SCENE VIII. CLIT ANDRE seul. AY-je affez retenu mon trouble & ma colere ? Hélas! après un an de mon amour fincere, Damis en un moment la voit, l'aime, & fçait plaire. De cet écervelé la voilà donc coëffée ! Elle veut à mes yeux, lui fervir de trophée : mal! Enfin, SCENE IX. CLITANDRE, PASQUIN. CLITANDRE. mon cher Pasquin, j'ai trouvé mon Rival. PASQUIN. Hélas! Monfieur, tant pis. CLITANDRE. C'est Damis que l'on aime ; Oui, c'eft cet étourdi. PASQUIN. Qui vous l'a dit? CLITANDRE. Lui-même. L'indiferet à mes yeux de trop d'orguëil enflé, C'est pour mieux triompher. Hortenfe! eh! qui l'eûtcrû, Que jamais près de vous Damis m'auroit perdu Damis eft bien joli. PASQUIN. CLIT ANDRE, prenant Pasquin à la gorge. Qu'un jeune fat... PASQUIN. Aïe, ouf! il eft vrai que peut-être... Eh! ne m'étranglez pas. Il n'a que du caquet... CLITANDRE. Tout freluquet qu'il eft, c'eft lui qu'on me préfere. Pafquin: pendant le bal que l'on donne ce foir, Mais Monfieur... PASQUIN. CLITANDRE. Ton efprit eft rempli d'industrie. Tout eft à toi. Voilà de l'or à pleines mains. D'un Rival imprudent, dérangeons les deffeins. PASQUIN. Croïez-vous me charger d'une facile affaire? Une Plaideuse en feu, qui crie à l'injustice, La tempête, le vent, le tonnerre, & fes coups, Plûtôt qu'un petit Maître allant en rendez-vous. CLITANDRE. Veux-tu m'abandonner à ma douleur extrême ? PASQUIN. Attendez. Il me vient en tête un ftratagême.. Hortenfe ni Damis ne m'ont jamais vû? |