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les Liguriens ont poffedé en aucun tems un pouce de terre dans le Latium, où étoient toutes les Cités que nomme M. Gibert, & s'ils y ont jamais mis le pied: 2°. Si ces mêmes Cités ne faifoient point partie d'un peuple particulier & considérable du Latium, qui portoit de tout tems, & indépendamment des Liguriens,le nom de Volces, & l'avoit communiqué à toutes les Cités, dont il étoit compofé: 3°. Si la Ligurie n'étoit pas à quelque cent cinquante lieuës du païs des Volces du Latium: 4o. enfin, files Liguriens,les Volces duLatium, & les Volces de la Celtique n'étoient point trois peuples auffi différens entre eux, qu'ils l'étoient cha cun en particulier des Phocéens de Marseille, que Scylax qualifie de Liguriens.

S. X.

Les habitans de la Gaule Aquitanique fe donnoient une origine Grecque.

La feconde opinion propofée par « Tag. 85.

Pag. 94.

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Timagéne fur l'origine des Gaulois, eft des Doriens, qui fuique virent l'ancien Hercule, s'établi,, rent fur les côtes de l'Océan.,,

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C'eft fans doute fur la foi de cette fable, que les Aquitains du tems de S. Jerôme fe donnoient des Grecs pour ancêtres: Maximè cùm Aquitania Grac à fe jacket origine. Comment. ad Galat. prolog. lib. 11. c. 3. ,, Ce n'eft pas fans raifon, que j'infifte fur tous ces points, & je vais en tirer des preuves, que les Doriens que l'on dit qu'Hercule l'Idéen conduifit fur les côtes de l'Océan, ne font autre chofe que les Druïdes, Prêtres célebres de l'an

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Alfana vient d'Equus fans doute;
Mais il faut avoüer aussi,
Qu'en venant de-là jusqu'ici,
Il a bien changé sur la route.

§. XI.

Les myfteres que les femmes des Amnites des Gaules célebroient, étoient étrangers à la Religion

'des Gaulois. Différence essen-
tielle entre les Amnites & les
Druïdes.

Ces myfteres devoient leur ori- " Pag, 98. gine aux Idéens; auffi étoient-ils " connus & pratiqués dans les Gau- « les par les femmes des illuftres Am- « nites, comme dit Denys le Perie- « géte, c'eft-à-dire, des Druïdes.

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J'ai ici plufieurs doutes; 1o. fi les myfteres dont on parle, faifoient partie effentielle de la Religion des Druïdes: 20. fi faisant partie effentielle de la Religion des Druïdes, ils devoient être célebrés par des femmes, & non par des hommes: 30. enfin fi Amnites & Druïde font fynonymes, attendu qu' Amnite eft le nom d'un peuple des Gaules, fitué au voifinage de l'embouchure de la Loire ; & que Druïde au contraire marquoit une profeffion dans les Gaules, qu'embraffoient des particuliers tirés de toutes les Cités, lefquels enfem- ble formoient un corps, qui étoit le dépofitaire des loix, des myfteres de la Religion, de l'adminiftration de la

Fy

Pag.103.

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Juftice, & de toutes les fciences; & en conféquence étoit répandu dans toutes les Gaules.

§. XII.

Les Druïdes, par la conftitution fondamentale de leur état, étoient & devoient être répandus dans toutes les Gaules. Leurs fonctions, leurs emplois, leurs prérogatives, &c.

,, Ainfi il me femble qu'il eft hors ,, de doute, que le féjour principal & originaire des Druïdes fe trou,, voit vers l'Océan, c'eft-à-dire ,, aux mêmes lieux, où l'on affûre ,, que s'étoient établis ceux qu'Her,, cule l'Idéen amena avec lui; & il ,, ne me refte plus qu'à montrer, que les Compagnons ou Sectateurs de » ce Philofophe Cretois, avoient le » même nom que les Druïdes.,,

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Autre chofe eft de prouver, qu'en l'ifle de Sain les femmes des Amnites célebroient les myfteres ; & qu'au tems d'Aufone, il y avoit des

que

Druïdes originaires du canton de Baïeux; & autre chofe, de dire le féjour principal & originaire des Druïdes fe trouvoit vers l'Océan : l'un ne fuit certainement pas de l'autre. D'ailleurs, la circonftance des femmes des Amnites, célebrant les myfteres dans une ifle de l'Océan,ne fait rien au féjour que les Druïdes faifoient ou pouvoient faire vers l'Océan. Quoiqu'il en foit, je voudrois fort que l'Auteur moderne s'apperçût, qu'en faifant tant d'efforts pour affigner un tel féjour aux Philofophes de nos ancêtres, il renverse entierement la conftitution fondamentale de leur état. En effet, outre qu'ils formoient un corps diftribué dans presque toutes les Provinces des Gaules, qu'ils y avoient des Colléges & des établissemens pour éle ver la jeuneffe, principalement la plus qualifiée;qu'entre les priviléges exceffifs, dont ils étoient en poffeffion, le principal étoit de créer tous les ans dans chaque Cité celui qui devoit la gouverner avec l'autorité, & quelquefois avec le nom de Roi ;

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