cerent alors à être triennaux, ce qui dura jufques fous le gouvernement de Jérôme Miraballi, qu'ils furent élus tous les deux ans, & continués pour deux autres années cè : changement cut lieu jufqu'en 1497, que l'on ordonna qu'ils n'exerceroient leur office que pendant deux ans feulement, & qu'ils ne pourroient être continués pour deux autres années. Ils obtinrent le généralat pour quatre ans, en 1570, fous le gouvernement de Prothais Canturi de Milan. Il fut enfin réduit à trois années, en 1584, fous le généralat de Marc Cappitagerani, & on ordonna qu'il feroit choifi alternativement dans l'une des provinces de l'Ordre, ce qui s'observe encore à préfent: mais il y a eu des généraux qui ont été continués par autorité du pape, comme Dominique Puéroni de Crémone, qui fut continué pour trois ans par Urbain VIII, en 1630. Ces religieux ont été long-tems appelés les Freres Hermites du Mont-Olivet; mais fous le généralat de Matthieu d'Averfa, le pape Paul III leur permit de prendre le nom de Dom, conformément à la Regle de S. Benoît. Pie II dit dans une de fes bulles, en parlant de cet Ordre, qu'il a eu de foibles commencemens, qu'il a été augmenté par la dévotion des fideles, qu'il a fait d'heureux progrès, & qu'il étoit répandu dans toute l'Italie. Il fe trouve encore en effet, tant en Italie qu'en Sicile, quatre-vingts monafteres de cet Ordre, &, dans la plupart, on y compte un grand nombre de religieux. Ces monafteres font divifés en fix provinces, dont trois au-delà, & trois en- deçà des monts Apennins, par rapport à la ville de Rome & au monaftere, chef d'Ordre du Mont-Olivet, qui étoit autrefois du diocèse d'Arezzo, & préfentement de celui de Pienza. Ce monaftere eft fi vafte & fi fpacieux, que l'empereur Charles V y logea avec plus de deux mille perfonnes de fa fuite. Les papes Pie II & Paul III y ont auffi été reçus ayant avec eux plufieurs cardinaux & prélats. Pie II IÍ défendit, quoique ce fut un jeudi, aux perfonnes de fa fuite d'y manger de la viande, par refpect pour la fainteté de ce lieu & pour les obfervances des religieux, qui pourlors n'en mangeoient pas. Les abbés généraux de cet Ordre y font leur réfidence, & on y tient ordinairement les cha pitres généraux. On ne voit guère de monaftere plus magnifique, que ceux de Sainte Marie du Mont-Olivet de Naples & de S. Michel in Bosco à Boulogne; celui de Naples a plus de vingt mille écus romains de revenu, & la communauté y eft compofée ordinairement de quatre-vingts religieux. Le roi de Naples, Alfonfe, fit beaucoup de bien à ce monaftere. Il demeuroit fouvent avec les religieux, & les fervoit même quelquefois à table, par un efprit de dévotion & de refpect pour ces ferviteurs de Dieu. Beaucoup d'autres monafteres approchent de ceux de Naples & de Bologne pour la richeffe & la magnificence; tels font ceux de S. Victor de Milan, de Sainte-Marie-aux-Bois en Sicile, de S. Pierre d'Eugubio, de Sainte-Marie du MontOlivet de Florence, de S. Pontien de Lucques, de S. Georges de Ferrare, de Sainte-Marie in Organo de Vérone, de S. Benoît de Padoue, de S. Nicolas de Rotingo, du Saint-Sépulcre de Plaifance & de S. Laurent de Crémone, Ils avoient autrefois deux monafteres en Hongrie, qui leur avoient été donnés par l'empereur Sigifmond, & qu'ils ont abandonnés à caufe de l'éloignement. Çes religieux ont été en fi grande eftime, qu'on les a fouvent choifis pour réformer des monafteres. Le pape Grégoire XII, voyant que l'obfervance réguliere avoit été entiérement bannie de celui de Sainte-Juftine de Padoue, leur donna ce monaftere en 1408; ils y ont demeuré jufqu'à ce que la république de Venife les obligea d'en fortir pour le rendre aux bénédictins qui y ont jeté les fondemens de la célebre réforme qui a pris le nom de ce monaftere, Les papes & les princes ont accordé beaucoup de priviléges cet Ordre. L'empereur Charles V étant à Villefranche de Nice, le mit fous la protection de l'empire, par fes lettres-patentes du 17 juin 1538. Jean XXII & Jules II le mirent fous celle du faint-fiége. Grégoire XI exemta ces religieux de la jurifdiction des évêques, & voulut que les abbés fupérieurs des monafteres exerçaffent leur office, & fiffent les fonctions d'abbés, de même que s'ils avoient reçu la bénédiction abbatiale. Les mêmes Jules & Pie II permirent aux religieux des autres Ordres, excepté aux chartreux, de paffer dans celui du Mont-Olivet. Pie IV |