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peuvent être difpenfès que par l'impuif fance, mais ils font même obligés indifpenfablement à la reftitution de l'honneur qu'ils ont voulu ravir au prochain. Car en difant qu'ils n'ont point reçu, ce qu'ils ont reçu, ils accufent par là ceux qui leur font cette demande, de vol, d'injuftice, de menfonge. Ceft donc une calomnie & une calomnie publique ; & tous ceux qui ne les y obligent pas, les trompent iniferablement.

V.

Ceux qui difent que l'on fcandalife un parjure en difant & en foutenant qu'il cft parjure, ne favent guéres ce que c'est que fcandalifer, & témoignent qu'ils ne font guères inftruits des veritables regles de l'Eglife. Car fi ce parjure eft obligé lui-même felon la loi de Dien, à un defaveu public de fes parjures qui enferment une calomnie; comment peut-on croire qu'on le fcandalife en ne difant de lui que ce qu'il eft obligé d'en reconnoitre lui même publiquement,s'il veut fatis faire à la juftice de Dieu.

V I.

- Ileft clair par tout cela que la Senter ce des Arbitres fur ces differens, eft l'u ne de ces Sentences dangereuses, où en

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favorifant ceux que la loi de Dieu condanne, on leur fait réellement le plus grand mal qu'on leur puifle faire. Qu'ainfile foin des Arbitres doit être, autant qu'il eft poffible, de reconnoître le fond des chofes, & la verité réelle fur laquelle le jugement de Dieu est fondé.

VII.

Il eft clair auffi qu'après l'avoir reconnue ils doivent moins avoir égard aux formalités & s'ils ne s'en difpenfent pas tout-à-fait, ils doivent faire en forte qu'elles s'accordent avec la veritè fur laquelle Dieu juge: parcequ'autrement ils ne fauroient éviter de nuire à ceux mêmes qu'ils voudroient fervir.

VIII

Cela leur fera facile en interrogeant, comme ils le peuvent de droit, toutes les perfonnes de ces familles, étant difficile que la verité fe cache à des perfonnes fi clairvoyantes, & que la malice puiffe être fi artificieuse qu'elle ne tombe en une infinité de contradictions.

I X.

Celui qui a écrit ceci eft très-petfuadé de la juftice de la caufe de Sempronius, & de fon entiere fincerité, quoiqu'il ne

fache ces chofes que par raport.

I. Il lui peut rendre ce témoignage veritable, que l'on n'a jamais remarqué en lui le moindre défaut de fincerité; de forte qu'il peut dire avec verité que la fincerité eft plutôt une vertu naturelle qu'une vertu chrétienne dans fa famille.

2. Il a été averti par lettres ponctuellement de toutes les violences de Mævius avant qu'on eût encore aucune vue qu'il feroit paroître un Testament.

3. La chofe parle d'elle-même à l'égard des hardes, & il n'y a point d'homme de bon fens qui puiffe s'imaginer qu'un homme de bien, comme Sempronius,qui n'a jamais été foupçonné de la moindre mauvaise foi, forme le deffein de ravirà fon gendre une petite fomme d'argent, en fe dannant avec toute fa famille. Cela eft incroyable. Et il eft au-contraire trèscroyable qu'un jeune homme avide & déreglé fe parjure pour retenir ce qu'il ne veut pas rendre.

4. Les parjures certains & indubitables de Mævius lui doivent ôter toute créance dans le refte.

5. La dépofition du fieur P. qui eft prêt de declarer qu'il a vû le Teftament fans datte, eft une preuve moralement cer

taine.

6. Il y a plusieurs personnes d'honneur

qui font informés exactement de la verité de ces faits, & qui en peuvent rendre témoignage.

X.

Je laiffe les autres preuves plus confor mes aux formalités, & que je ne fai pas: mais je fuis fûr que celles-ci fuffifent pour perfuader à des perfonnes raifonnables que toute cette affaire eft une noire malice de la part de Mævius & de fa famille.

XI.

Et delà il's'enfuit que les Arbitres étant affurés de la verité dans le fond, doivent faire tout ce qui leur eft poffible pour y réduire les formes, c'eft-à-dire, pour faire que ceux qui font convaincus en effet de tant d'impoftures, le foient auffi d'une maniere qui leur puiffe ôter le moyen d'en retirer le fruit qu'ils en efperent; parceque ce fruit eft pour eux le plus grand de tous les malheurs, & dont tous ceux qui les aiment veritablement doivent tâ cher de les préferver.

XII.

Et la conclufion generale de tout ce Traité, eft qu'iln'y a point de voie par laquelle Mævius puiffe obtenir quelque

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chofe legitimement de cette fucceffion; que celle de renoncer à toutes ces prétentions, de s'offrir à rembourser tous les frais du procès qu'il a faits, & de fe remettre à la bonne volonté de Sempronius, qui lui feroit peut-être auffi favorable que fes pourfuites injuftes. Mais lui & tous ceux qui auront été complices de fes parjures, & qui en les connoiffant l'auront affifté dans ce procès feront toujours obligés de reftituer tout ce qu'ils auront obtenu par Tranfaction, Jugement, Sentences arbitrales, & enfin par tout accord forcè, involontaire, & auquel Sempronius aura été obligé par les parjures de Mævius.C'est ce quel'on peut faire figner par toute la Sorbonne, fuppofé la verité des faits dont Mævius ni fa famille ne peuvent douter.

Cette condition eft dure, mais elle eft unique, tous les hommes enfemble n'en fauroient trouver une autre, parceque cela ne dépend point des hommes, mais de Dieu qui ne lui laiffe que celle-là.

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