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,, au commandement. Les jeunes ,, Seigneurs étoient élevés à la porte du Roi avec les enfans. On pre

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noit un foin particulier qu'ils ne viffent ni n'entendiffent rien de mal-honnête. On rendoit compte ,, au Roi de leur conduite. Ce comp,, te qu'on lui en rendoit étoit fuivi ,, par fon ordre de châtimens & de récompenfes. La jeuneffe qui les voïoit, apprenoit de bonne heure avec la vertu la fcience d'obéir & de commander......

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L'art militaire avoit parmi eux ,, la préférence qu'il méritoit, com,, me celui à l'abri duquel tous les ,, autres peuvent s'exercer en re› pos.,

Les Perfes peints par M. de Meaux font bien différens de ceux que l'Auteur moderne nous préfente: ils ne font ni tous errans, ni partagés en Laboureurs & en Nomades. En particulier les Perfes Laboureurs, bien loin d'être de ces peuples, qui femant les champs qu'ils occupoient dans la faifon des femailles, en cherchoient d'autres auffi-tôt

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que la moiffon les avoit récompenfés de la culture des premiers; étoient chargés par état & par ordre du Prince de faire fleurir l'agriculture. Car en Perfe, comme il y avoit des charges établies pour la conduite des armes, il y en avoit auffi pour veiller aux travaux ruftiques : c'étoit deux charges femblables, dont l'une prenoit foin de garder le païs, & l'autre de le cultiver : le Prince les protégeoit avec une affection prefqué. égale, & les faifoit concourir au bien public. Il avoit même pour Idem ib. maxime, quand il entroit en guerre P 476. avec fes voifins, que les Laboureurs devoient être, & étoient effectivement épargnés de part & d'autre. D'où on doit conclure fans crainte de trop hazarder, que les Perfes Laboureurs exerçoient l'agriculture dans toute fon étenduë.

S. III.

En quoi confiftoit la nation entiere des Perfes. Peuples d'au-delà du Rhin,qui avoient paffe dans les Gaules avant la guerre des

Cimbres. Les foldats qu'Ario vifte introduifit dans les Gaules, font les premiers Germains connus de PEurope. Leur nombre revient à celui où leur Tribu pouvoit monter en Perfe.

Une autre chofe à quoi il faut prendre garde, c'est de ne pas donner à la Perfe une plus grande étenduë, qu'elle n'avoit au tems dont parle Herodote : car outre qu'elle étoit extrémement bornée par les Medes, dont elle étoit tributaire, & qu'ainfi les Nomades n'auroient pû y mener le genre de vie qui convenoit à leurs troupeaux ; les douze tribus qui formoient la nation entiere Xen. Cy- des Perfes, ne faifoient gueres qu'environ fix vingt mille hommes. Ce qui réduit la tribu des Germains, dont une bande pénétra peu à peu dans la Germanie, & enfuite dans nos Gaules, au nombre d'environ dix ou douze mille Laboureurs. D'où je conclus que quand on porteroit la bande dont on parle, jufqu'à la moitié de

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toute la tribu, elle ne devroit pas paffer pour fort confidérable. Ce qu'il eft très-important d'obferver pour l'exactitude & la vérité de notre Hiftoire.

En effet cette remarque nous conduit fûrement à la découverte de l'unique & véritable peuple, qui audelà du Rhin portoit le nom de Germains, & qui après avoir franchi ce fleuve & s'être établi en deçà, communiqua, ainsi que je l'ai dit, fon nom, tant aux peuples qui étoient reftés dans la Germanie, qu'à ceux qui aïant paffé avant eux dans les Gaules, avoient occupé les rives gauches du Rhin. Les rives gauches du Rhin étoient occupées non-feulement avant l'entrée d'Ariovifte dans les Gaules, mais encore avant l'an 640 de Rome que commença la guerre des Cimbres; puifque les Gaulois mêmes convenoient que les peuples, qui avoient défendu contre les Cimbres l'entrée des Gaules du côté du Rhin, étoient originaires d'au-delà de ce fleuve, qui après avoir chaffé les Gaulois qui cultivoient les bords

d'en-deçà, s'étoient mis en leur place. Sic reperiebat plerofque Belgas effe ortos à Germanis, Rhenumque antiquitùs transductos, propter loci fertilitatem ibi confediffe; Gallofque qui ea loca incolerent expuliffe; folofque effe qui patrum memoriâ, omni Galliâ vexatâ Teutonos Cimbrofque intrà fines fuos ingredi prohibuerint. Cæf. Bel. Gal. 1. II. c. 4. Comme donc depuis l'invafion de ces mêmes peuples aucun autre d'au-delà du Rhin n'a paffé dans les Gaules, & que ce n'eft que depuis la premiere expédition d'Ariovifte dans nos cantons, que le nom de Germains a été connu & répandu, ainfi qu'on l'a dit; par une conféquence néceffaire, ce ne peut être que le peuple d'au-delà du Rhin qu'Ariovifte introduifit dans les Gaules, qui eût originairement le nom de Germains & qui l'ait communiqué à tant d'autres peuples étrangers des Gaules & de la Germanie qui ne l'avoient point.

Ce qui vient à l'appui de cette vérité, c'eft que l'armée qu'Ariovifte conduifit pour la premiere fois dans

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