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REMARQUES

Sur la cinquième des Odes du troifiéme Livre d'Horace.

C

Omment fous de lointains Climats, &c.] Au nom des Parthes, dont Horace vient de parler, il fe fouvient de la lâcheté des Soldats de Craffus, qui environ trente ans auparavant fe rendirent à ces Parthes même, prefque fans combattre, & racheterent leur

vie

par la fervitude, dont il témoigne fon indignation. C'eft là ce qui fait la liaifon fecrete qu'il y a entre les quatre premiers Vers, & le refte de cette Strophe. Bien des gens ne la decouvrent pas d'abord. Ils croient qu'Horace s'eft contenté de faire quatre Vers. à la loüange d'Augufte, & que de là fans au cune preparation, fans aucune fuite de fens, il paffe à une autre matiere. Ce qui n'arrive jamais ni à Pindare, ni à Horace: car quoi que les Poëtes Lyriques femblent quelquefois fortir de leur fujet, ils ne font que fembler, & il y a toûjours un fens fecret qui lie la digreffion.

Jupiter, Vefta, &c.] Jupiter eft pris là pour le Capitole qui étoit dedié à Jupiter,

& Vefta pour le feu facré qui étoit entretenu par des Vierges dans le Temple de Vefta.

Les boucliers facrez, &c.] Il n'y en avoit qu'un d'abord, qui fous le regne de Numa fut envoyé du Ciel, & de la garde duquel, felon l'Oracle, dépendoit le falut de Rome. De peur qu'il ne fût pris, on en fit faire onze autres tous femblables, afin que le veritable caché dans ce nombre, ne pût pas être difcerné.

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O de nos vieux Romains exemples fuperflus. Voici une feconde tranfition qui eft plus fenfible que la premiere. La lâcheté des Soldats de Craffus fait rappeller à Horace celle des Soldats de Regulus prifonniers chez les Carthaginois, laquelle lui fournit l'occafion de parler de la fermeté de ce Chef Romain, & du confeil qu'il donna au Senat de ne point racheter ces Captifs.

Fay vû les raurs fans garde.] Les murs de Carthage, pour montrer le mépris qu'on y faifoit des armes des Romains.

Ce confeil dont lui-même, &c.] J'ai mis en cet endroit ce qui eft plus bas dans le texte, Labantes Patres confilio nunquam alias dato.

J'ai cru en devoir ufer ainsi, pour rendre plus doux le paffage que le Poëte fait du difcours à celui qui parloit. J'avois peur qu'il ne parût trop brufque dans notre Lan

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gue, fi je l'euffe traduit tel qu'il eft dans le

Latin.

Cependant du même courage, &c.] Les quatre premiers Vers de cette Strophe font une Paraphrafe, pour rendre intelligible au Lecteur François, ut capitis minor, qui n'avoit pas befoin d'explication chez les Ro

mains.

Il y a tant de Commentaires Latins & François fur Horace, que j'ai cru fuperflu de faire ces Remarques plus amples. Je n'y ai mis precifément que celles que j'ai jugées les plus neceffaires.

FIN.

Posis

POESIES

DE M. D. L. F

L

AU LECTEUR.

E plaifir, que plufieurs perfonnes éclairées m'ont témoigné prendre à la lecture de ces Poëfies, m'a encourage à les faire paroltre à la fuite de ma Traduction des Odes d'AnaCreon. Si elles ont le bonheur de plai: re au Public, elles n'ont pas besoin de Preface; & fi elles ne font pas de fon goût, une Preface ne les rendra pas meilleures. Ainfi le Lecteurme faura bon gré du moins de la lui avoir épargnée.

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