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avoient pris leur nom de Parat,qui « exprime exactement leur fonction," de chanter fur des inftrumens les ac-« tions des grands hommes, & l'hi-" ftoire de leur nation. »

..... Credat Judæus Apella.

§. XIII.

La langue des Celtes n'avoit aucun rapport avec l'Hébreu.

Voffius le reconnoît, & il cite « Pag.107. à ce fujet Strabon, qui dit qu'il ne « faut pas chercher dans la langue «<< Grecque l'étymologie des noms <<< barbares. "

S'il ne faut pas chercher l'étymologie des noms barbares dans la langue Grecque, à plus forte raison ne la faut-il pas chercher dans l'Hebreu, puifque le peuple qui le parloit, a été fans contredit le plus ifolé de tous les peuples, & celui avec lequel les autres ont eu le moins de commerce.

D'ailleurs l'Auteur moderne peutil raisonnablement fe perfuader, que l'Hebreu, dans lequel il a cherché l'étymologie de Druïde, de Sene, de

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Patere, de Vates, &c. eft la langue même que les ancêtres des Gaulois parloient, quand ils partirent de la plaine de Sennaar, pour venir s'établir dans les Gaules; & ce qui eft encore plus fort, que les Gaulois, nonobftant leurs tranfmigrations, & le mélange des autres peuples, aïent confervé toûjours dans les Gaules. au moins le fonds de la langue de leurs ancêtres? car il faut tout cela, s'il veut faire recevoir les étymologies.

S. XIV.

Si les Aquitains & les Espagnols defcendent les uns des autres, il eft plus vraisemblable que les Efpagnols defcendent des Aquitains, que les Aquitains des Espagnols.

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» Strabon affûre que les Aqui»tains différoient des autres, même de figure. De-là vient fans doute que les Bituriges Celtes qui étoient parmi eux, y étoient regardés com»me étrangers, fuivant le témoigna

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ge du même Géographe. Si c'eft" par la reffemblance des peuples en- «< tre eux, qu'on peut juger de leur « origine, on cherchera celle des Aquitains chez les peuples d'Iberie, ou des Espagnes leurs voifins, aux- « quels on prétend qu'ils reffem- « bloient davantage qu'aux Gaulois, foit pour le corps, foit pour les « moeurs, foit pour la langue : euxmêmes reclamoient une origine Grecque ; mais comme cette opinion leur étoit commune avec tous " les peuples d'Iberie, qui étoient" dans leur voifinage, on pourroit " foupçonner qu'ils venoient immé– « diatement de ceux-ci, & originai-" rement des Grecs; du moins fi la " tradition des Iberiens & la leur a- " voit quelque fondement.,,

Je ne vois pas pourquoi, à juger de la reffemblance des Aquitains avec les Efpagnols, on cherchera plutôt l'origine des premiers chez les derniers, que celle des derniers chez les premiers. Il eft du moins certain qu'on eft fondé de chercher l'origine des Espagnols chez les A

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quitains, puifque la plupart des Provinces d'Espagne ont été autrefois inondées de peuples des Gaules, qui s'en font rendu maîtres les armes à la main, & qui s'y font fixés. L'origine Grecque que les Efpagnols fe donnoient, vient à l'appui de ce fentiment, puifqu'elle étoit une fuite de celle que les Aquitains fe donnoient auffi. Il s'en faut bien que l'origine des Aquitains, qu'on veut puifer chez les Espagnols, foit également fondée : elle eft contre les lumieres de la raison ; & l'on ne parviendra à l'établir, qu'en faifant violence à l'efprit des Lecteurs. Auffi ne puis-je affez marquer la surprise où j'ai été, quand l'Auteur moderne, voulant découvrir quels étoient ces Doriens, qui fuivirent l'ancien Hercule dans les Gaules, & s'établirent fur les bords de l'Océan, au lieu de mettre à profit l'origine Grecque, que les Aquitains faifoient tant valoir, paffe par-deffus les regles de l'histoire, de la grammaire & de la vraisemblance, pour porter sa vûë fur les Druïdes, & découvre en eux des traits qu'ils n'eurent point.

§. XV.

Scylax n'a pu parler des Aqui

tains.

Enfin l'on pourroit préfumer que c'eft d'eux (Aquitains), que Scy- " lax a voulu parler, lorfqu'il place " par-delà les Iberiens, & jufqu'au " Rhône, d'autres Iberiens avec les " Liguriens.,

par

Deux raifons également convain- · quantes empêcheront les efprits éclairés de préfumer, que c'eft des Aquitains que Scylax a voulu ler, quand il a placé des Iberiens avec des Liguriens jufqu'au Rhône par-delà d'autres Iberiens. La premiere eft que Scylax n'a parlé, ainfi que je l'ai démontré, que des Iberiens d'Efpagne, qui s'étoient accoûtumés & affujettis à vivre à Empuries, & en quelques autres places de la Tarraconoife, avec les colonies que les Marseillois y avoient envoïées, & que Scylax traite de Liguriennes par la feule raison que j'ai dite.

Pag.120.

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