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derne, pour voir la liaison qu'ont entre elles toutes les excurfions littéraires qu'il fait ici. Dans l'embarras où il me jette, qu'il trouve bon que je lui demande,

1o. Pourquoi, parlant des premiers Grecs qui ont entrepris le trajet de leur païs à Gibraltar, il fe contente de les prendre dans le Pelopponèle, tandis que Strabon (4) les tire de l'ifle de Rhodes, qui eft bien plus loin; & ce qui mérite une attention particuliere, plufieurs années avant l'établissement des Jeux Olympiques, & des Olympiades?

(a) Str.

xiv. p.

654. Ca

2o. Pourquoi il donne pour but aux Grecs, qui pénétrerent les premiers jufqu'à Gibraltar, de subjuguer les peuples; quoique Strabon, que je viens de citer, & Herodote (b) qu'il cite lui-même, ne leur at- (b) Zib. tribuent celui de leur commerce; que & que bien loin qu'ils fongeâffent à faire des conquêtes, ils refufoient les établiffemens qu'on leur offroit en Efpagne ?

3°. Pourquoi il dit que les Grecs reconnoiffoient qu'à peine du tems

1.C.1630

de leur Hercule, ils commençoient à fabriquer de longs vaiffeaux; nonobftant que Pherecyde, qu'il cite au bas de la page pour garant de ce qu'il avance, ne dit autre chofe, finon que le vaiffeau, fur lequel les Argonautes s'embarquerent, avoit été conftruit par le nommé Argos, fils de Phrixus?

4°. Pourquoi, au lieu des deux fentimens, qui étoient en vogue chez les Grecs, fur le tems auquel on avoit commencé à conftruire de longs vaiffeaux, il s'attache au moins probable, & laiffe à part le plus certain, quoiqu'il foit à côté de l'autre? Or le fentiment le plus certain, tient que l'invention des longs vaiffeaux eft de Danaus: ce qui eft confirmé par les Marbres d'Oxford, qui marquent, que le premier vaiffeau, qui, d'Egypte ait cinglé dans la Grèce, eft celui de Danaüs, & qu'on l'appel loit Pentocoras, parce qu'il étoit à cinquante rames. Danaus au refte précéda de quelque deux cens ans l'Hercule des Grecs.

J'aurois bien d'autres queftions à

faire à l'Auteur moderne ; mais la crainte que j'ai de ne pouvoir pas retenir toutes les réponses qu'il me feroit, m'oblige à m'en tenir là.

CHAPITRE VIII.

Les Phocéens font venus plufieurs fois dans les Gaules. L'année d'après leur premiere arrivée qui eft la cent cinquante-quatriéme de Rome, ils bâtirent Marfeille.Erreur des anciens & des modernes fur ce fujet.

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E ne crois pas que l'on puiffe Pag.13. rien ajoûter aux recherches de « Valois, fur la colonie des Pho- « céens, & fur Marseille.

Il eft vrai que les deux Valois ont mis comme dans un point de vûë à peu près tout ce que les anciens ont dit fur ces deux points importans de notre hiftoire: & il en résulte que les Phocéens: font venus deux fois en différens tems dans les Gaules, la premiere fous le regne de l'ancien

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C

pas

Tarquin,pour y fonder Marseille; la feconde fous le regne de Cyrus, dans l'efpérance d'y trouver un afyle contre la fureur d'Harpagus ou d'Harpalus, Intendant du Roi de Perse: On place ce dernier événement dans cinquante-feptiéme Olympiade; comme il n'eft fi intéreffant que le premier, je ne m'y arrête point, & je viens tout d'un coup à l'autre. Solin en confondant les deux événemens, donne assez bien la date du premier, car il dit que les Phocéens fuïant la tyrannie des Perfes, fonderent Marfeille dans la quarante cinquième Olympiade. Il eft vrai qu'on lit dans le Géographe Scymnus Chius, que Marseille fut bâtie par les Phocéens cent vingt ans avant la bataille de Salamine & comme la cent vingtiéme année avant la bataille de Salamine tombe la quatriéme année de la quarante-quatriéme Olympiade, Solin doit s'être trompé d'une année; mais il faut remarquer que les Olympiades ne commençoient que fur la fin de Juillet; & que Solin a compté felon le calcul des Romains, qui.com

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mençoient leur année au mois de Janvier. Ainfi cet Auteur nous a donné exactement l'époque de la fondation de Marseille, qu'il a placée dans les premiers fix & fept mois de la cent cinquante-quatrième année de Rome, après lefquels les Grecs commençoient la premiere année de la quarante-cinquiéme Olympiade.

Ce n'eft point qu'on ne puiffe porter avec beaucoup de fondement la fondation de Marseille une année plus loin: car la bataille de Salamine, que le commun des Hiftoriens met en la premiere année de la foixantequinziéme Olympiade, a été donnée une année plutôt felon les marbres de Paros, qui la fixent à la derniere année de la précédente Olympiade, & cette autorité eft confidérable; cependant comme celles qui viennent à l'appui de Solin ne le font gueres moins, on peut provifionnellement s'en tenir à celle-ci.

Ce point important folidement établi, je puis avancer fans crainte, qu'aucun de nos Hiftoriens qui ont parlé des Colonies que Bellovéfe & Sego

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