Elle dit qu'en tous lieux mon cœur vain, temeraire Qui de Venus fut le berceau, De la Mere & du Fils eût été le tombeau; Regards charmans, fouris flateurs, Courez; que mort ou vif en ces lieux on l'amenè. Soudain, cachant leurs fers, & leurs traits aiguifez, Sous un air fimple deguisez, Ils partent, & d'abord tendent fi bien leur piege, Se laiffe envelopper, & ferrer de cent nœuds. Au trône de l'Amour ce Captif eft traîné, Et là, fans autre procedure, Il eft auffitôt condamné D'être D'être mis à la torture. Pourquoi ce tourment rigoureux, S'il veut de fon erreur faire un aveu fincere, Il ordonna, pour premiere vangeance, Et voulut de fes propres mains Executer cette fentence... Mon cœur de toutes parts fe vit bientôt percés Puis de flêches tout heriffé, Ce Dieu vangeur le jette encore Dans un grand feu qui le devore, Chargeant les trois Témoins d'avoir soin deformais De l'entretenir à leurs frais. Chacun de fon devoir avec zele s'acquite. Que mon cœur autrefois cut tant de peine à croire ! Grand Dieu, dit-il fouvent, qu'heureuse eft ta viЄtoire! Que doux font les tourmens, qui me font soupirer! Dure, dure à jamais une telle fouffrance. Ah malheureufe indifference! A quel aimable Dieu je t'ofois préferer! SUR LES PLAISIRS AISEZ. ELEGIE. Oui, les plaifirs aifez touchent feuls mon envie, Sur eux feuls eft fondé le bonheur de ma vie. Quiconque eft fi bizarre au choix de fes delices, Doit ne fe promener qu'auprès des precipices, Doit n'aimer le printems qu'après de longs hivers Doit au mépris des fleurs dont nos prez font Couverts Aller chercher ces fleurs, qu'un jeu de la nature Sur le fommet des monts produit à l'avanture › Doit fouhaitter enfin, pour goûter les beaux jours, Qu'un orage fouvent vienne en troubler le cours. Loin de moi ces amours penibles & chagrines Rofes, dans les jardins fechez fur vos épines, Tandis que de ma main, pour leur gloire cueillis Les œillets vont parer le fein d'Amarillis. ***KAKAKKKKKKK:KMKMM LE MOINEAU DE MAD, Qu A elle-même. EPIT RE. U'entens-je, ma belle Maîtreffe? On dit que mon départ vous caufe une trifteffe, Que jufqu'ici rien ne fauroit bannir, Cette tendre amitié fans doute m'eft bien chere, Mais je ne me faurois refoudre à revenir. Il eft vrai que la fervitude Perd chez vous ce qu'ailleurs on y trouve de rude. : De fleurs, felon la saison. Et qui m'étoit toûjours ouverte ; D'exercer, felon mon defir, Mes aîles que vous laiffiez croître; Et fonge deformais que tu n'as plus de maître. Que ces mets qu'on nous offre en un palais fuperbe. Une chambre fort belle étoit l'heureux fejour Où tu pouvois voler & jouer tout le jour : Limitoit ta course contrainte. |