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Grace du

de l'Af

gardée avec faint Pierre & fes autres
Apôtres, fur faint Thomas dans fon in-
crédulité, & avec les faintes femmes à
qui il apparut les premieres: & en pefant
bien toutes ces particularités, elle doit
entrer dans fon efprit & fes difpofitions
& y conformer toute fa conduite, me-
nant une vie cachée au monde, élevée
au-deffus de fes maximes & de fes cupi-
dités; vivant intericurement de Dieu, de
l'Efprit de Jefus-Chrift, de fon Evan-
gile; ne goûtant que les chofes du ciel,
& ne foupirant qu'après la patrie des exi-
lés qui eft Dieu même.

VII. La foi du myftere de l'Afcenfion myftere infpire aux ames chrétiennes un ardent cenfion, defir de s'élever au-deffus des biens & Difpofi- des maux de cette vic, de fuivre Jesusnous de Chrift par les affections du cœur, & de vons être monter enfin avec lui, pour le voir à dé

tions où

pour

l'hono

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couvert, & pour le poffeder. Defir qui renferme un grand détachement de toutes les chofes d'ici-bas; une élevation de cœur, de penfées & d'efperances, qui fait qu'on vit plus dans le ciel que fur la terre; une priere vive & perfeverante qui fait fentir que le monde n'eft pour nous qu'un lieu d'exil, un payis ennemi; que nous n'y devons être que comme des voyageurs & des étrangers qui ne font que paffer, qui marchent & qui avancent fans ceffe vers leur patrie, & qui ne s'arrêtent qu'autant qu'il faut pour prendre

les

2

les foulagemens neceffaires. Priere qui doit pouffer des cris, des gémiffemens & des foupirs vers la Jerufalem d'enhaut, dont nous fommes en qualité d'enfans de Dieu, les citoyens, felon faint Paul y cherchant & y adorant ce divin Chef qui y eft monté le premier, qui y eft à la droite de fon Pere, qui y fait pour nous l'office de Pontife & de Médiateur, qui prie & offre pour nous le Sang de la Rouvelle alliance; & lui demandant par des defirs ardens qu'il daigne venir à nous, felon fa promefle, pour nous réunir à lui comme fes membres, & pour Rous donner place dans fon Royaume. Où eft Jefus-Christ notre trésor, notre vie, notre bonheur, là auffi doit être notre cœur & tout notre amour. Plus de richeffes pour nous fur la terre, plus de fortune, plus d'établiffement : nous ne devons la regarder que comme une prifon, & une vallée de larmes & de miferes. Toute l'avarice, toute l'ambition d'une ame chrétienne eft d'être poffedée de Jesus-Chrift fon époux & de le poffeder. Cela feul fubfifte éternellement : tout le refte paffe comme une ombre.

E

J.C. veut que fes

Difciples

attendent dans la

§. II I.

Préparation à la fête de la Pentecôte. Ce
Myftere s'opere tous les jours dans
les ames chrétiennes.

I.

A

Vant que

de quitter fes Difciples, pour retourner à fon Pere, JefusChrift leur promit le Saint-Esprit & la plénitude de fes dons, pour les rendre retraite des hommes parfaits, & difposés à toute l'Esprit bonne œuvre, Afin de les préparer à recequ'il leur voir une grace fi excellente, il leur orpromet. donne de demeurer dans la retraite &

faint

Nous de

dans la féparation du monde : il leur donne par fa derniere bénédiction en montant au ciel, l'efprit de priere, afin qu'ils obtiennent de Dieu l'effet & l'accompliffement de fes promeffes. Fideles aux ordres de feur Maître, réunis tous enfemble dans un même lieu, & encore plus dans un même efprit, féparés de tout commerce avec les hommes, defoccupés de toute affaire temporelle, ils paffent dix jours de la forte dans une priere & une application continuelle aux chofes célcftes, dans une méditation férieufe des verités qu'il leur avoit annoncées durant fa vie mortelle, & des Myfteres qu'il avoit operés pour notre falut.

II. Ce que Jefus-Chrift leur avoit proimiter & mis, il nous le promet à nous-mêmes en

vons les

mes gra

nous de

core aujourd'hui : & ce que les Apôtres attendre & les Difciples ont fait pour en mériter les ma l'accompliffement, nous le devons faire ces. auffi nous-mêmes. C'eft le modele que l'Eglife nous propofe à imiter. Si nous avons été affez heureux pour les fuivre jufques-là, ne demcurons pas en chemin : tâchons d'atteindre au but où ils font arrivés. Nous avons vû monter le Sauveur attendons le don qu'il nous promet. Vivons durant ces dix jours dans Détail de la folitude, autant que nos emplois & de ce que nos affaires le pourront permettre. Fai-vons fai fons état de ne point voir le monde, fi re pour cela fe peut; de ne point rendre de vifi- cela. tes inutiles, & beaucoup moins de dangereufes; de ne parler qu'à Dieu, fi fon ordre, la charité & la neceffité le peuvent fouffrir; ou du moins de ne parler que de Dieu & dans fon Efprit, fi nous fommes dans un état qui le demande; defoccupés de tout embarras des affaires du fiécle, fi le devoir ne s'y oppose pas, donnons tous nos foins & nos applica tions à notre unique & feule importante affaire, qui eft celle de notre fanctifica tion. Si quelqu'un ne peut pas garder une entiere folitude, il n'eft pas impoffi ble de s'en faire une dans fa maison, du moins à certaines heures du jour; encore moins dans le fond de fon cœur, fi l'on a quelque recueillement & quelque inté rieur; d'être au milieu du monde, des

converfations, des affaires inévitables, comme fi on n'y étoit point, comme fi on étoit feul avec Dieu feul; de n'y prendre part qu'autant qu'une neceffité réelle y force, que les interêts de Dieu & du prochain y engagent; de gémir de ce qu'on ne peut pas jouir du bonheur de la retraite & du repos, pour fe donner tout entier à l'affaire de fon falut. Rien de plus aifé à celui qui n'a point de paffion pour les chofes du fiécle, que de regarder tout ce qui l'environne avec un faint mépris & comme des ombres fans folidité: & c'eft-là le moyen de vivre en retraite par-tout où l'on eft dans l'ordre de la providence. Mais elle fervira de peu, cette folitude, quand elle feroit la plus profonde, fi l'on ne fçait s'y faire de faintes occupations. La lecanti- ture de l'Ecriture fainte & des Livres de fier la re- piété ; la méditation & l'étude des verités de la Religion, de la Loi de Dieu, de fes devoirs generaux & particuliers; un travail calme & tranquile, fi l'on n'eft pas obligé à des travaux rude's & pénibles, & qu'on ne foit pas libre d'en faire le choix; l'affiduité à la priere, foit à la maison, lorfque le devoir oblige d'y refter, foit dans l'Eglife, ou même dans le travail; c'eft-là ce qui fanctifie la retraite, & ce qui la rend falutaire. Il y faut, par-deffus tout, éviter l'oifiveté, & s'y Occuper de ce qui eft de fon devoir &

M yen

traite.

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