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les Romains, fait fonner la retraite, & leve le fiége de Clufium. Plutarc. in Camil. p. 136.

Pendant qu'il fe difpofe à marcher contre les Romains, il fait deux chofes également importantes, qui, en mettant le droit de fon côté, lui fourniffent les moïens de le foûtenir. La premiere eft de députer vers le Sénat, pour demander que les Ambaffadeurs, qui avoient dépouillé le caractere, dont ils étoient revêtus, pour le revêtir de celui d'ennemis, füffent remis entre fes mains ; & il choifit les plus grands & les plus beaux hommes de fon armée, pour faire cette demande de fa part, afin que les Romains voïent par eux-mêmes à quelle forte de gens ils ont à faire. La feconde confifte à envoier des courriers de tous côtés, pour informer les Gaulois de l'outrage fait à fa perfonne, & à toute la nation par les Romains, & les inviter à venir en tirer raison.

Cependant le Sénat reçoit bien les Députés de Brennus, & défavouë hautement la conduite des Ambaffa

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deurs Romains: mais n'ofant ni les condamner, ni les livre à cause de la brigue du peuple, qui s'étoit déclaré en leur faveu il offre une groffe fomme aux Gaulois : les Gaulois la refusent. Sur ce refus le peuple Romain, pour mettre à couvert la perfonne des Ambassadeurs, les éleve à la dignité de Tribuns militaires. Le Sénat déclare alors aux Gaulois, que cette élection lui lie les bras, & ne lui permet pas de faire à leur nation la fatisfaction qu'elle demande mais qu'ils pouvoient revenir l'année prochaine, que les Tribuns ne feroient plus en charge, & qu'il tâcheroit d'accommoder les chofes à l'amiable. Brennus apprenant l'élection du peuple, & la réponse du Sénat, les regarda l'une & l'autre comme une nouvelle infulte, & marcha droit à Rome. Appianus apud Fulvium Urfinum. p. 350.

Les Feciaux viennent déclarer en plein Sénat, que les loix de l'équité & l'intérêt de la République, demandent que les Ambaffadeurs Romains foient livrés aux Gaulois. Plutarc. in Camil. p. 137.

Mais Fabius, pere des trois Ambaffadeurs, fait tant par fon crédit & fes largeffes, que le peuple Romain fe joue de la Religion, & des bonnes intentions du Sénat. Tit. Liv. l. v. c. 36. Plutarc. ubi fuprà. Diod. Sic. l. xiv. p. 321.

Brennus prend le chemin de Rome avec une armée de plus de foixante-dix mille hommes. Diod. Sic. 1. xiv. p. 321. ou plûtôt de quarante mille hommes feulement. Plutarc. in Camillo. p. 137.

Les peuples fur les terres defquels paffent les Gaulois, font dans l'épouvante, prennent la fuite, ou se cachent mais les Gaulois les raffùrent, ne font aucun dégât, & publient qu'ils vont à Rome; que c'eft aux feuls Romains qu'ils en veulent; & qu'ils font amis de tous les autres peuples. Plutarc in Camil. p. 137.

Fauffes mefures que les Romains prirent dans cette occafion. Plutarc. ibid. Tit. Liv. l. v. c. 37. Diod. Sic. 1. xiv. pag. 322.

Ils vont au-devant des Gaulois avec une armée de quarante mille

hommes, jufqu'à l'endroit où l'ÁÍlia, refferré par les montagnes de Cruftumerium, fe jette à quelque diftance de-là dans le Tibre.Tit. Liv. l. v. c. 37. Plutarc. in Camil. p. 137. Les Romains font défaits à la bataille d'Allia. Une partie de leur armée périt dans le Tibre: une autre partie fe fauve à Veïes; un petit nombre de foldats vient à Rome. Diod. Sic.l. xiv. p. 322. Tit. Liv. l. v. c. 38. Plutarc. in Camil. p. 137. Florus. liv. 1. c. 13. Aurelius Victor. c. 23. Orof. 1. ij. c. 19. Vibius Sequefter de flumin.

La bataille d'Allia fut donnée, felon Tite-Live, l. iv. c. 1. felon Servius, Eneid. vij. p. 498. A. & felon Tacite, Hift. l. ij. p. 56. le quinze des Calendes d'Août: felon Aurelius Victor, cap. 23. le seize des Calendes du même mois. Plutarque dit en général, que le combat d'Allia fut donné dans la pleine lune, environ le Solftice d'Eté; in Camil. pag. 137. Mais tous ces Auteurs fe trompent: il faut la mettre au lendemain des Ides de Juillet, non-feulement felon Verrius Flaccus cité par Aulu-Gelle, 1.

v. c. 17. auffi-bien que plufieurs autres anciens, dont Macrobe fait mention, lib. 1. c. 16. mais encore felon Tacite même. Annal. l. xv. pag. 254.

Denys d'Halicarnaffe, l. 1. p. 59. place la bataille d'Allia à la premiere année de la quatre-vingt-dix-huitiéme Olympiade, fous l'Archonte Pyrgion: c'eft-à-dire, à la 366°. année de Rome, & par conféquent quatre ans après les Faftes Capitolins, dont il s'éloigne d'une Olym piade entiere.

Si les Gaulois avoient profité de leur victoire, & de la confternation des Romains ; c'étoit fait pour toû jours de Rome & de la Republique. Plutarc. in Camil. p. 138. Raifons qui les empêcherent d'aller droit à Rome. Idem ibid. Tit. Liv. I. v. c. 39.

La nuit du deuxième au troifiéme jour depuis la bataille d'Allia, les Romains voïant que les Gaulois, qui étoient fous les murs de Rome, n'entroient point dans la Ville, prennent & exécutent fur le champ la réfolu

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