tres, & de la perpetuité du mê-' me facerdoce dont parle le ProPf.109.75 phete Roi, Tues facerdos in æternum: Vous êtes Prêtre éternel. Ainfi Jefus Christ renouvelle chaque jour par fes Miniftres lat même oblation de fon Corps, & rend ainfi perpetuel le facrifice qu'il a offert fur la croix. Car ces paroles, in æternum, fignifient fouvent dans le langage de l'Ecriture, jufqu'à la fin du monde, comme on le voit dans l'Ecclefiafte, ch. 1. v. 4. Terra autem in æternum ftat, ce qui ne fe doit entendre que jufqu'à la fin du monde étant certain felon le témoignage même de JesusChrift, que le ciel & la terre pafferont; cælum & terra tranfibunt. Ainfi c'eft toûjours le même facrifice quant à la fubftance de fon corps, qui fe trouve réellement prefent fur l'Autel. Saint

I

Jean Chryfoftome nous confir- Chryfoft.
me cette verité par une belle Hom. c. 17.
(ur l'Epitre
comparaison. De même, dit ce aux Heb.
grand Saint, que nous disons que
tous les facrifices non fanglans
c'est-à-dire, que toutes les Mef-
fes qui fe celebrent par tout, ne
font qu'un feul & même facrifi-
la raison
ce, par
que le même
Jefus Chrift qui n'a qu'un feul
Corps, l'offre fur nos Autels : de
même, dit ce Pere, nous croyons
veritablement que tous les facri.
fices non fanglans qui s'offrent
par-tout, ne font qu'un même fa-
crifice avec celui de la croix, qui
feul nous a merité la remiffion en-
tiere de tous nos pechez, & fans
lequel nous ne ferions jamais juf- v. 14.
tifiez;&que c'eft le même facrifice
fanglant que le Seigneur Jefus-
Chrift a voulu établir dans fon
Eglife d'une maniere non fan-
glante & vifible, afin de nous

Heb. c. 9.

21.

Col. c.1.

Rom. c. 6.

v. 9.

appliquer les mérites infinis de fa Mort & Paffion. Vous voyez, Madame, par cette explication, que le facrifice non fanglant de l'Autel ne déroge en rien à la vertu du grand facrifice de la croix, puifqu'il fert au contraire à appliquer & communiquer fon efficacité à ceux qui y participent. Cette application eft faite dans le facrifice de la Meffe, par l'immolation myftique du corps. de Jefus Chrift, réellement & fubftantiellement prefent fur l'Autel, le fang duquel eft myftiquement feparé par la vertu de Marc.c.14. ces paroles Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang; & cette feparaMatt.c.26. tion non fanglante nous reprefente le facrifice fanglant de la croix, où fon corps & fon fang furent réellement feparez l'un de l'autre. Voilà pourquoi nous appellons auffi le facrifice de

2.22,

2.26.

Luc. c. 22.

1

l'Autel un facrifice de representation ou de commemoration conformément à ces paroles de Jefus-Chrift, faites ceci en memoire de moi ; & Jefus-Chrift réellement v.19. prefent fur l'Autel, fait lui-même cette commemoration de fa mort & de fon facrifice fanglant, nous en appliquant le fruit & le mérite. Ce que le grand Apôtre nous explique par ces paroles: Toutes les fois que vous mangerez ce 1.Cor.c. pain, & que vous boirez ce calice, v.24. vous annoncerez la mort du Seigneur jufqu'à ce qu'il vienne. Nous appellons ce facrifice un facrifice propitiatoire, parce que c'est un moyen que le Fils de Dieu a donné à fon Eglise, afin de pouvoir rendre fon Pere propice par l'application qui s'y fait des mérites infinis de fa Mort & Paf fion, & nous croyons en mêmetems que le Pere Eternel eft ap

res en ont parlé, en nous faisant connoître que Dieu nous pardonne nos pechez par la vertu de cet augufte & divin facrifice c'eft-à-dire, lorfque nous nous approchons de Dieu avec les difpofitions que le faint Concile de Conc. de Trente nous demande. Cette veTrente feff. rité est si constante,que Meffieurs les Proteftans de la Confeffion d'Aufbourg n'ont point fait de difficulté d'y foufcrire dans leurs Apologies car ils difent, nous croïons fincerement que la Ĉéne a été instituée par Notre-Seigneur Jefus-Chrift, pour la remiffion des pechez.

22. c. 2.

Confeff. & Aufbourg

6. 12.

Je n'ai plus qu'à vous faire voir, Madame, qu'il eft propitiatoire auffi-bien pour les morts que pour les vivans. Quand je dis pour les morts, je ne parle que pour ceux qui font morts dans la communion de l'Eglife Catholi