NERINE. Quand fe levera-t-il? HECTOR. Mais avant qu'il fe leve, Il faudra qu'il fe couche ; & franchement... Je ne dis mot. NERINE. HECTOR. NERINE. Acheve. Oh parle, ou de force, ou de gré. HECTOR. Mon Maître en ce moment n'eft pas encor rentré.. Il n'est pas rentré ? NERINE, HECTOR. Non, il ne tardera guere. Nous n'ouvroys pas matin. Il a plus d'une affaire, Ce garçon-là. NERINE. J'entens. Autour d'un tapis vert, " Par quelqu'efpoir de gain dont fon cœur fût guidé ; Cependant.... HECTOR. Je voy bien qu'un Rival domeftique Et quand cela feroit, n'aurois-je pas raison ? 3 De rejetter l'amour qu'a pour elle Dorante; Luy, c'eft vn homme d'ordre, & qui vit congru D'un fort bon caractere, Qui ne fçut de fes jours ce que c'eft que le jeu. HECTOR. Mais mon Maître est aimé. NERINE: Dont j'enrage, morbleu. Ne verrai-je jamais les femmes détromjes Qui n'ont pour impofer qu'un grand air débraillé, HECTOR. C'eft le goût d'aprefent, tes cris font fuperflus, NERINE. Je veux, moy, reformer cet abus. Et qui le conduiront tout droit à l'Hôpital. Ton fermon me paroît un tant foit peu brutal. NERINE. Et crois-tu dans ta tête, HECTOR. Elle eft dans mes filets. NERINE. Tarare!. Et moy je te declare Que je l'en tireray dés aujourd'huy. HECTOR. NERINE. Que Dorante a pour luy Nerine & la raison. HECTOR. Et nous avons l'Amour. Tufçais que d'ordinaire, Quand l'Amour veut parler, la raison doit se taire, Dans les femmes s'entend. NERINE. Tu verras que chez nous Quand la raifon agit, l'Amour a le deffous. Ton Maître eft un Amant d'une efpece plaifante, Son amour peut paffer pour fiévre intermittente; Son feu pour Angelique eft un flus & reflus. HECTOR. Elle eft, aprés le jeu, ce qu'il aime le plus. NERINE. Oui. C'eft la paffion qui feule le devore. Mais en revanche auffi, quand il n'a pas un fou, NERINE.. Oh, j'empêcherai bien... HECTOR. Nous ne te craignons guere, Et ta Maîtreffe encor hier promit à Valere Ce portrait eft tout prêt, mais ce n'est pas pour luy, Et Dorante en fera poffeffeur aujourd'huy. A d'autres ! HECTOR. NERINE. N'eft-ce pas une honte à Valere, Etant Fils de famille, ayant encor fon pere, HECTOR. Et vous y logez bien, & vous & votre clique. Eft ce de même, dis? Ma Maîtreffe Angelique, Que pour un temps, & n'ont point de pere à Paris; Valere a deferté la maison paternelle : Mais ce n'eft point à luy qu'il faut faire querelle: Nous y ferions encore, à ne t'en point mentir. Qu'il ne fera jamais digne de fes amours, Qu'il a joué, qu'il joue, & qu'il jouera toûjours. Adieu. ༩9༡:༩69༡?69༡:སྲུ:༩C9༡༩9༡?C9༡ SCENE Bonjour. HECTOR feul. III. Onjour. Autant que je m'y peux connoître, Cette Nerine-cy n'eft pas trop pour mon Maître. A-t-elle grand tort? Non. C'eft un panier percé Qu... Mais je l'apperçois. Qu'il a l'air haraffé! On foupçonne aifément, à fa trifte figure, Qu'il cherche en vain quelqu'un qui prête à triple ufure. SCENE IV.. VALERE, HECTOR. Valere paroit en defordre, comme un homme qui a joïé toute la nuit. |