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& communément applati fur les côtés & fort tranchant ( Came, pl. 16 & 17. Telline & Pétoncle, pl. 18.); il fert aux unes de point d'appui pour fe pouffer & s'avancer, & aux autres de reffort pour fauter avec force, comme il arrive aux Tellines. Il y a auffi quelques genres dans lefquels il manque abfolument : telle et l'Huître (pl. 14.)

J'appelle du nom de Manteau cette membrane mufcuMANTEAU. leufe, ordinairement affez mince, qui recouvre & tapiffe les parois intérieures de la coquille. Sa figure n'eft pas la même dans tous les Coquillages, & dans le même animal elle varie d'un inftant à l'autre, felon la différence des mouvemens Des Lima- qu'il fe donne. Dans quelques Limaçons, comme dans le Kambeul (gen. 5. planc. 1. M.), cette membrane forme le collier en environnant le col de l'animal: dans d'autres, tels que la Porcelaine (pl. 4. M. N.), le Pucelage ( pl. 5. M.), le Mantelet (pl. 5. M. N.), elle forme le manteau en enveloppant & recouvrant non-feulement le dedans, mais même le dehors de la coquille.

çons.

Des Con

ques.

Son ufage.

Dans les Conques cette membrane fort rarement hors de la coquille, mais elle enveloppe tout le corps. de l'animal, foit en fe divifant en deux, comme dans l'Huître ( pl. 14. B. T. F. M. A.), foit en faifant une efpece de fac ouvert par les deux bouts, comme dans le Solen (pl. 19. M. N.), la Pholade (pl. 19. M.), &c.

C'eft à caufe de l'inconftance & de l'irrégularité que j'ai remarqué dans la forme que prend cette membrane dans divers Coquillages, que j'ai crû devoir changer fon nom de Collier en celui de Manteau. Ce terme ne défignant qu'une enveloppe en général, pourra convenir à tous les Coquillages qui ont une enveloppe femblable, quelque figure qu'elle puiffe prendre.

Le principal ufage du manteau dans les Coquillages, eft d'empêcher que l'eau n'entre dans la coquille contre la volonté de l'animal, ou de la retenir à fon gré. Dans les Conques, par exemple, où il n'eft pas d'une piece, mais divifé en deux lobes, lorfque la coquille s'ouvre, les deux lobes s'appliquent exactement l'un contre l'autre de maniere que l'eau du dehors ne peut y entrer, ni celle du dedans en fortir fans la participation de l'animal.

12°.

Le manteau porte une ou deux ouvertures qu'on peut appeller Trachées, à caufe de leur ufage, & dont la fituation TRAChées. varie fuivant les différens Coquillages.

Dans les Limaçons il n'y a qu'une trachée dont l'ouver- Des Limature fe trouve fur les bords du manteau, comme dans le Li- çons. maçon ( Fl. 1. A. ); ou bien elle forme un long canal ou tuyau qui fort de la coquille, comme dans les Pourpres (pl. 7. K.).

Elle eft placée à droite, vers le dos de l'animal, dans tous les Limaçons, excepté dans ceux qui ont leur coquille tournée à gauche, comme le Bulin & le Coret (pl. i.): ceux-là l'ont à gauche.

On apperçoit encore affez fouvent une feconde ouverture un peu plus petite que la trachée, & placée ordinairement un peu au-deffous ou par derriere elle; c'eft celle où se trouve l'anus elles font féparées l'une de l'autre par une cloison médiocrement épaiffe qui leur ôte toute communication.

:

Dans les Conques le manteau fait quelquefois deux ou- Des Con vertures pareilles, comme dans le Jataron (pl. 15. T. A.), ques. & quelquefois il laiffe fortir hors de la coquille deux tuyaux inégaux (Pétoncle, pl. 18. T. A.), dont le plus grand eft ordinairement le plus proche du ventre de l'animal, & le plus petit eft placé derriere ou vers le dos de fa coquille. Ces deux tuyaux communiquent ordinairement ensemble & font par conféquent deux trachées: je nommerai celle qui eft la plus proche du ventre de l'animal la Trachée antérieure ou fupérieure, & celle du dos la Trachée poftérieute ou inférieure.

L'ufage de ces trachées n'eft pas équivoque lorfqu'on les Leur ufage, obferve pendant quelques heures. On voit que celle des Limaçons afpire l'air ou l'eau, qui eft enfuite rejettée dehors (1). La trachée antérieure des Conques attire pareillement l'eau & la trachée poftérieure la renvoie : il leur arrive cependant quelquefois de la rendre par la même trachée qui l'a reçue.

(1) In hoc labio five limbo bini ad dextram hiatus confpiciuntur, alter excernendis fœcibus dicatus; alter attrahendo & emittendo aëri inferviens. Swammerd. (de Cochleâ Vinearum, five operculari.) Bibl. nat. vol. 2. pag. 99.

.....

Hujus igitur cartilaginis ufus eft, ad aquam aëremve aquatum recipiendam, ejiciendamque ad branchiarum officium. Hic itaque tubulus tracker five foraminis branchialis...... ufum præftat. Lifter. (de Purpurâ, Buccino marino craffo, rufef cente, ftriato & undato.) Exercit, anat, alt. pag. 74.

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L'eau ainfi attirée va fe rendre aux ouïes (1), & fert feulement; dans les Limaçons, à procurer à l'animal l'air qui lui eft néceffaire: mais dans les Conques elle a un ufage de plus; elle fert encore de véhicule au limon qui doit faire leur nourriture, & qu'elles ne peuvent prendre que par la trachée antérieure, n'ayant, comme je l'ai déja dit, ni col, ni tête, ni bouche allongée qu'elles puiffent porter au dehors comme font tous les Limaçons.

On apperçoit fur le dos des Limaçons, au-deffous du manteau vers l'origine de la trachée, quatre petites Ouïes noiDes Lima- râtres, deftinées à féparer l'air qui eft contenu dans l'eau, & à le tranfmettre à l'aorte qui vient fe joindre à elles prefque à fa fortie du cœur (2).

çons.

Des Conques,

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Ces Ouïes font beaucoup plus grandes & placées différemment dans les Conques. Elles enveloppent & recouvrent entierement le pied ou le ventre de l'animal, fur les côtés duquel elles font attachées deux à deux vers le dos de la coquille, dont elles égalent à peu près la longueur. Par leur fubftance elles reffemblent à quatre feuillets membraneux extrêmement minces, taillés en demi-lune, & formés par un tiffu de petits tuyaux tranfverfaux, difpofés comme des tuyaux d'orgues, fort ferrés & unis étroitement les uns aux autres. On voit fur le dos de chacun de ces feuillets un rang de petits trous ovales, par lefquels l'eau entre dans les tuyaux & les fait gonfler. J'ai remarqué qu'en les foufflant par ces trous, on les fait gonfler facilement. Ces tuyaux font quelquefois coupés par d'autres tuyaux longitudinaux un peu plus gros & affez écartés, qui paroiffent autant de fibres deftinées à affermir leur affemblage.

Je n'ai point fait figurer ces parties, parce qu'il eft rare qu'elles fe préfentent aux obfervateurs qui ne cherchent point l'anatomie des Coquillages, quoiqu'il foit toujours facile de les découvrir fans le fecours du fcalpel.

(1) At hæc (Trachea).... non branchiarum vicem explet, ut voluit Columna, fed ad ipfas branchias aquam ducit reducitque. Ejufd. ibid. pag. 75.

(2) Etenim ad fundum hujus ductûs extemporanei (Trachea fcilicet), intrà cavitatem dorfalem binæ branchiæ nigricantes pofitæ funt, ad has verò (quod in cocto animali clarè videre poteris) rectà fertur arteria aorta, è corde exiens.

Præter branchias autem illas exiguas nigricantes, aliæ ampliffimæ branchiæ & minùs nigricantes fecundùm membranam dorfalem protenduntur, illafque parvas quaf amplectuntur. Ibid.

Pour trouver l'Anus dans les Limaçons il ne faut que chercher l'ouverture qui touche immédiatement la trachée. On apperçoit un peu au-deffous de fes bords, l'extrêmité de l'inteftin qui vient s'y décharger. C'eft l'anus (Limaçon, pl. 1. A.) qui eft, comme la trachée, affez éloigné de la bouche par laquelle les Limaçons prennent leurs alimens.

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Dans les Conques l'Anus fe trouve pareillement dans la Des Con trachée poftérieure (Jambonneau, pl. 19. a. ) qui est analo- ques. gue à l'ouverture des Limaçons, dont je viens de parler. Il reffemble à l'anus des Limaçons en ce qu'il touche prefque la trachée antérieure: mais il en differe en même tems en ce qu'il eft auffi proche qu'il puiffe l'être de l'ouverture par la quelle l'animal reçoit la nourriture qui doit être portée à sa bouche; de forte que comme la trachée poftérieure pompe quelquefois l'eau, & par conféquent les alimens, on pourroit dire avec affez de fondement que ces animaux prennent leur nourriture & rendent leurs excrémens par le même canal.

Les Excrémens font différens dans les différens Coquilla- Excrémens. ges; parmi les Limaçons on en voit de vermiculés ou de contournés comme des petits tourillons de corde ou de fil: tels font ceux du Bulin, du Coret & du Kambeul (pl. 1): les autres les rendent en petits grains, comme on l'obferve dans la Toupie (pl. 12. ) & la plupart des Conques.

corps

Quoique le Caur foit réputé comme une partie interne, je crois cependant qu'il eft à propos de faire remarquer qu'il eft toujours placé vers la furface du des Limaçons, dans le fond de la cavité que forme le manteau. On le trouve à droite dans le Bulin & le Coret (pl. 1.), par une fuite néceffaire du contour de leur corps de gauche à droite, au contraire des autres Limaçons qui l'ont à gauche. Il a un mouvement très-fenfible, par lequel il monte & defcend alternativement.

15°. COEUR.

Des Lima

çons.

Il n'eft pas auffi facile d'appercevoir le cœur des Conques; Des Conil eft caché dans l'intérieur de leur corps fous le ventricule. ques. Willis affure avoir apperçu dans celui de l'Huître le mouvement de fyftole & celui de diaftole.

Les Limaçons dont la coquille n'a qu'une feule piece, comme font les Univalves des planches 1, 2, 3, 4 & 5,

16°. MUSCLES

ves.

Bes Lima- n'ont qu'un feul Muscle qui attache leur corps à la coquille, çons Unival- par une petite partie du dos & à peu près vers le milieu de fa longueur. Ce mufcle forme un large tendon, femblable à un ruban fort mince, qui fe divife un peu au-deffus de fon infertion en deux ou trois rubans principaux. Chacun de ces rubans fe fubdivife en plufieurs autres rubans plus petits, qui fe difperfent & fe diftribuent dans toutes les parties du corps.

Des Lima

lés.

Les Limaçons Operculés qui ont deux pieces à la coquille, çons Operçu- ont deux mufcles diftingués, dont le premier qui les unit à la coquille reffemble à celui des Univalves: l'autre qui tient à l'opercule eft ordinairement rond & fort large, mais peu épais. Les Coquillages que j'ai fait représenter depuis là 6e jufqu'à la 13e planche font de ce nombre.

Des Conques

Leur ufage.

17o.

Parmi les Conques il y en a qui, comme l'Huître, n'ont qu'un muscle qui leur traverse précisément le milieu du corps, pour s'attacher au milieu des battans de la coquille: on voit les impreffions de ces attaches en EE. planche 14.

D'autres en ont deux, telles que les Cames (pl. 16 Ee.), les Tellines (pl. 18. Ee.) & plufieurs autres. Ils traversent ordinairement les deux extrêmités de leur corps pour l'attacher aux extrêmités de la coquille.

Il y en a qui en ont trois ou quatre, ou même davantage,
comme les Jambonneaux (pl. 15. E. e.j.i.).

Ces muscles font tantôt ronds, comme dans le Solen
(pl. 19.), tantôt ovales (Ee), ou de toute autre figure, ordi-
nairement très-épais, & d'autant plus longs que les coquilles
qu'ils attachent ont plus de concavité ou de profondeur. Ils
font compofés de fibres droites & verticales, comme il paroît
quand on les fait bouillir: dans l'endroit où ils s'uniffent à la
coquille, ils acquierent fouvent une dureté femblable à celle
de la pierre.

Leur ufage eft d'écarter les battans, ou de les rapprocher,
pour ouvrir ou fermer la coquille, au gré & fuivant les be
foins de l'animal. Après fa mort, ces mufcles fe relâchent de
maniere que les battans reftent continuellement ouverts ou
écartés l'un de l'autre.

Il n'y a peut-être pas d'endroit par où les Coquillages SEX E. foient plus bizarres & en même tems plus admirables que

раг

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