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ODE VIII.

SUR UN SONGE.

Es fens par le vin afsoupis,

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Couché fur de riches tapis,

Je fongeois cette nuit que fur les fleurs nouvelles

Dont un champ étoit émaillé,

Je courois, à l'envi d'une troupe de Belles,
Avec qui je m'étois mêlé.

Là de jeunes Garçons, dont le tendre visage
Du teint de Bacchus même effaçoit la fraicheur,
Vinrent me railler fur mon âge,

Et fur les doux plaifirs où s'égaroit mon cœur.
Je cours, j'en atteins un, malgré fa promte fuite,
Mais helas! au même moment,

Ma douce illufion me quitte,
Et, pour en reprendre la suite,
Je me rendormis vainement.

REMARQUES

SUR L'ODE VIII.

teint de Bacchus méme effaçoit la

Dfraicheur. 1 Bacchus étoit reprefen

té chez les Anciens comme un Dieu jeune & d'une trés-grande Beauté.

Tibi enim inconfumpta juventa eft, Tu puer aternus, tu formofiffimus alto Confpiceris cœlo.

Tu es toujours jeune, tu es admiré dans le Ciel pour ea Beauté. Ovide Livre 4. des Metam.

E

ᾠδή θα

ΕΙΣ ΠΕΡΙΣΤΕΡΑΝ.

Ρασμίη πέλεια,

Πόθεν. πόθεν πέτασα;

Πόθεν μύρων τοσέτων,
Επ' Μέρος θέεσα,
Πιέεις τε και ψεκάζεις;

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Il eft nommé en cet endroit Aváros, qui eft un mot formé de avi, mettre en liberté, pour montrer que Bacchus met les efprits en liberté & les affranchit de tous chagrins. Les Latins ont reçu ce mot. Ils l'appellent Lyaus. Ils ont encore Liber, qui eft un autre mot tiré de leur propre langue, & qui fignifie la même chose.. Sur mon âge. J J'ai cru pouvoir ajoûter cela.

Et fur les doux plaifirs où s'égaroit mon cœur.] C'eft comme j'ai cru pouvoir traduire διὰ τὰς καλὰς ἐκείνας.

Il m'a femblé qu'il n'étoit pas neceffaire de traduire ἐθέλοντα δὲ φιλῆσαι, volentem ofculari.

ODE IX.

SUR UNE COLOMBE.

DIALOGUE.

D'où viens-tu, Colombe charmante ?

Qui fur toi répandit une fi douce odeur ?

Où vas-tu ? Quelle vive ardeur

Te fait fendre les airs d'un aile diligente ?

C iiij.

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Τίς όξι, σοὶ μέλει δέ ;
Ανακρέων με έπεμψε

Προς παίδα, προς Βάθυλλον,
Τὸν ἄρτι το παντων
Κρατέα και τύραννον.
Πέωρακέ με Κυθήρη
Λαβᾶσα μικρὸν ὕμνον.
Εγώ δ' Ανακρέοντι
Διακονώ τοσαῦτα.
Καὶ ἐνῶ δίας εκείνε
Επιςολας κομίζω.
Και φησιν ευθέως με
Ελευθέρω ποιήσειν.
Εγω ΰ, κ ὴν αφῇ με,
Δέλη μιά παρ' αυτω.
Τη με δεῖ πέζας
Ορη τε, καὶ κατ' ἀγρὸς,
Καὶ δένδρεσι καθίζειν,
Φαγούσαν ἀγριόν τις
Ταν έξω μὲν ἄρτον.
Α' φαρπάσασα χειρῶν
Ανακρέοντος αυτό.
Πιεν δέ μοι δίδωσι
Τὸν οἶνον ὅν προπίνει.
Πιᾶσα ε ̓ ἂν χορεύσω

1

Eft-ce une affaire fi preffante',

Que tu ne puiffes t'arrêter?

LA COLOMBE.

Mon deftin cft trop beau, pour ne m'en pas vanter'
Jefers Anacreon; La Déeffe des Belles,

Dont fa muse chanta les graces immortelles,
Lui fit un don de moi, pour le prix de ses vers.
Il m'envoie au jeune Bathylle,

Bathylle, tu le fais, dont les attraits divers
Se font fur tous les cœurs un empire facile.
Curieufe de voir l'éclat de sa beauté,

Je lui porte un billet de la part de mon Maître,
Qui m'a promis de reconnoître

Mes foins & ma fidelité,

En me rendant la liberté.

Mais il me l'offre en vain. Je ne veux pour partage Que l'honneur de mourir fous fes aimables loix. M'en irois-je chercher fur les monts, dans les bois, Une nourriture fauvage,

Expofée à toute heure aux injures du tems?

Lors qu'à couvert chez lui du soleil, & des vents De peines, de foucis exemte,

Je vis du pain qu'il me prefente

Et dans fa coupe d'or bois de fon même vin?
Quand j'ai bu de ce jus divin,

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