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'étoit inconnue aux peuples labou- « reurs, & on ne les appelloit ainsi “ que pour les diftinguer des Noma, “ des, autres peuples errans qui nour- « riffoient des troupeaux & paffoient " de pâturages en pâturages fans exi- “ ger des terres où ils campoient que les tributs naturels qu'elles leur “ fourniffoient d'elles-mêmes: au lieu "< que les Laboureurs femoient les " champs où ils fe trouvoient, & en " exigeoient l'ufure de leurs travaux “ & de leurs dépenses.,,

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J'ignore dans quelles fources l'Auteur moderne a puifé l'idée qu'il nous donne des Perfes : il eft bien certain que ce n'eft ni dans Herodote, ni dans Platon, ni dans Xenophon, qui de tous les Ecrivains de l'antiquité fe font étudiés à nous laiffer de ces peuples un portrait, qui a toûjours fait l'admiration de la poftérité. La diftinction des Perfes Laboureurs & des Perfes Nomades eft un de ces traits, dont on ne trouve aucune trace nulle part: la qualification d'errans donnée également aux Perfes Laboureurs & aux Perfes Nomades en

Edition in-quarto

1681. P.

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abforbant la nation entiere, partage la Perse entre deux peuples feule& fuppofe qu'elle comprenoit

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des païs immenfes & de gras pâtura ges, où les originaires changeoient tous les ans, & peut-être même à chaque faison, de demeure; toutes circonftances qui renversent les notions les plus claires & les plus exactes, que les anciens ont fait paffer jufqu'à nous touchant la discipline & les mœurs des Perfes. Quoique je fois bien éloigné de vouloir entrer fur ce fujet dans un grand détail, ne pouvant adopter les préjugés de l'Auteur moderne, je vais lui oppofer les miens, que je trouve parfaitement bien nuancés dans le difcours de M. de Meaux fur l'Hiftoire Univerfelle.

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Cyrus aïant été élevé sous une discipline févére & réguliere, selon la coûtume des Perfes, peuples alors auffi modérés que depuis ils ,, ont été voluptueux, fut accoûtu,, mé dès fon enfance à une vie fobre & militaire....

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Les Perfes étoient honnêtes, ci

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vils, libéraux envers les étrangers & fçavoient s'en fervir. Les gens." de mérite étoient connus parmi & ils n'épargnoient rien pour les gagner.... Les régles de la " juftice étoient connues parmi eux, " & ils ont eu de grands Rois, qui les faifoient observer avec une ad- " mirable exactitude. Les crimes é- " toient févérement punis, mais avec " cette modération, qu'en pardon- " nant aisément les premieres fautes, on réprimoit les rechûtes par de " rigoureux châtimens. Quand on " Pag.47% difoit que les grands qui compofoient le Confeil, étoient les yeux 66 & les oreilles du Prince: on aver- " tiffoit tout ensemble & le Prince, qu'il avoit fes Miniftres comme " nous avons les organes de nos fens, non pas pour se repofer, mais pour " agir par leur moïen ; & les Minif- " tres, qu'ils ne devoient pas agir " pour eux-mêmes, mais pour le “ Prince qui étoit leur chef, & pour tout le corps de l'Etat. Ces Mi- " niftres devoient être inftruits des " anciennes maximes de la Monar- "

,, chie. Le Regiftre qu'on tenoit des chofes paffées fervoit de régle à la pofterité....

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C'étoit une belle maniere d'at,, tacher les particuliers au bien public , que de leur apprendre qu'ils ,, ne devoient jamais facrifier pour ,, eux feuls, mais pour le Roi & pour ,, tout l'Etat, où chacun fe trouvoit ,, avec tous les autres. Un des

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premiers foins de ce Prince étoit de faire fleurir l'agriculture; & les Sa,, trapes, dont le gouvernement étoit le mieux cultivé, avoient la plus grande part aux graces. Comme il ,, y avoit des charges établies pour la conduite des armes, il y en ,, avoit auffi pour veiller aux travaux ,, ruftiques : c'étoient deux charges femblables, dont l'une prenoit foin de garder le païs, & l'autre de le cultiver. Le Prince les protégeoit ,, avec une affection presque égale, & les faifoit concourir au bien blic. Après ceux qui avoient remporté quelque avantage à la guer,, re, les plus honorés étoient ceuxqui avoient élevé beaucoup d'enfans....

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La maniere dont on élevoit les " enfans des Rois eft admirée 66 par Platon, & propofée aux Grecs " comme le modéle d'une éducation "" parfaite. Dès l'âge de fept ans on " les tiroit des mains des Eunuques " pour les faire monter à cheval & " les exercer à la chaffe. A l'âge de " quatorze ans, lorfque l'efprit com- " mence à fe former, on leur don- " noit pour leur inftruction quatre hommes les plus vertueux & les " plus fages de l'Etat. Le premier, dit Platon, leur apprenoit la ma- " gie, c'est-à-dire dans leur langue,“ le culte des Dieux felon les ancien- "" nes maximes & felon les loix de " Zoroaftre fils d'Oromafe. Le fe- " cond les accoûtumoit à dire la vé- " rité & à rendre la juftice. Le troi-" fiéme leur enfeignoit à ne se laiffer " pas vaincre par les voluptés, afin “ d'être toujours libres & vraiement “ Rois, maîtres d'eux-mêmes & de " leurs défirs. Le quatrième forti- “ fioit leur courage contre la crainte, " qui en eût fait des efclaves & leur “ eût ôté la confiance fi néceffaire "

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