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de fon commentaire fur Epidete, fans citer Jamblique ni Platon.

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«O mon maître! ô pere & guide fu

prême de notre raison ! je te supplie de » rappeller à notre fouvenir la noble origine dont tu nous honoras; de coopérer » avec notre libre arbitre (1), pour nous >> purger de la contagion du corps & de » fes paffions brutales, les fubjuguer; les » faire obéir, & faire de nos organes un usage convenable à nos devoirs; pour » bien diriger notre raison, &, en l'éclai»rant du flambeau de la vérité, la tenir >> unie aux principes éternels & immuables » de toutes choses. Enfin je te fupplie, ô » mon libérateur, de diffiper entiérement »le nuage qui couvre les yeux de nos » ames, afin que nous connoiffions bien » (2)............. & Dieu & l'homme ». ixtlévw άνδρα.

Je finis par une espece de fermon phi

(1) Συμπράξαι δὲ ὡς ἀυτοκινήτοις ἡμῖν. Cooperari vero ficut cum fponte mobilibus nobis.

(2) Comme dit Homere.

lofophique d'Epictete dans Arrien, sur la nature de nos prieres à Dieu.

Si nous avions de l'entendement, que » devrions-nous faire en public & en parti» culier que louer & bénir la divinité & » lui rendre des actions de graces? Ne de» vrions-nous pas, en travaillant, & en » mangeant, célébrer les louanges de » Dieu ? Grand Dieu ! c'est vous qui nous » avez donné..... ces mains, les organes du » manger & de la digeftion, la faculté de »croître imperceptiblement, de refpirer

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pendant le fommeil. C'eft ce que nous >> devrions chanter en toute occafion, & >> entonner notre hymne le plus folemnel » & le plus divin, en reconnoiffance de ce » que Dieu nous a donné le pouvoir d'at» teindre à ces fublimes connoiffances & » de les méditer.

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Quoi donc puifque la plupart de » vous êtes des aveugles, ne falloit - il » pas que quelqu'un prît votre place, & >> adreffât pour tous à Dieu, des hymnes » de louange? Hé! que puis-je faire, moi

» qui fuis vieux & boiteux, finon louer » Dieu? Si j'étois roffignol, je ferois ce » qu'il fait; fi j'étois cigne, de même; & puifque je fuis un être raisonnable, il » faut que je loue Dieu; c'eft ma tâche ; je la fais; je ne la quitterai pas tant que » j'aurai de vie, & je vous exhorte tous à >> chanter avec moi». (I. 6.) tiyagvõy —πapa

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καλῶ.

παρά

« Recourons à Dieu fans objet de defir » ni de crainte, comme un voyageur à >> celui qu'il rencontre : quel chemin faut-il » prendre? Soit à droite, foit à gauche, cela » ne lui fait rien; il n'aime pas mieux l'un » que l'autre, il ne veut que le plus court. » Allons auffi à Dieu comme à un guide. » Nous ne demandons pas à nos yeux de > nous faire voir ceci plutôt que cela; usons» en de même.... Efclave que tu es ne » veux-tu point ce qu'il y a de mieux? Mais

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y a-t-il quelque chofe de mieux que ce qui plaît à Dieu ? Quoi! tu t'efforces de » corrompre ton juge? de féduire ton » confeiller »? (II. 7 à la fin.) ♪ìï díx« ➡oúμbau havə

CHAPITRE VI I.

Raifon divine & humaine.

I.

HONORE ce qu'il y a de plus puissant dans le monde, c'eft ce qui fe fert de tout & qui gouverne tout. Honore auffi ce qu'il y a de puiffant en toi; il est semblable au premier; car il fe fert pareillement des autres chofes qui font en toi, & il gouverne ta vie (1). (V. 21.) τῶν ἐν τῶ κοσμῶ = διοικείται, I I.

Vivre avec les dieux.

C'est vivre avec eux que leur faire voir en toute occafion une ame fatisfaite de fon partage, & docile aux infpirations de ce

(1) Dans le fonge de Scipion, fon aïeul lui dit : « Sois » certain que ce n'eft pas toi qui es mortel, mais ce » corps; car tu n'es point ce que tu parois être par cette » forme extérieure. C'est l'efprit dễ chacun qui conftitue » fon être, & non cette figure qu'on peut montrer avec » la main, &c ».

génie émané de la fubftance du grand Jupiter (1), qui l'a donné à chacun de nous pour gouverneur & pour guide: c'eft notre esprit & notre raison. (V. 27.) us

- λόγος.

I I I.

La plupart des chofes que le bas peuple admire fe réduisent aux objets très-communs que l'on diftingue par leur folidité (2) ou par leur nature végétative, comme la pierre, le bois, les figuiers, les vignes, les oliviers. Les gens médiocres font cas des chofes animées, par exemple, du bé

(1) On oppose à ce fentiment (Cicero, de natura deor. l. 1.) que fi l'intelligence humaine étoit une portion de la fubftance divine, Dieu souffriroit dans l'homme qui fouffre.

Le ftoïcien fe moque de cette objection. La douleur, felon lui, ne réfide pas dans l'intelligence, qui de fa nature eft impaffible, mais dans l'ame animale.

On dit auffi que Dieu participeroit à tous les vices. Le ftoïcien répond que les rayons détachés du foleil éclairent des cloaques fans rien perdre de leur pureté. La raifon divine eft le foleil de nos efprits, mais elle ne contrait pas notre volonté, qui eft feule coupable d'avoir abandonné fon guide.

(2) ἕξις λιθων, φύσις φυτῶν, ψυχη ζωῶν. Gatak. ex Philone.

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