Imágenes de páginas
PDF
EPUB

te, & les autres Poëtes, ont placée au fond du Nord.

S. VII.

C'est à l'embouchure du Danube &non à la fource de ce fleuve, que les Anciens ont placé les monts Riphées.

» Mais ce qui le confirme fans re- Pag. 29, plique, c'eft ce que l'on ajoutoit, que le Danube avoit fa source dans » ces monts Riphées ; puifque, com me on voit dans Strabon, les An»ciens regardoient les montagnes, d'où fort le Danube, comme des » branches des Alpes.

Sur des preuves qui vont jufqu'à l'évidence, je fais voir ailleurs que Pindare mettoit, non les fources, ainfi que M. Pelloutier le dit, mais l'embouchure du Danube, au voifinage du païs des Hyperboréens ; en forte que ce fleuve, après avoir côtoie ce quartier délicieux, se jettoit immédiatement dans la mer. Apollonius de Rhodes dit à peu près

la même chose, & presque dans lea
mêmes termes; car après avoir mar-
qué que le Danube parcouroit des
païs immenfes, il ajoûte que quand
fes eaux font parvenuës au-delà des
monts, d'où fouffle Borée, elles font
un bruit
qui se fait entendre de loin.

Ος δή της τείως μὲν ἀπείρονα τέμνετ' ἄρνραν
Εις διος πηγαὶ γὰρ ὑπὲρ πνοῆς Βορέας
Ριπαίοις ἐν ὄρεσιν ἀπόρθι μορμώρισιν.

Argon. l. iv. vers 285.

Ainfi il eft décidé, fur l'autorité de Pindare & d'Apollonius de Rhodes, que Пy ne fignifie pas dans les endroits qu'on cite, la fource du Danube, mais fon lit, le cours de fes eaux, & même fon embouchure.

S. VIII.

C'eft Hercule fils d'Amphytrion, qui porta du plant d'Olivier dans la Grèce. Ce n'est point des Gaules qu'il tira le plant d'Olivier, puifque les Gaules n'ont eu des Oliviers que depuis Augufte

Augufte. Selon Pindare, c'eft
dans une Province fituée au-de-
là de la Cherfonéfe Taurique
qu'Hercule prit le plant d'Oli-
vier. Partie de la Thrace, ap-
pellée autrefois Iftrie.

» L'on plaçoit encore le païs des « Pag. 29. Hyperboréens au-delà des fources « du Danube ; & l'on racontoit qu'Hercule l'Idéen en avoit ap- « porté le plant de l'Olivier fauva- « ge, dont on couronnoit les vain- « queurs aux Jeux Olympiques. Je « ne crois pas que l'on puiffe défi- « gner plus précisément la pofition « de la Celtique, par rapport à la « Gréce auffi M. l'Abbé Ge- « doyn n'a-t'il pû s'empêcher de « reconnoître que cette expreffion « ne pouvoit s'appliquer qu'à des « Provinces de la Celtique; & que « la route que l'on faifoit suivre à « Hercule, ne pouvoit partir que « de-là. «

Plufieurs chofes me font ici de la peine. La premiére eft l'Hercule

C

26.

Idéen, qui porta, dit-on, le premier l'Olivier dans l'Attique. La feconde eft l'épithète de fauvage qu'on donne à l'Olivier, qu'Hercule obtint des Hyperboréens pour en enrichir fa Patrie. La derniére eft ce qu'on appelle, je ne fçai pourquoi, l'expreffion, qui non-feulement défigne précifément la pofition de la Celtique, mais encore fait fentir, que la route que l'on faifoit fuivre à Hercule, ne pouvoit par tir que de là.

Pindare, qui eft à mon avis l'Auteur de la Fable, dont on fe fert pour étaïer un fentiment qui croule de tous côtés, leve toutes les difficultés qui m'arrêtoient.

1°. Ce n'eft pas felon lui l'Hercule Idéen, qui porta le premier le plant Olymp. d'Olivier dans la Grèce, mais Her3. vers cule le Thébain, qui étoit fils d'Amphitryon, Aupirpádus, & celuilà même qui fut l'inftituteur des Jeux Olympiques, ou plûtôt qui leur donna une nouvelle forme, comme Pindare le dit dans la fuite.

2o. De même Pindare ne dit point que l'Olivier, qu'Hercule le Thébain

apporta dans la Grèce fût fauvage; mais d'un verd pâle & tirant fur le blanc, Travnóxega, qui eft l'épithéte propre que les Poëtes Grecs & Latins donnent à l'Olivier.

[ocr errors]

3°. Enfin Pindare jusqu'ici n'a emploïé aucune expreffion qui défigne même légérement, la pofition de la Celtique par rapport à la Grèce; & ce Poëte feroit étrangement furpris d'entendre dire à l'Auteur moderne & à M. l'Abbé Gedoyn, que cette expreffion ne pouvoit s'appliquer qu'à des Provinces de la Celtique ; & que la route que l'on faifoit fuivre à Hercule, ne pouvoit partir que de-là. Si je demande à ces deux Sçavans, quelle eft cette expreffion profonde & mystérieufe, qui renferme tant de belles chofes à la fois ; ils me répondront fur le champ que c'est le plant d'Olivier, qu'Hercule apporta du païs des Hyperboréens dans la Grèce.

Mais comment cette expreffion peut-elle défigner précisément la pofition de la Celtique par rapport à la Grè ce; fi près de quatorze cens ans après Hercule le Thébain, il n'y avoit ni

« AnteriorContinuar »