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parce que le mûrier n'a point d'é, pines.

On en coupe, il eft vrai, de l'oeuvre qui eft assez bonne; mais il lui faut le double de tems pour atteindre la groffeur de l'Acacia. Quel plaifir ne feroit-ce pas de trouver dans tous les chemins, & de fe promener au printems entre deux hayes d'Acacia fleuris : celles d'aubepin qui font fi jolies au mois de Mai, n'en approchent

pas.

A la vue de tant d'avantages & de tant d'agrémens, il est certain qu'on devroit fe livrer à cette culture, furtout dans les pays de vignobles, où en effet les échalats deviennent rares par la grande confommation qu'on en fait, con fommation qu'on ne s'attache point à réparer par des nouvelles plantations. Cette inconféquence eft d'autant plus préjudiciable que nous touchons au moment de man

de ce fecours dans les pays

quer
de vignoble.

CHAPITRE VI.

Addition au Livre des Vignes.

MEMOIRE

Sur la Culture des Vignes de Champagne.

L

A bonne Champagne fe divise en deux parties, la riviere & la montagne; on entend par la riviere les vignobles fitués fur les bois & aux environs de la riɣiere de Marne, fçavoir Ay, Mareuil, Avenay, Hautvillers, Cumieres, Epernay, Pierry, &c. de tous ces vignobles Cumieres eft le feul qui ne fasse que du vin rouge, l'objet le plus confidérable eft toujours en blanc.

Ce qu'on appelle montagne, comprend une étendue fort confidérable de vignobles dans les environs de Rheims, les plus renommés font Verfy, Verfenay, Mailly, Luder, Taiffy, &c., ce font tous vins rouges, excepté à Verfenay où M, de Puyfieux fait ce fameux vin de Sillery qui fe vend toujours le plus cher de la Champagne, & mérite fouvent cette fupériorité de prix; quel ques particuliers en font auffi, mais cela ne fait jamais un objet confidérable.

Quoiqu'il n'y ait que deux à trois lieues de distance des vignes de la riviere à celles de la montagne, la culture n'en eft pas cependant tout-à-fait femblable; il ne fera ici question que des vignes de la riviere,

Maniere de planter la Vigne.

Rien de plus intéreffant que cette premiere opération, elle est la bafe de tous les fuccès que peut efpérer le Vigneron; une vigne une fois plantée de bon plant eft une fource féconde qui ne tarit point pendant nombre d'années, lors fur-tout qu'elle eft entretenue par une bonne culture & un amendement modéré; une vigne au contraire de mauvais plant, quoique jeune, eft une vigne à arracher de nouveau, il n'y a point d'autre reméde; c'est bien du tems & de la dépense en pure perte.

Il s'enfuit de-là qu'on ne sçauroit être trop exact fur le choix du plant. Ce n'eft que dans les vignes fortes & jeunes qu'on doit tirer du plant pour l'avoir bon & moins fujet à dégénérer; car fi on le

prend dans une vieille vigne, quoique bonne & portant encore bien, on aura du plant fort médiocre d'abord & bientôt mauvais. Le bon plant fe connoît à la feuille & fur-tout à la feuille nouvelle dans le mois de Mai. Lorsque la feuille d'une vigne eft bien entie re & ronde autant qu'il eft poffible, on peut être affuré qu'elle eft de bon plant. Si au contraire les feuilles font déchiquêtées, le plant eft fûrement mauvais. Il y a des nuances entre ces deux extrémités. Pour être affuré de n'avoir pour plants que ce qu'il y a de meilleur, on peut, en rognant fur la fin de Mai, marquer les ceps du plant le plus fin dans les vignes où l'on fe difpofe de faire des marcottes, en laiffant à chaque cep un brin de quatre à cinq pouces plus haut que le refte de la vigne; on connoît encore le bon plant pendant l'hiver lorfque le bois ou farment

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