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SCENE XII.

HORTENSE, NERINE, DAMIS, PASQUIN.

DAMIS, dans le fonds du Théatre.

E verrai dans ce lieu la beauté qui m'engage.

JE

PASQUIN.

C'eft Damis. Je fuis pris. Ne perdons point courage..
Vous voïez, Monseigneur, un des Grisons secrets,
Qui d'Hortenfe par tout va portant les Poulets.

J'ai certain Billet doux de fa part à vous rendre..

HORTENSE.

Quel changement!quel prix de l'amour le plus tendre!:

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5, Je fens àvos vertus ce que je dois d'estime;

وو

Mais je ne sçaurois vous aimer.

Eft-il un trait plus noir, & plus abominable a
Je ne me croïois pas à ce point eftimable.
Je veux que tout ceci foit public à la Cour;
Et j'en informerai le monde dès ce jour.
La chose affûrément vaut bien qu'on la public

HORTENSE.

Non, je ne fçaurois croire une telle infamie.
Je veux m'en expliquer. Je veux voir de quel front

Il pourra...

PASQUIN; à Hortenfe.

Voulez-vous effuïer un affront?

Les femmes à prefent font fi peu refpectées;
Hélas! fi vous fçaviez comme elles font traitées

Par mon Maître ...

àDamis.

Eh! Monfieur, où Diable courez-vous?

DAMIS.

Je prétends lui parler de ce beau Billet doux,

Voir un peu ...

PASQUIN, à Damis.

Gardez-vous d'une telle fottife.

On vient à bout d'Hortenfe, alors qu'on la méprife.

Sortez.

à Hortenfe.

Fuïez, Madame.

à Damis.

Eloignez-vous d'ici.

à Hortenfe.

Allez-vous-en, vous dis-je. A quoi bon tout ceci ?

à Damis.

Fuïez la ; dès demain vous ferez couru d'elle.

DAMIS.

Voilà donc ce Billet, que m'écrit la Donzelle ?
Tenez ; c'est là le cas qu'on fait de tels écrits.

Il déchire le Billet.

PASQUIN, à Hortenfe.

Je fuis honteux pour vous d'un fi cruel mépris. Madame, vous voïcz de quel air il déchire Les Billets qu'à l'ingrat vous daignâtes écrire.

HORTENSE.

Il me rend un Portrait ! Ah! périffe à jamais
Ce malheureux craïon de mes foibles attraits.

Elle jette fon Portrait.

PASQUIN, à Damis.

Vous voïez; devant vous l'ingrate met en pieces

Vôtre Portrait, Monfieur.

DAMIS.

Il eft quelques Maîtreffes,

Par qui l'original eft un peu mieux reçû.

HORTENSE...

Nerine, quel amour mon cœur avoit conçû ! à Pafquin.

Prends ma bourse. Dis-moi, pour qui je fuis trahie, A quel heureux objet Damis me facrific.

PASQUIN.

A cinq ou fix Beautez, dont il fe dit l'amant,
Qu'il fert toutes bien mal, qu'il trompe également ;
Mais fur tout, à la jeune, à la belle Julie.

DAMIS, à Pafquin.

Prends ma bague; & dis-moi, mais fans friponnerie,
A quel impertinent, à quel fat de la Cour,
Ta Maîtreffe aujourd'hui prodigue fon amour.

PASQUIN.

Vous méritiez, ma foi, d'avoir la préférence.
Mais un certain Abbé lorgne de près Hortenfe :

Et chez elle, de nuit, par le mur du Jardin,

Je fais entrer par

fois Trafimon fon Coufin.

DAMIS.

Parbleu, j'en fuis ravi. J'en apprends-là de belles; Et je veux en chanfons mettre un peu ces nouvelles.

HORTENSE.

C'est le comble,Nerine, au malheur de mes feux, De voir que tout ceci va faire un bruit affreux. Allons; loin de l'ingrat, je vais cacher mes larmes. DAMIS.

Allons; je vais au Bal montrer un peu mes charmes. PASQUIN, à Hortenfe.

Vous n'avez rien, Madame, à defirer de moi ?

à Damis.

Vous n'avez nul befoin de mon petit emploi ?
Le Ciel vous tienne en paix.

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