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gneron doit auffi avoir grande attention de déterrer encore une fois les bas raifins, qui étant groffis en mûriffant touchent à terre, & pourriroient fans celà à la moindre pluie.

Vendanges, &c.
Hacher.

Sitôt qu'on eft débaraffé des vendages, on va ramaffer les bâtons, qu'on réunit en plufieurs tas de distance en distance dans des places qu'on laiffe vuides pour cela; on appelle les monceaux de bâtons des moieres; on met les bâtons de bout, la pointe en bas, & pour les foutenir on en pique en terre une douzaine, entre lef quels on en met quelques-uns de travers, cela s'appelle par corruption le doffier de la moyere.

Ouvrages d'hiver.

Ici communément ce qu'on appelle ouvrages d'hiver, c'est arracher, planter, défendre par des hayes de bâtons les vignes qui font fur le bord des chemins, fans quoi les chevaux qui y paffent journellement y feroient un grand dommage, les chemins des vignes étant fort étroits; comme prefque toutes les vignes font la côte, la terre va toujours en descendant, ainsi il faut de tems en tems la porter du bas en haut; cet ouvrage s'appelle reculer & se fait avec des ânes, ou quand la vigne eft petite les hommes prennent des hottes pour porter la terre, on ne manque jamais de faire' cette opération à toutes les vignes qu'on veut planter.

Tout ceci & mille petites chofes que les circonstances exigent

& qu'on ne peut détailler ici, occupent le Vigneron fuffifamment pendant le peu de beaux jours qu'on rencontre dans cette faison, jufqu'au moment où il commence à tailler.

Maniere d'entretenir le vin, de le clarifier & tirer en bouteil&c.

les,

Il feroit très-inutile de rapporter ici tous les procédés que l'on fuit en Champagne pour entretenir & clarifier le vin. Nous les avons mis affez clairement fous les yeux de nos Lecteurs.

CHAPITRE

VII.

Addition au Livre des Animaux de la Ferme.

It

L s'eft répandu depuis quelque tems dans beaucoup de provinces du Royaume une maladie parmi les beftiaux qui y fait un ravage affreux La province du Limoufin & du Bourbonnois font celles qui ont le plus fouffert de ce fléau. Beaucoup de bêtes à corne ont péri de cette maladie, qu'on peut regarder comme la maladie appellée le charbon, elle n'a eu jufqu'ici d'autre fiége qu'à la langue: il faut pour l'appercevoir regarder avec beaucoup d'attention, elle ne fe manifefte que fort lége rement. Dans le commencement, elle ne traverse point les fonctions de l'animal, il mange & boit com

me à l'ordinaire, de-là vient que l'animal est très-fouvent attaqué fans que l'on s'en apperçoive. On voit par-là combien il eft important pour le laboureur, d'avoir des domeftiques qui foient attentifs à examiner de tems en tems la bouche des beftiaux, & de ne pas s'en rapporter à eux, de les vifiter luimême. Nous connoiffons des métayers qui ont l'attention d'examiner foir & matin la langue de leurs bœufs & même de la baffiner de tems en tems foit avec de l'eaude-vie & de l'eau après avoir fait infufer pendant cinq à fix heures deux ou trois gouffes d'ail dans ce mêlange. Auffi, très-rarement ces animaux donnent-ils des inquiétu, des fur l'état de leur fanté. On fent combien une fi louable attention devient effentielle, furtout dans les cantons qui font voifins de ceux où cette maladie ré

gne.

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