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fe défifta de fes prétentions, & fit la paix avec eux aux conditions fuivantes. Polyb. l. ij. p. 106.

1°. Que les Romains païeroient aux Gaulois deux mille livres d'or pefant. Varro apud Nonium in Torquem. Plin. Hift. l. xxxj. c. 1.

2o. Qu'il y auroit à Rome une porte de la ville, qui feroit ouverte aux Gaulois toûjours & en tout tems. Polian. Strat. l. viij. c. 25.

3°. Que les Romains céderoient aux Gaulois une partie de leur territoire. Idem ibid.

4°. Qu'ils leur fourniroient des vivres jufqu'à leur arrivée dans leur païs. Frontin. Stratag. l. ij. c. 6.

5. Enfin qu'ils leur procureroient des bateaux pour repaffer le Tybre.

Idem ibid.

Les Gaulois prennent Rome d'emblée avec fon territoire, à l'exception du Capitole : enfuite ils font la paix & alliance avec eux, aux conditions même qu'ils voulurent. Polyb. l. I. p. 5.

Ils furent maîtres de Rome pendant fept mois entiers. Polian. l. viij.

c. 7. fect. 2. Ils en fortirent les Ides de Juillet. Plutarc. in Camil. p. 144. Les Romains n'ont racheté des Gaulois leurs perfonnes & leur ville, qu'au poids de l'or, qu'ils ont été obligés de leur livrer. Tit. Liv. l. xxij. c. 59.

Les Senonois après avoir détruit Rome, écrasé en entier le peuple Romain, éteint fon nom & réduit en cendres tous les monumens fur lefquels il étoit gravé vendent pour mille livres d'or les miférables reftes de leur capitale : non qu'ils ne fiffent quelque cas de ceux à qui ils appartenoient; mais parce que ces reftes ne valent pas davantage, & que l'or qu'ils reçoivent doit fervir aux frais de leur retour dans le païs. Orof. l. ij. c. 19.

Les Etoliens reprochoient en face aux Romains, qu'ils ne devoient jamais oublier que leurs ancêtres n'avoient chaffé les Gaulois de Rome, qu'avec de l'or & non pas avec le fer. Juftin l. xxvij. c. 2.

Les Gaulois, difoit Mithridate, non-feulement ont vaincu Rome,

mais ils l'ont prife: & fes habitans relegués au fommet d'une feule montagne, ne font rentrés dans leur ville qu'à force d'argent, & point à force ouverte. Auffi les Gaulois font-ils la terreur des Romains, & ils font pour moi. Juftin. I. xxxviij. c. 4.

L'or confacré aux Dieux, & les bijoux des Dames Romaines furent emploïés à faire les deux milles livres d'or que les Romains s'étoient obligés de donner aux Gaulois, afin qu'ils fe retiraffent.Varro apud Nonium in Torquem. Tit. Liv. I. v. c. 49. Plin. hift. I. xxxiij. c. 1. Val. Max. 1. v. c. 6. §. 8.

Les Députés de Marseille revenant de Delphes, apprennent que les Gaulois ont pris & brûlé Rome. A leur retour dans le païs, ils informent leurs Magiftrats de ce triste événement ceux-ci ordonnent un deüil public, & tirent du tréfor de la République & de la bourfe des particuliers, de quoi parfaire la fomme que les Romains étoient convenus de donner aux Gaulois pour acheter la paix. Justin. 1. XLIII. 6. S.

Lv

FAUSSETÉS

Avancées

par les Hiftoriens Grecs Romains au défavantage des Gaulois, & adoptées légérement par presque tous les Modernes , en traçant les événemens arrivés l'année de la prife de Rome & la fuivante.

Les Gaulois partagent leurs troupes, une partie demeure dans Rome, l'autre fe répand par bandes dans la campagne : une de ces bandes va dans le territoire d'Ardée : Camille qui étoit en exil dans cette ville, la furprend & la défait par le fecours des Ardéates avec la même facilité, que les Gaulois avoient défait les Romains à la bataille d'Allia. Tit. Liv. l. v. c. 45. Plutarc. in Camil. p. 141.

L'entreprise de furprendre le Capitole aïant manqué, les Gaulois commencerent à perdre courage. Plutarc. in Camil. p. 143.

Brennus qui affiégeoit le Capito

le, étoit lui-même affiégé en quelque forte, & fouffroit les incommodités qu'il faifoit fouffrir aux affiégés. Rollin. Hift. Rom. t. 2. p. 452.

Le jour même que le Sénat & le peuple affiégés dans le Capitole nommérent Camille dictateur, ce Général monta au haut du Janicule; & après avoir considéré la difpofition du camp des Gaulois dans Rome, il vint les attaquer au centre de la ville & les défit, non-feulement ce même jour dans le carrefour, qui porta dès-là le nom de bûcher des Gaulois, mais encore le lendemain aux environs de Gabies. Tit. Liv. 1. xxij. c. 14.

Le Sénat ordonne aux Tribuns militaires de traiter avec les Gaulois. Sulpitius s'abouche avec Brennus, & l'on fixe à mille livres d'or péfant le prix d'un peuple qui devoit bientôt commander à tous les peuples de la terre. A cette indignité les Gaulois en ajoûterent une autre; c'eft qu'ils portérent de fauffes balances. Le Tribun voulut s'en plaindre: pour toute réponse Brennus dé

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