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» vant que la néceffité l'a exigé. » Car les caufes qui ont fixé les hommes à ce genre de culture, » font de tout tems & de tout Pays; mais elles augmentent ordinairement felon la puiffance & le gouvernement des Na» tions. «

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Augmentation de preuve, qui fait bien fentir combien il eft important de donner la préférence à la culture faite avec les Bœufs.

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Le travail des Boeufs eft beaucoup plus lent que celui des Chevaux. D'ailleurs les Bœufs paffent beaucoup de tems dans les pâturages pour prendre leur nourriture; c'eft pourquoi on employe ordinairement 12 Boeufs, » & quelquefois jufqu'a 18 dans un Domaine qui peut être cultivé par quatre Chevaux. Il y en » a qui laiffent les Boeufs moins » de tems dans le pâturage, & qui » les nourriffent en partie avec

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» du fourage fec. Par cet arran-
gement ils tirent plus de tra-
vail de leurs Boeufs; mais cet
usage eft
fuivi.
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Il n'y a que certaines terres légeres où le travail du Boeuf, ( nous n'entendons parler ici que du labourage) eft plus lent que celui du cheval. Mais il eft certain que dans les terres fortes & tenaces, il est à-peu-près auffi prompt; parce que dans ce casci, c'eft la force qui fait la plus grande partie de la befogne & non la vivacité; le Cheval ne peut la difputer au Bœuf. Le travail du Cheval eft plus vite dans le labour des terres légeres; mais quel eft-il pour l'ordinaire ce labour? c'eft un égratignement de la terre; puifqu'il eft vrai de dire que la charrue fur la plupart des terreins de cette nature ne plonge pas à un pied de profondeur, s'en faut même de beaucoup, &

que la maffe qu'elle leve ne peut être qu'extrêmement légere. Les Boeufs ne reftent pas auffi longtems que l'Auteur le pense dans les pâturages, le tems même qu'ils y reftent est un tems qui ne coûte rien au Cultivateur, puifque c'est une grande partie de la nuit. D'ailleurs, fi comme il eft certain, on peut remédier à cet inconvénient, en nourriffant en partie ces animaux avec du fourage, il faut fuivre cet ufage & le faire adoprer dans les pays où il eft inconnu. Il faut par des ef fais heureux déterminer les Cultivateurs, & c'eft le plus grand nombre qui ne font point en état de les hafarder.

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On croit vulgairement que les Beeufs ont plus de force que » les Chevaux, qu'ils font né» ceffaires pour la culture des terres fortes, que les Chevaux, dit-on, ne pourroient labourer.

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Mais ce préjugé ne s'accorde » pas avec l'expérience. Dans les charrois, fx Boeufs voiturent deux ou trois milliers pefant, » au lieu que fix Chevaux voi» turent fix à fept milliers.

Cette expérience eft fpécieufe. Le cas que l'Auteur cite, ne dépend point tant de la force que de l'adreffe. Que dans une terre graffe on mette les trois milliers pefant, les Chevaux y resteront, & les Bœufs par leur propre force continueront leur pas & tireront la voiture; d'ailleurs comment l'Auteur étant Encyclopédiste, a-t-il ignoré la différence qu'il y a entre labourer & charroyer? Si l'Auteur s'étoit tranfporté dans des terreins gras, il auroit vu par l'expérience que les Bœufs font pour ainfi dire les feuls animaux propres à les exploiter. Il fuffic alors de mettre à la tête de la charrue un petit bidet comme l'on

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fait en Normandie, non pour tirer, mais feulement pour guider les Bœufs quand on eft obligé d'en mettre quatre ou même fix. On peut labourer les terres fort légeres avec deux bœufs, on les laboure auffi avec deux ,, petits chevaux. Dans les terres qui ont plus de corps on met qua tre bœufs à chaque charrue ou bien trois chevaux.

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On peut labourer les terres fort légeres avec deux bœufs; fi je n'avois la plus haute idée de l'Auteur, je le foupçonnerois ici de mauvaise foi pour foutenir le fyftême qu'il veut établir, les terres fort légeres fe laboureroient même avec des ânes. Mais. pour les terres un peu fortes on ne met que deux bœufs & non quatre, comme il le dit. Nous ne pouvons donc lui imputer autre chofe fi ce n'eft d'avoir travaillé d'après des fidéles,

Mémoires peu

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