui donne tout & qui retire tout : donne-moi ce que tu voudras, reprends tout ce qu'il te plaira ; & il ne le dit point par fierté, mais par un fentiment de réfignation & d'amour pour elle. (X. 14.) τῇ πανία = αυτή.

NOTE S.

La raison humaine ne fauroit porter plus loin la réfignation à la volonté divine que l'a fait Epictete dans Arrien. J'en vais traduire quelques traits que Marc-Antonin semble avoir fuppofés comme très-connus de fon tems.

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L'honnête homme & bon ..... soù» met fa volonté à celui qui gouverne l'u »nivers, comme les bons citoyens aux » ordonnances de la ville... ... En effet, » comment opérons - nous lorfqu'il s'agit » d'écrire? Si je veux tracer le nom de » Dion, voudrai-je que le choix des lettres » dépende de moi? Non: on m'a montré à >> ne choifir que les lettres qu'il faut. Il en eft » de même en fait de mufique, comme » en général dans toutes les choses où il » faut de l'art & de la science. Il feroit inu» tile de rien apprendre, fi la pratique dé» pendoit de la fantaisie de chacun. Me » fera-t-il permis, à caufe de ma liberté (le plus grand & le premier des biens), de » vouloir ceci ou cela, felon mon caprice? » Non, fans doute; car, pour être bien instruit, il faut avoir appris à vouloir que

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chaque chose soit comme elle eft. Et » comment eft-elle ? Comme l'ordonnateur » l'a difpofée. Sa difpofition a été que pour >> une bonne harmonie du tout, il y eût » un été, un hiver, d'abondantes moif

» fons, de la ftérilité, de la vertu, du vice, » & toutes les autres contrariétés fem» blables. Mais, direz-vous, il faut donc qu'Epictete foit eftropié d'une jambe? » Vil esclave, eft-ce ainfi que pour une » chétive jambe tu fais le procès au monde? » La refuferas-tu à l'ordre univerfel? Ne » rentreras-tu point en toi-même ? Ne la » céderas-tu pas de bonne grace à celui qui » te l'a donnée ? Murmureras-tu, te fâ» cheras-tu contre ce que le grand Jupiter » a arrangé, contre ce qu'il a lui-même » déterminé & ordonné en présence des » parques, lorsqu'elles ont commencé à >> filer tes jours? Ignores-tu le peu que tu es >> en comparaison du tout? J'entends quant » au corps; car, par ta raison, tu n'es pas » de pire condition, ni moins grand que >> les dieux; puifque la grandeur de la rai» son ne se mesure point en longueur ni » en hauteur, & qu'elle fe mesure par fes » maximes. Ne veux-tu donc pas établir ton » bonheur dans la partie de toi-même qui » te rend semblable aux dieux»? (Epic

d'Arrien, liv. 1, chap. XII, p. 72, 77, édition d'Upton.) wúvla obv = rò áɣaðòv.

tete,

« Il n'y a point d'homme orphelin; il y >> a un pere de tous, qui toujours & con» tinuellement prend foin de chacun ». (Là même, liv. III,, chap. XXIV, p. 488.)

οὐδείς ἐςι = κηδόμενος.

Epictete ajoute au même chapitre :

« L'homme honnête & vertueux fe fou» venant de ce qu'il eft, & d'où il est venu, » & de qui il a reçu l'être, met tous ses » foins à voir comment il remplira les fonc» tions de fon pofte, fans jamais quitter

"

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» fon rang, & docile à tous les ordres de » Dieu. Voulez-vous que j'exifte encore » quelque tems? Je vivrai en homme libre » & de noble origine, ainfi que vous l'avez » voulu; car vous m'avez fait avec de telles facultés, que rien ne peut m'arrêter dans » les chofes qui dépendent de moi. N'avez» vous plus affaire de moi ici? A la bonne » heure. Je n'y ai demeuré jusqu'à ce mo>>ment que pour vous feul; & mainte»nant, pour vous obéir, je m'en vais. >> Comment

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