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ou les Métairies. Telle eft effectivement la meilleure méthode de culture qu'on puiffe propofer pour rendre de plus en plus fertiles toutes les campagnes de ce vafte Royaume dont une partie eft encore inculte & le demeurera toujours au détriment réel de la population, jufqu'à ce que le François tournant enfin fes vues fur fes véritables intérêts, fe détermine à donner toute fon attention a la multiplication des pâturages & par conféquent à l'augmentation des engrais qui en résultent. Nous ne quittons que pour un moment l'Auteur qui nous fournit des documens fi fimples & fi utiles; nous allons le reprendre dès que nous aurons achevé notre réponse à l'Encyclopedifte qui donne la préférence aux chevaux. Trois ou quatre obfervations qu'on nous a communiquées, jointes à ce que nous avons déja dit, nous font ef

pérer que le public fe tiendra en garde contre l'erreur dans laquelle cet Auteur a voulu l'entraîner.

Le plus grand produit d'un bon arpent de terre femé en avoine e de 144 boiffeaux ou fix feptiers. Un cheval qui travaille de force en confomme par jour un boiffeau, outre quatre bottes de foin ou tout au moins trois, chacune du poids de dix livres, & deux bottes de paille en comptant la litiere.

Un cheval de force confomme donc par année 366 boiffeaux d'avoine pour lefquels il faut deux arpens & demi de terre en culture, & au moins un arpent & demi pour le tems de la jachere. C'est donc quatre arpers employés pour un feul cheval.

En effet, deux arpens & demi étant en avoine étoient l'année précédente en bled, puis ils fe repofent; ce qui forme une tenue de fept arpens & demi pour trois

ans

ans, & à peu près quatre ou trois quarts par an,

Il lui faut aussi à raison de trois bottes de foin, environ onze cent bottes par an. C'est donc près de trois arpens de prairies ordinaires, ou deux arpens de fain-foin ou de luzerne occupés. La paille de 730 bottes par an forme encore un objet confidérable qui pourroit au moins être évalué à deux arpens à caufe des jacheres. De-là il eft aifé de conclure qu'il faut environ huit arpens de terre pour nourrir un bon cheval de Laboureur. Une charrue demande deux chevaux, quelquefois trois & même quatre. S'il y a donc quatre chevaux dans une Ferme, ce qui affurément eft bien modique, lorfque l'on fait toute la culture avec des chevaux, il faut que le Fermier commence par diftraire trente-deux arpens de fon terrein.

Tome XVI.

Un bœuf au contraire qui tra vaille & qui pâture n'exige tout au plus à raifon de l'hiver que deux bottes de foin fans paille ni avoi❤ ne, ou une botte de foin & des turnips ou gros navets.

Le bœuf n'exige donc pas pour fa nourriture deux arpens de prai rie. Il demande tout au plus le tiers de la confommation du cheval; c'est assez fur cet article: notre Encyclopédiste doit être convaincu. Si nous nous fommes un peu appéfancis fur ce point, on doit nous le pardonner. Un fyftême femblable pouvoit porter des préjudices, notables aux Cultiva reurs qui auroient pu fe laiffer fé duire. Reprenons notre Auteur, dont les inftructions font fi intéreffantes. Il parle d'une autre for te de défrichement qu'il feroit bien à propos, dit-il, de ne point négliger, & fur lequel nous n'avons pas encore des inftructions

fuffifantes; il veut parler des marais devenus depuis longtems inutiles par les eaux fangeufes qui y croupiffent, mais qui ayant eu autrefois un cours libre, arrofoient un pays riche & peuplé, ce que Pon apperçoit à divers indices que l'on rencontre fort fouvent près du lit de ces eaux.

L'Auteur connoît un de ces ma rais au milieu duquel on trouve des monticules de mâchefer de vingt à trente pieds de hauteur, preuve certaine qu'il y a eu des forges dans cet endroit. La plûpart de tous ces marais feroient faciles à deffécher & les frais n'en feroient point des plus confidérables, fi auparavant que de tra vailler à en détourner ces eaux on s'affuroit par un bon nivelement fait dans tous les environs du côté où la pente eft la plus fenfible, & dont par conféquent il faut faire choix pour creufer les

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