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les vaches remplacent de deux ans & demi en deux ans & demi les bœufs actuellement en travail; les Cultivateurs trouvent dans ces animaux une très-grande reffource. Car fuppofons qu'une Ferme ait douze boeufs en état de travailler, que quatre de ces boeufs ait trois ans, les autres quatre ans, & les quatre derniers cinq ans; fuppofons en outre qu'il y ait quinze vaches, lefquelles vélent toutes les années, & rendent fept mâles &huit femelles alternativement; il eft cer ain qu'au bout de trois ans les Cultivateurs fe trouvent en état de vendre enfuite chaque année au mɔins quatre bœufs qui valent au moins fept ou huit cens livres fuppofons encore que le tems de repos que l'on donne à ces quatre boeufs coute au Cultivateur quatre-vingts dix livres de fourage; il n'est pas douteux que fi les bœufs

ont été vendus 800 liv. il ne refte de profit au Mérayer & au Maître que 710 liv. On ne doit pas por ter en compte la dépenfe précédente de ces animaux, puifqu'ils l'ont acquittée par

vail.

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Il y a des Fermiers qui fuivent le même ufage pour les chevaux de labour, & qui les vendent plus qu'ils ne les achetent. Mais dans ce cas on fait travailler les boeufs & les chevaux

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avec ménagement & il y a moins d'avantage pour la cul

ture.

Cette obfervation eft fondée quant aux chevaux, parce que fi l'on les épuife par un travail continuel, il eft certain que la vente n'en eft point avantageufe; mais auffi fi on les ménage, la culture s'en reffent. Les chevaux ne peuvent être vendus que pour fervir foit au caroffe, foit à la

charge, foit enfin à tel autre ufage que l'on voudra, de cette nature mais le bœuf quand le Cultivateur le vendaprès en avoir tiré tout le travail poffible, fe repose pendant deux mois, & fe vend avec profit au boucher.

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On dit

que

les chevaux font plus fujets aux maladies que les bœufs.,, C'est accorder beaucoup ,, qu'il y a trois fois plus de rifque " à cet égard pour les chevaux ,, que pour les boeufs Ainfi par proportion il y a le même dan,, ger pour deux bœufs que pour » quatre chevaux.

,

On dit : rien n'eft plus certain; mais le calcul de notre Auteur étant évidemment fondé fur un principe démontré faux, il n'eft point étonnant que fa conféquence le foit auffi. Il eft bien vrai que s'il falloit douze bœufs pour faire le travail de fix chevaux, le danger relativement à l'Agricul

ture,

feroit égal foit pour les chevaux foit pour le bouf: car nous ne voulons point ici épiloguer. Notre Auteur prend dans ce cas les trois quarts pour la moitié: cette différence ne mérite point *notre attention, attendu que nous n'avons pas befoin d'y insister pour faire valoir l'avantage qu'ont les boeufs fur les chevaux: mais, fuivons notre Auteur, & nous le furprendrons bientôt en contradiction avec lui-même; & fans aller plus loin, voici ce qu'il dit :

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Le défastre général que caufent les maladies épidémiques des bœufs eft bien plus dange reux que les maladies particulieres des chevaux on perd tous les bœufs, & le travail ceffe; ,, & fi on ne peut réparer promp ,, tement cette perte, les terres reftent incultes. Les bœufs ,, rapport à la quantité qu'il en ,, faut, coûtent pour l'achat une

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par

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fois plus que les chevaux, ainfi la perte eft plus difficile à répa-,, rer. Les chevaux ne font pas fujets comme les bœufs à ces maladies générales. Leurs maladies particulieres n'expofent pas le Cultivateur à de fi grands dan»gers.

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Si l'Auteur avoit lu le Gentilhomme Maréchal & beaucoup d'autres ouvrages fur les maladies des chevaux, il auroit vu que ces animaux font fujets à autant de maladies que les hommes, & qu'ils en ont même une de plus dont la curé a été ignorée jufqu'à ce que le fieur dé Lafoffe, cet homme inftruit & zélé, & qui peut-être n'eft pas auffi encouragé qu'il devroit l'être par le Gouvernement, a découvert la fource, l'origine & la caufe de cette maladie terrible qui fait tant de ravages, & a fçu y adapter une méthode qui opere infailliblement la guérison, fi du

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