Imágenes de páginas
PDF
EPUB

dit, ni ce qu'on lui fait dire, n'infi-4 nuë pas que les Liguriens aïent eu un pouce de terre dans la contrée que les Volces Arecomiques & les Vol ces Tectofages occupoient. Voici fes paroles: Autrefois on appelloit Ibe rie le continent qui eft au-delà du Rhône & de l'Ifthme, qui s'étend jufqu'au golfe de Leon. Kal l'aneiro par nos mag τέρων καλεῖσθαι πᾶσαν τα ἔξω τῇ Ροδανό καὶ τὸ Ιθμό τῇ ὑπὸ τῶν Γαλατικών κόλπων Qyquine, Strab. Lib. III. p. 166. B. Strabon fe foûtient parfaitement ; il venoit de dire, que les Liguriens d'en-deçà des Alpes s'étendoient juf qu'au Rhône : à préfent il dit partie de la Celtique enfermée entre le Rhône & les Pyrenées, portoit autrefois le nom d'Iberie: ainfi il n'a garde de placer des colonies de Liguriens dans ces quartiers, & de fe contredire.

[ocr errors]

S. VII.

que

la

Quel cas il faut faire du Periple de Scylax. Pourquoi la partie de la Celtique renfermée entre le Rhô clone & les Pyrenées étoit appellée

Iberie. Ce que Scylax entend
par les Liguriens & les Ibe-
res mêlés ensemble.

Mais ce qui doit lever toute dif- Pag. 75. ficulté, c'eft ce paffage pofitif de « Scylax, Géographe très- eftimé « chez les anciens, qui dit que le païs « qui eft depuis l'Espagne jufqu'au « Rhône, eft occupé par des Ligu- 6 riens & des Iberiens"; d'où il fuit « néceffairement, que les Liguriens ❝ avoient réellement étendu leurs « colonies dans le païs, qui eft imme-« diatement au-delà du Rhône.,,

[ocr errors]

Il faut que l'Auteur moderne ait confulté d'autres Ecrivains que Voffius, fur le cas qu'il dit que les anciens faifoient de Scylax: car Volfius rapportant ce que les anciens, qu'il avoit lûs, penfoient de ce Géographe, dit en propres termes dans la petite Préface qu'il a-mise à la tête du Scylax qu'il a fait imprimer, Inter mendaciffimos Geographorum APUD VETERES etiàm audit Scylax, quòd fabulofa multa, de monftrofis hominum formis, retulerit. Sed hoc omnibus fuit Geo

graphis & Hiftoricis ufitatum & folemne, ut ubi ad communis orbis habitati, & Jua cognitionis deveniffent terminos, quò ignorantiam fuam hac in parte excufarent aut plus aliis viderentur fapere, maria alga & cano, aut frigore concreta, terras horridis invias montibus, aut aftu exufas, mentirentur.

2

Mais venons au paffage fur lequel P'Auteur moderne fe fonde, & voïons s'il eft auffi pofitif, qu'il le prétend. Après les Iberes, dit Scylax, on trouve des Liguriens & des Iberes mêlés enfemble jufqu'au Rhône. And I'ßú~ ρως ἔχονται Λίγες και Ιβηρες μιγάδες μέχρι Posuv. Quand les Iberes,après lefquels, felon Scylax, on trouvoit des Liguriens, feroient les Iberes mêmes, qui n'étoient féparés des Gaulois que par les Pyrenées, je ne trouve pas dans Scylax, non plus que dans Strabon, que les Liguriens, s'étendant de proche en proche, se foient avancés jufqu'à Narbonne & aux Pyrenées; en forte que l'on doive mettre les Volces Arecomiques & les Volces Tectofages au nombre de leurs colonies. J'y découvre au contraire que le païs

[ocr errors]

qui s'étendoit depuis les Pyrenées jufqu'au Rhône, étoit occupé par les Volces Tectofages & les Volces Arecomiques, que Scylax appelle Iberes,ainfi que Strabon l'a observé, au milieu defquels étoient venus habiter certains Liguriens d'au-delà du Rhône. De quelque fens qu'on tourne les paroles de notre ancien Géographe, on n'y découvrira aucun veftige de colonie Ligurienne. Les Liguriens, dont il y eft parlé, doivent s'entendre de quelques familles particulieres, que le voisinage avoit attirées dans un climat plus doux, & dans des campagnes plus fertiles.

Mais pofé le cas, que Scylax eût dit, que les Volces Arecomiques, les Volces Tectofages, & les autres peuples qui habitoient l'entre-deux du Rhône & des Pyrenées, tiroient leur origine des Liguriens quel fonds pourroit-on faire fur un Auteur, qui n'a pas eu la moindre con-" noiffance des Gaules, qui n'en a pas dit même un feul mot, non plus que des plus grandes contrées de l'Europe, & qui renferme tout ce qu'il dit.

[ocr errors]

de l'Espagne dans les feuls termes d'Iberie, d'Iberes, de Colonnes d'Hercule, de Gades, & d'Empuries? Et c'eft peut-être ce qui peut nous aider à découvrir une chofe qui a été ignorée jusqu'ici; fçavoir, pour quoi la partie de la Celtique, qui étoit renfermée entre le Rhône & les Pyrenées, a porté le nom d'Iberie: C'eft, je crois, que les Grecs, qui font les feuls peuples de l'antiquité, qui aïent tracé des ébauches affez brutes de notre hiftoire, allant pour leur commerce à Tarteffe & aux Colonnes d'Hercule, qu'ils plaçoient à l'extrémité de l'univers, ne connoiffoient que les- côtes qui y conduifoient, fans être autrement informés des peuples qui les occupoient: Et comme d'un côté une bonne partie de l'Espagne étoit remplie de peuples Celtes, & que de l'autre les. Grecs en revenant de Tarteffe, relâchoient en quelque port des Gaules: fur la reffemblance qu'ils trouvoient entre les peuples, qu'ils venoient de quitter en Espagne, avec ceux qui les recevoient dans la Cel

« AnteriorContinuar »