BELFOR T. Mais fais donc éclater ton fecret mariage. LE MARQUIS. Ah! voilà le parti que choifiroit mon cœur ; Je fuis le plus coupable; & fur moi tout l'orage.... Cette crainte pour toi me retient davantage. Je la redoute, Ami, plus que tous fes Parens, Elle va me haïr. BELEOR T. On excuse une audace Qué l'amour a caufée, & que l'hymen efface. D'Orville, à cet égard diffipe ton effroi. Si fon cœur doit haïr quelqu'un, ce fera moi. Choifi pour fon Epoux, j'ai cedé fa perfonne, Voilà ce que jamais le Sexe ne pardonne. LE MARQUIS. Il faut donc me réfoudre à rompre le filence. BELFORT. Pour lui plaire en effet. LE On eft affez aimable MARQUIS. Ma crainte est raisonnable. BEL FOR T. Ah! d'un plus jufte foin tu te dois occuper, Et ton premier devoir est de la détromper. Il eft vrai. Faifons-lui cet aveu de moitié. Car je n'aurai jamais, moi seul, cette affurance. Va, tu me fais pitié. LE MARQUIS. i Je tremble, plus j'y pense. BELFOR T. Quel coeur pufillanime! Et quel Mari poltron! Il n'en fut jamais un dans ma position. 3 Bon, Perfonne ne vient, tu te mocques de moy. J'aime en fecret auffi. LE MARQUIS. Comment ? ton cœur foupire? BELFORT. Non: il brûle gayment, quoi qu'il n'ose le dire. LE MARQUIS. Quel eft l'objet caché ?.... 1 Tu me protégeras, puifqu'elle eft ta Coufine. Cette raison fuffit pour m'enhardir. Vá-ten. Ma Femme, pour le coup, paroît... Demeure, atten... Je tremble à fon aspect. à part. BEL BOR T. Adieu, je me retire. Sa fituation eft neuve, & me fait rire. SCENE III. EMILIE, BELFORT, LE MARQUIS. EMILIE à Belfort. Uand j'entre, vous fortèz ? Je m'en vais revenir. D'Orville, en attendant, veut vous entretenir. Il fort en riant. A SCENE I V. LE MARQUIS, EMILIE Ε ΜΙΙΙ Ε. Lui plaire, j'ai beau mettre mon foin fuprême, II m'évite toujours, & ricane de même. Je suis apparemment ridicule à fes yeux ? De quatre jours d'hymen, c'eft l'effet merveilleux. LE MARQUIS. Madame, pouvez-vous concevoir cette idée ? Je dois, pour mon Ami.... EMILIE. |