La feconde, c'est que les Aquitains sont sur l'Océan,& que les Iberiens , dont parle Scylax, étoient fur les côtes de la Mediterranée. A quoi on peut ajoûter sans crainte, que ce Géographe n'a connu des Gaules, que le Rhône & Marseille ; foible connoissance qu'il devoit aux Phocéens, qui avoient fondé cette derniere ville. CH A P I TRE V. DES CIMBRES. d'origine. Les Cimbres étoient des Cimbres par Marius. Pag 112. » M Ais quelques puissans qu'ils ils n'étoient qu'une très-petite portion des Germains établis dans les Gaules. Voilà donc les Atuatiques , & par conséquent les Cimbres, dont ils étoient les misérables, mais glorieux reftes, déclarés Germains par l'Auteur moderne. Je suis surpris que cet Ecrivain , qui met tant d'érudition en oeuvre, pour nous forcer à changer les idées les plus communes sur aos antiquités , ne tourne pas son goût vers quelques points qui nous intéressent davantage , & qu'il ne lui seroit certainement pas impossible d'éclaircir. Teleft celui de l'ori. gine des Cimbres : au lieu de la revendiquer aux Gaulois à l'exemple de nos meilleurs Critiques , il l'abandonne aux Germains, sans que leur droit soit conftaté En effet, pour peu qu'on l'examine de près , on trouve que les Cimbres n'étoient, ni ne pouvoient être Germains; & qu'il est très-vraisemblable qu'ils étoient Gaulois & originaires des Gaules. Voici sur quoi je me fonde. Plutarque, dans la vie de Marius, commençant la description de la Pag. guerre que les Cimbres firent aux 411.6. Romains, dit bien qu'ascún mortel B. n'avoit på d'abord déclarer de quelle nao alliés. Cependant il observe en un au(1) In tre endroit.(a), que Marius aïant charSertorio. gé Sertorius de l'informer de ce qui se pas. po$69. soit dans le camp des ennemis , celui-ci C'est sur ce principe, que Diodo(b) Lib. re (6) de Sicile qui touchoit au tems w.p.309. où les Cimbres firent trembler les Romains, leur attribue les entrepri- grandes 1 (a) DE grandes armees des Romains qu'ils avoient défaites , &c. Quoique des témoignages si exa près ne permettent plus de douter, que les Cimbres n'aïent été un peuple des Gaules , en voici quelques autres, qui ne sont pas moins formels. Ciceron, qui, après avoir été témoin des vi&oires que cette nation belliqueuse avoit remportées sur les Romains, le fut aussi de son entiere défaite, mettant Marius & Céfar en paralléle, dit (a) que ces deux Provinc. grands hommes ont eu les mêmes ennemis Consul, à combattré, & qu'ils les ont également vaincus ; avec cette seule différence , que le dernier s'est rendu maître successivement de toutes leurs places ; & que le premier n'a pas voulu y entrer , fe contentant d'avoir fait mordre la poussiere aux flots de Gaulois , qui alloient fondre en Italie. L'an fix-cens quarante-huit de Ro- life bell. Ciceron, nos Generaux 2. Cæpion da Jugurt. M. Mallius perdirent une grande ba. rob fire taille contre les Gaulois : leur défaite jetra l'Italie entiere dans la confterna-. tion. G me , (a' Dio. p. 297. edit. 1592• (c) in rio. Les Gaules, écrit Dion (a), qui auLaliv. trefois ont envoïé contre nous les Cimbres eu les Ambrons , sont aujourd'hui fou. mises , & aufi-bien cultivées que l'I. talie. (b) Bel. Les Cimbres , dit Appien (6), é. Civil. : toient un peuple des Gaules. Cimbre, en 1. p.367 langage Celtique, signifie un soldat, dit Festus ; Cimbri lingua Gallicâ latro. nes dicuntur. Marius, dit Sextus (c) Rufus,chafBrevia- fa les Gaulois de l'Italie : car aïant franchi les Alpes , il les défit entié- que * le soleil , on peut ajoûter la preuve de la même vérité, qu'on tire de la qualification de Cimbre , que Valere Maxime, & quelques autres anciens donnent à l'esclave qui fut envoïé pour tuer Marius : car Tite-Live, Appien, Plutarque & Pline le jeune la rendent par celle de Gaulois. Je passe, comme on voit, l'autorité de Florus , parce qu'outre que je n'en ai pas besoin, on n'est point affûré de la véritable leçon de l'endroit, où cet Ecrivain parle des Cimbres. |