Et tu vois bien ce bois si beau , si spaticux, Oli tout me plaît , où tout m'attire ; S'il falloit que l'on me vînt dire : Fais-y pour jamais ta demeure ; De ce discours , je le confesse, : Que les Oiseaux de mon espece, pour un cæur, sans l'amour point de felicité. Or pouvois-je chez vous en gouter les doux char mes Vous qui par votre exemple, & par vos entretiens ; Des tendres cæurs décriant les liens, Inspirez encor vos allarmes Et lui mettez en main les armes Un Amant lui vient-il d'un air soumis , & doux, yeux nul chagrin: Répond à ses discours frivoles. Condamner un penchant fi doux. Hé, qui t'empêchoit de le suivre, (Me direz-vous ici ) t'avois-je pas donné Un Amant avec qui vivre ? Qu'on voioit bien que votre envie unique De l'Amour , & des Amans. Et puis, ne tient-il qu'à dire : Vîte, aimez cet Amant qui vous aime aujourd'hui, Et pour lui d'abord ou soupire ? Aime-t-on, ou par l'ordre , ou par les yeux d'autrui? Dans ces reflexions j'avois l'ame plongée, De divers soucis rongée, Quand un Zephir, sans doute envoyé par l'Amour, Que j'implorois chaque jour, Ebranle une fenêtre, & l'eut bien-tôt ouverte. vague des airs, L'épaisse & verte chevelure , La musique de mille oiseaux , Dans tout le bois en un moment Jeune, & dit-on, d'un air charmant. De tout sexe, de tout plumage, De toutes sortes de noms, Dans le regard , dans le port, dans la minc champs. Je pris , sur leur louange, une nouvelle audacc. Je déploiai mes aîles à leurs yeux, : Ces chiffres amoureux, ces cercles si charmans , Qu'en un bal , avec tant de gráce , Une Allouette sur-tout, Aux agrémens de ma personne, Comme l'on sait , celles de mon espece Savent mieux aimer que chanter; Que ma voix alloit tout gâter. Je m'apprêtai , je pris mon ton Un air , qui me vint en memoire, Vôtre fille en charmes feconde A nouvellement composé. Surprise, & confuse à la fois, ) H Apprenant par cette avanture Charmer & l'oreille , & la vúë, D'un Amant qu'attache à mes loix A IRIS, Le jour de sa fête. Vous Ous m'avez fait , Iris , une deffense expresso D'oser faire en ce jour éclater ma tendresse Par un leger present de Aeurs. O Ciel ! il faudra que je voie Le bouquet d'un Rival superbe & plein de joye, Sur votre sein étaler ses couleurs. Non , quoi qu'il coûte à mon amour, Il cst vrai que vôtre deffense |