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dédicatoire de 1 568, qu'il n'avoit eu qu'une copie tirée, comme on le lui avoit afsuré, du manuscrit original conservé dans la bibliotheque de l'electeur Palatin Othon Henri.

Il y a lieu de croire que ce précieux original eft dans la bibliotheque du Vatican, avec beaucoup d'autres appellés palatins. Il feroit fort intéreffant de le confulter; car j'ai obfervé que la traduction latine de Xylander suppose évidemment des fautes dans le texte grec imprimé fous fes yeux; il n'eft pas poffible que la copie fur laquelle il travailla n'eût des fautes; & qu'on n'en fît d'autres.

Le fecond manufcrit entier (que je connois par indication ) devroit se trouver au college de la Trinité à Cambridge, fuivant le catalogue imprimé des manuscrits d'Angleterre & d'Irlande, où il est indiqué de cette maniere: (tom. 2, p. 192.) les livres de Marc-Antonin en grec, corrigés fur d'autres manuscrits. M. Lort, profeffeur de grec dans ce college, a conftamment ré

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pondu qu'il ne l'y avoit pas trouvé (1).

Mes recherches ne m'ont fait connoître

que ces manufcrits entiers. Mais il y a un affez grand nombre de recueils manuscrits de pensées choifies de Marc-Aurelę. Tel eft celui de la bibliotheque du roi (n°. 2649), qui avoit appartenu à un Lascaris; fon nom est en abrégé fur la couverture. J'ai fait ufage des trente-neuf articles qu'il renferme. Il y a deux autres recueils femblables à la bibliotheque du Vatican (2), & trois à la bibliotheque Laurentine à Florence, dont M. Bandini m'a donné une ample notice (3) sur la

(1) M. Lort fit d'abord cette réponse à M. l'abbé Butler, vicaire général de Saint-Omer & préfident du college anglois de la même ville, & M. Lort l'a réitérée à celui que Madame la comteffe de Warwick avoit employé pour le même fujet.

(2) Cottés 926 & 953. Lettre de M. de Garampi à M. Mercier, abbé de Saint-Léger de Soiffons, bibliothé caire de fainte Genevieve

(3) Suivant cette notice, parmi foixante articles dont M. Bandini a tranfcrit les premiers mots, j'en trouve dixneuf étrangers à Marc-Aurele, où il eft parlé des Baby-· loniens & Caldéens, de l'hyene, des rats, du chien ma

demande qui lui en fut faite en 1764 de

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part de M. le comte de Starhenberg, ambaffadeur de l'empereur & de l'impératrice reine en France. A la fin de l'édition de Marc-Aurele faite par Cafaubon le fils en 1643, on trouve encore la notice donnée par Hefchelius d'une collection manufcrite de même nature.

Paffons aux traductions.

Je n'ai vu, après Xylander, que l'édition qui fut faite de fa traduction en 1626, à Lyon, avec le texte grec vis-à-vis du latin.

La premiere traduction en langue vulgaire que je connoiffe, fut faite en France bien anciennement; car, dans un écrit original que j'ai vu de Gilles Menage, envoyé à Claude Saumaise ( mort en 1653) M. Menage dit : le traducteur françois a

rin, &c. Les deux autres manufcrits, qui font plus courts ne contiennent pas ces infertions.

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J'ai fait un tableau de correspondance de tous ces manufcrits particuliers avec l'édition de Gataker, mais un pareil tableau n'amuferoit pas le public.

intitulé l'ouvrage de Marc-Aurele, INSTITUTION DE LA VIE HUMAINE, & il ajoute un peu plus bas, que ce traduceur françois, ayant fuivi la leçon de Suidas, avoit traduit un certain mot par FRAPPE CAILLE, façon de parler qui femble remonter aux tems de Ronfard, mort en 1585 (1).

Meric Cafaubon, François habitué à Londres, y fit imprimer en 1634 une tra duction angloise de Marc-Aurele dont

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(1) J'ai copié de ma main, en vingt pages de grand papier, cet écrit de M. Ménage, dont l'original a été rendu à M. de Fontette, confeiller au parlement de Dijon, qui l'avoit prêté au bibliothécaire de fainte Génevieve, M. Mercier, abbé de Saint-Léger. Cet écrit contient des observations fur tout le texte grec de Marc-Aurele. J'ai découvert qu'il étoit de M. Ménage, parce que l'écriture en eft la même que celle des notes de ce favant fur deux exemplaires de Marc-Aurele que j'ai, & qui avoient fait partie des livres de M. Ménage, comme il est marqué en tête de ces exemplaires. Enfuite j'ai reconnu que c'étoit un écrit envoyé à M. Saumaife, parce que M. Ménage y dit: Vous avez fait une telle correction au texte de Marc-Aurele dans vos notes fur Capitolin. J'avois lu ces notes de Saumaise; je me les fuis rappellées, & j'ai encore vérifié la chofe.

M. Ménage a parlé dans son manuscrit, & que j'ai vue. En 1643, Meric fit réimprimer à Londres celle de Xylander corrigée, & il y ajouta des notes.

En 1650, un jeune Suédois élevé à Paris, & qui fe défigne par les lettres B. J. K. y fit imprimer fa traduction françoise de Marc-Aurele, qu'il dédia à la reine Chriftine fa fouveraine. J'ai choifi cet auteur, dit-il, pource qu'ayant remarqué, lorsque je partis de la cour, que Votre Majefté en faifoit fes délices, & fe feparoit souvent de fa fuite dans les promenades, pour s'entretenir feule avec cet empereur, je fis dessein d'apprendre à bien obéir par la conversation de celui-là même qui inftruifoit Votre Majesté à commander fi parfaitement. Il ajoute plus bas que cette reine voyoit tous les jours Marc-Aurele en fon original grec.

En 1652 parut à Cambridge une nouvelle traduction latine de Marc-Aurele, par Gataker, avec un très-ample commentaire où il raffembla tout ce que fa vaste mémoire avoit pu lui rappeller durant

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