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Nôtre zele trompé vous rendroit un hommage' Qu'on ne doit qu'à ce Dieu, dont vous êtes l'ouvrage Mais de ce piége enfin vous défendez nos cœurs, Et vôtre humilité fauve vos fpectateurs.

C'est par là feulement qu'on vous connoît mortelle

Par là tous ces attraits qui vous rendent fi belle, Mieux que toute autre pompe étalée en ce lieu, Elevent nôtre idée aux grandeurs du VRAI-DIEU,

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粥粥粥粥粥粥粥:光光諾諾:粥粥粥粥粥

ELEGIE

Sur une palion rallumée.

A peine délivré d'une fiévre brûlante,

Qui laiffoit en mes fens une langueur pefante,
Dans ma chambre enfermé, je penfois aux plaifirs
Que ramenoit par tout la faifon des zephirs.
Je me representois, fous un ciel fans nuages,
Les chams couverts de fleurs, & les bois de feuil-
lages
Les tendres Roffignols chantant fur les rameaux,
Le murmure le cours des fertiles ruiffeaux,

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Les folâtres Sylvains, les Dryades legeres,

En presence de Pan, dançans fur les fougeres. Heureux, difois-je alors, qui peut feul, à fon choix Tantôt affis à l'ombre, au filence des bois, Tantôt fe promenant dans les vertes prairies, L'efprit content, & plein de douces rêveries, Mediter, ou polir quelque ouvrage nouveau Qui preserve fon nom de l'oubli du tombeau! Ainfi d'un tems fi cher je regrettois la perte, Lors que j'entens du bruit, & fur ma porte ouverte

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Je vois... quelle surprise agita mes efprits?
Je vois, avec la fœur, entrer l'aimable Iris.
Dès long-temps ma raison, sur de juftes allarmes
Me faifoit éviter fa prefence & fes charmes,
Soigneux de conferver le calme & la douceur,
Qu'après de longs efforts, goûtoit mon libre cœur.
Douceur foible, il est vrai, comparée aux delices,
Dont l'Amour quelquefois couronne nos fervices:
Mais chere,mais charmante à qui fçait les tourmens,
Qu'un cœur fous fon empire endure à tous momens.
Ah! que d'un fentiment alors fi neceffaire,
A cet abord Iris, il ne me fouvint guere!
Et quel autre en ma place auroit mieux refifté?
Offroit-elle à mes yeux une fiere beauté,
Qui, fans flatter les cœurs, qui lui rendent les

armes,

Ne veut devoir leurs foins qu'à l'éclat de ses char

mes.

Elle plaignoit mes maux par la fièvre causez, Et rendoit grace au ciel de les voir appaisez. Elle en voulut fçavoir la naiffance, la fuite. Mais que par mon recit elle en fut mal instruite Enchanté des attraits qu'en elle on voit briller, Je fongeois à la voir, & non pas à parler. Mes yeux dans mes regards arrêtoient ma penfee ›

Et laiffoient begayer ma langue embarrassée.
Iris, à mes dicours de defordre remplis,
En imputa la caufe à mes fens affoiblis,
Elle crut que le bruit pouvoit m'être nuifible,
Et qu'en me laiffant feul, je ferois plus paisible.
Elle me quitte, & moi quand je fus feul, ô Dieux!
Quel dangereux objet vient de frapper mes yeux,
M'écriai-je aussi-tôt, & quel trouble m'agite?
Qui te fait me chercher, Amour, quand je t'évite?
Quel deffein inutile as-tu formé fur moi?
Va de tes traits ailleurs faire un plus digne emploi.
Je ne fuis plus, helas! j'ai regret de le dire,
Tei qu'Aminte m'a yeâ fous fon heureux empire
Mes ans, dans leur automne,ôtent à mes defirs
Cette vivacité qui mene à tes plaifirs.

Je redoute tes loins, peu digne du salaire,
Et j'ai prefque perdu l'efperance de plaire.
Va plutôt, va plutôt, pour fignaler ton nom
Affervir à tes loix le jeune Alcimedon;

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Va domter, if eft tems ce cœur qui te méprife Par le mépris qu'il fait de l'aimable Cephife. Voilà, voilà les cœurs qui font dignes de toi. Mais que faire, & comment me fouftraire à ta lof? De quel front recourir à ton pouvoir supréme? N'eft-ce pas t'implorer, Amour, contre toi-même

Et ne vois-tu pas bien que des levres pouffez,

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UN

A l'occafion de fon Portrait fait
par elle-même.

N jour le Dieu des Arts, l'ingenieux Mer

cure,

Après avoir long-tems contemplé la peinture,
Où, d'une main favante exprimant tous les traits>>
CHERON a confacré fon nom & fes attraits,
Plus vite que les vents qu'il fendoit de ses aîles,
Courut à Jupiter en porter les nouvelles,
Et prenant un visage où brilloit le courroux:
Dieu puiffant (lui dit-il) de ta gloire jaloux,
Lors que de ta juftice un arrêt memorable
Me fit fur le Caucafe attacher ce Coupable,
Qui fur le feu du Ciel ofant porter les mains,
Eut l'orgueil, malgré toi, d'en former les humains
Tu crus que fon fupplice affreux & legitime
Termineroit en lui l'exemple de fon crime,

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