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met une autre de regain & ainfi alternativement jufques à la fin de la meule. Par ce moyen on a une meule entremêlée de regain & de paille. Il faut avoir l'attention de ne point trop comprimer ces matieres enfemble. Leur propre poids les affaiffe fuffifamment. Enfinon couvre toute la meule avec de la paille commune qui lui fert d'enveloppe pour la mettre à l'abri de la pluie & pour empêcher que l'air ne frappe deffus & ne caufe une diffipation trop grande des efprits du foin. Cependant il eft bon d'obferver que cette enveloppe n'eft néceffaire que trois femaines après que la meule est achevée, & qu'elle s'eft affaiffée au point qu'elle doit être. Pour peu qu'on confidere cette méthode on com→ prend facilement que la paille qui eft très-féche par elle-même, qui a autant de tuyaux que de brins & outre cela une fraîcheur qui lui

eft naturelle, empêche le foin de fermenter. Elle attire dans fes tuyaux & dans fes pores toute l'humidité fuperflue avec une partie des fels & des efprits qui pourroient caufer la fermentation & le faire corrompre, au lieu qu'en paffant dans la paille qui s'en imbibe ces efprits s'y fixent loin de lui être nuifibles, & en la pénétrant l'améliorem & lui communiquent une qualité qu'elle avoit perdue, parce qu'on l'avoit laiffée fécher fur pied, pour donner au grain le tems d'acquérir fa parfaite maturité. Cette paille ainfi mêlée avec le foin fait des effets merveilleux; elle empêche qu'il ne s'échauffe, le conferve dans fa bonté & retient les efprits volatils, qui fans elle feroient trop fujets à fe diffiper.

Or en donnant cetre paille pour la nourriture des vaches & y laiffant le foin qui fe trouve mêlé avec

elle, ce mêlange forme une nourriture excellente & faine, mais fi on vouloit encore la rendre plus falubre pour tous les beftiaux, il ne feroit question que de la faire hacher pêle-mêle avec le regain. On voit bien-tôt le bon effet que cette nourriture produit. Nous croyons que cet avis que nous donnons ici en forme d'addition mérite l'attention des vrais Cultivateurs. Nous le donnons ici comme un moyen qui n'eft pas généralement connu; eh, plût au ciel qu'aucun de nos documents ne fût ignoré & que la pratique les ayant bien établis on pût nous reprocher avec juftice que nous n'apprenons rien de nouveau en fait d'Agriculture. On voit bien clairement qu'en pratiquant cette méthode qui eft bien fimple on a l'avantage de conferver certaines pâtures que l'on recueille fur la fin de l'Automne & que l'on feroit

bien aise de pouvoir conferver pendant tout l'hiver.

CHAPITRE IV.

Addition au Chapitre des Abeiltes extraite d'un Mémoire contenu dans le Journal Oeconomique.

N s'imagine fans fondement que pour entreprendre l'éducation des abeilles, il faut avoir des jardins toujours remplis de fleurs de toutes les espèces, ou que du moins il faut être proche de landes où il ne croît que de la bruyere, du genêt & autres arbuftes préfque toujours en fleurs. Il eft vrai que toutes les fituations ne font pas également favorables pour la nourriture des abeilles. Il y a des faifons où les fleurs font

moins communes dans les endroits

dans les pays de lan

cultivés que dans les

des. Mais auffi y a-t-il des tems, où il s'en trouve davantage. Le printems qui d'ailleurs eft la saison où les abeilles travaillent le plus à former leurs provifions leur offre toujours affez de fleurs foit dans les vergers foit dans les campagnes pour qu'elles ne puiffent jamais manquer d'occupation. Les environs de tous les villages & des grandes villes font les plus fournis de fleurs à raison des différentes plantes qu'on y cultive pour l'approvifionnement des habitans. Les féves, les haricots, les poix, les choux, les navets & autres légumes y fourniffent fans ceffe des fleurs que les abeilles aiment. Ainfi il n'y a point lieu de craindre qu'elles manquent jamais des provifions qui leur font néceflaires, fur-tout à préfent que les Cultivateurs font revenus de leur pré

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