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ANNALES DES GAULES,

ET

DES CONQUÊTES DES GAULOIS.

AVEC

La réfutation des victoires imaginaires remportées par les Romains fur les Gaulois, depuis la bataille d'Allia, jusqu'à Pan de Rome. 448

Avant l'Etablissement des Olympiades, &la Fondation de Rome.

A BRETAGNE a reçu fon nom des Bretons de l'Armorique, qui y ont paffé les premiers,& qui s'établirent dans les Provinces méridionales

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de l'ifle. Bed. hift. Angl. Eccl. lib. v.

C. I.

L'intérieur de la Bretagne eft occupé par des peuples, qui paffent pour être Indigénes; mais les côtes maritimes n'ont pour habitans que des Gaulois, qui y ont paffé pour y faire des conquêtes & du butin: auffi retiennent-ils le nom des Cités Gauloifes, d'où ils font fortis. Ils s'y font fixés les armes à la main, & ils cultivent les terres, dont ils fe font mis en poffeffion. Leur nombre eft infini. Prefque tous leurs bâtimens font conftruits à la Gauloife. Cafar. bel. Gal. l. v. c. 12.

Les peuples de la Bretagne ont les Gaulois pour voifins; auffi leur reffemblent-ils beaucoup, foit que cette reffemblance dérive d'une même origine, ou qu'elle vienne de l'influence des aftres, qui opere les mêmes effets dans des païs différens. En général, il paroît que les Gaulois ont peuplé une ifle, qui étoit à leur voifinage, & qu'ils y ont porté leur Religion, puifqu'on y exerce ouvertement le même culte que dans les Gau

les. La langue y eft auffi presque la même. Bien plus, l'ardeur avec laquelle les Anglois bravent le péril, & le découragement qu'ils font paroître dans les mauvais fuccès, font des vertus & des vices qui leur font communs avec les Gaulois. Tacit. vit. Agric. c. II.

La Bretagne eft à quelque cinquante-fix milles de la Belgique, qui eft occupée par les Morins. Les anciens, tant Grecs que Romains, ont ignoré fi cette ifle exiftoit. Quand elle a été découverte, on a douté fi c'étoit un continent, ou vraiment une ifle ; & il a paru plufieurs écrits, dont les Auteurs, faute de fe transporter fur les lieux, ou de confulter les naturels du païs, ont foûtenu l'un & l'autre fentiment. Dans la fuite, d'abord fous le gouvernement du Propreteur Agricole, & enfin de notre tems fous l'Empire de Sévere, la question a été décidée ; & l'on a reconnu que l'Angleterre étoit une ifle véritable. Dio. l. xxxix. p. 14.

Le génie des Bretons est le même que celui des Gaulois,hors qu'ils font

plus fimples & plus barbares. Strab. I. iv. p 200. A.

Plufieurs années avant l'établiffement des Jeux Olympiques, les Rhodiens ont envoïé par mer des colonies loin de leur ifle : leurs vaiffeaux ont pénétré même jufqu'en Espagne, où ils bâtirent Rozes, que les Marfeillois occuperent enfuite. Strab. L. xiv. p. 654. C.

Les Rhodiens, qui étoient puiffans fur mer, ont fondé Rhode dans les Gaules. Scymnus Chius. vers. 103. Plin. hift. l. iij. c. 4. Hieronym. Prolog. Epift. ad Galat. Ifidor. Orig. lib. xiij 6. 16.

Infubres établis en Italie avant les tems de Bellovéfe. Tit. Liv. lib. v. 6.34.

Venétes des Gaules, qui avoient paffé en Italie de tems immémorial. Strab. lib. v. p. 212. Quoiqu'ils ne parlâffent pas Gaulois depuis longtems, ils avoient les mêmes mœurs & les mêmes maniéres que les Gaulois. Polyb. lib. ij. p. 105.

Les Ombriens étoient les defcendans des plus anciens Gaulois, qui

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avoient paffé en Italie. Servius Æneid. xij. p. 724. Solin. c. 8. Ifidor. Orig. l. xj. c. 2.

Les Ombriens chaffés de leurs demeures par les Pélafges, paffent la Nera, fe fixent en-deçà de cette riviere, changent de nom, & prennent celui de Sabins. Dionyf. Halicarn. l. ij. p. 109.

Les Samnites étoient une colonie, ou plûtôt un printems facré offert au Dieu Mars, en action de graçes d'une victoire fignalée, que les Sabins avoient gagnée sur les Ombriens. Str. 1. v. p. 250. Feftus in Samnites.

Les Picentes, les Picentins, & les Herniques, autres colonies des Sabins. Servius Æneid. l. vij. p. 496. B.

Les Veftins, les Marfes, les Pelignes, les Marucins & les Frentains, tous peuples defcendus des Samniavoient leurs terres au-delà du Picenum. Strab. l. v. p. 241. B.

tes,

Les Lucaniens étoient auffi une colonie des Samnites, qui chassa les Chones & les Œnotriens des contrées, dont ils étoient en poffeffion, fe mit en leur place, & leur commu

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