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Et il y ek
vivant
en effet

& vivi fant,

L'Euchariftic

fon Sang qui fe fit par fa mort: quoiqu'en effet & dans la réalité ils ne foient point féparés dans ce Myftere, où JefusChrift eft tout entier fous chacune des deux efpeces; mais fon Corps feulement fous les apparences du pain, & for Sang feulement fous les apparences du vin, par la vertu des paroles; & l'un & l'autre enfemble fous chaque efpece, par une fuite de myftere; parce qu'en effet il y eft vivant, mais feulement représenté dans fon état de mort.

:

IV. Jefus Christ est dans ce Mystere plein d'une vie divine & toute cachée en Dieu il y eft reffufcité & dans fa gloi re, affis à la droite du Pere, tout déifié, felon les Peres, dans fon humanité même, n'ayant plus rien de fa mortalité; & revêtu comme homme de la gloire de la Divinité, & communiquant les richeffes divines de fon Efprit à ceux qui cn approchent avec foi. De-forte que l'Euchariftie eft une reproduction & un mo→ nument perpétuel de fa Réfurrection, de fon Afcenfion & de fa gloire. La chair de Jefus-Chrift eft pour nous dans l'Eu→ chariftie une fource de graces, & le moyen dont il fe fert pour répandre fur nous fon Esprit faint, pour le donner à fon Eglife, & la nourrir interieurement de fes dons & de fa force. Chaque Myftere, comme nous avons vû, a fa grace particuliere : mais on peut dire que nous

res.

appliquant le fruit de tous les Myfteres, nous apl'Euchariftie en contient toutes les gra- fruit de plique le ces; d'autant plus qu'elle renferme & tous les nous donne celui qui en eft l'auteur Myfte& le confommateur. Tout eft fanctifié dans l'Eglife par l'Euchariftie: & autrefois on ne beniffoit & on ne confacroit rien que dans ce grand Sacrifice & ce Myftere des Autels. On n'adminiftroit les autres Sacremens que dans la Meffe: & c'est ce Mystere qui leur communique tout ce qu'ils ont de vertu & d'efficace. Le Mystere de la defcente du Saint-Esprit s'operant, comme on a remarqué, continuellement dans l'Eglife, on peut dire que l'Euchariftie eft comme le Ciel d'où il est envoyé, & la fource d'où décou lent fes divines influences.

V. Le Mystere même de la Trinité, en un certain fens, n'en doit point être féparé. Les trois divines Perfonnes operent également & indivisiblement dans tous les ouvrages de Dieu, & par-confequent dans tous les Myfteres de Jefus-Christ. Le Pere, le Fils & le Saint-Efprit coopérent donc également à produire l'Euchariftie, à changer le pain & le vin au Corps & au Sang de Jefus-Chrift, à l'y rendre préfent dans fa propre fubftance: quoique le Fils feul en foit le terme, & y exifte d'une maniere admirable, propre & particuliere à ce Myftere; comme ils cooperent également à l'Incarnation

6. Raifon. Toutes

les autres

du Fils, quoique le Fils feul fe foit incarné. Les trois Perfonnes nous donnent donc dans l'Euchariftic la Chair & le Sing du Sauveur : le Perc & le Fils nous y donnent le Saint-Efprit : & le Saint-Esprit nous y fait connoître, aimer & adorer Jefus-Chrift, tous fes Myfteres, & fes verités. De-forte que l'Euchariftie étant comme un livre abregé où Dieu veut que nous contemplions toutes les merveilles de la Religion, pour en renouveller fans ceffe la mémoire & la reconnoiffance, c'est avec raison & avec fageffe que l'Eglife après nous avoir repréfenté les autres Myfteres en détail, nous les donne tous enfemble réunis dans un feul, comme dans un point indivifible.

VI. 6. Il s'enfuit de tout ce qu'on vient de remarquer, que la Fête du faint Sacrement doit auffi renfermer toutes les fêtes fe autres Fêtes, puifqu'elles fe font toutes l'Eucha- par la célébration de l'Euchariftie. Tous riftie & les Offices & les exercices de la Religion en tirent qui s'y font, fe rapportent à ce Myffere, fainteté. les uns pour y préparer, & les autres

font par

leur

pour en entretenir & nourrir les effets & les graces, & pour en rendre à Dieu la gloire & la reconnoiffance qu'on lui doit pour un fi grand bienfait : & ils n'ont de fainteté & de mérite que ce qu'ils en empruntent de ce grand Myftere. C'eft pour cela encore que l'Eglife a fi fage

ment ordonné qu'on en fit une Fête plus folemnelle, qui fût comme une récapitulation de toutes les autres, qui nous les rappellât toutes dans la mémoire, qui en comprît toute la vertu & la fainteté. Toutes les autres font les Fêtes de l'Euchariftie, parce que la célebration de l'Euchariftie en fait la folemnité, & en contient l'efprit, la grace & l'efficace: mais cette derniere Fête en eft comme le fupplément: & elle a pour but d'en réparer tous les défauts & les manquemens. Rien de plus naturel que cet ordre, de célébrer d'abord chaque Myftere en particulier, & de faire enfuite une Fête propre de l'Euchariftie, qui fert à la célébration de toutes les autres.

le centre

la Reli

VII. Adorons donc ce Myftere ineffa- L'Eucha ble comme le centre de toute la Reli- tittie eft gion, où fe réunit & où fe rapporte tout & le lien ce qui y fert, comme le lien qui unit tout de toute à Dieu, & tous les Fideles, comme un feul pain & un feul corps, les uns avec les autres; comme le moyen par lequel nous rendons à Dieu nos hommages, par où nous allons à lui & lui offrons tout,

&
par où il vient à nous & nous donne
tout. Nous devons tout à Dieu, penfécs,
defirs, actions: tout cela doit paffer par
celui qui feul eft notre voie & notre Mé-
diateur: c'eft lui qui doit porter au faint
Autel qui eft dans le Ciel, tous nos vœux,
nos prieres, & nos bonnes œuvres, afin

gion.

que fon Pere les agrée: il ne reçoit tout cela que par les mains & dans le Sacrifice de fon Fils. Comme il eft tout entier dans l'Euchariftie, qu'il nous y donne le précis de tous fes Myfteres, & de toute fa Religion, qu'il renferme tous les tréfors & toute la plénitude de la grace, où nous devons puifer tous les jours pour Elle eft enrichir notre pauvreté : il s'enfuit l'unique ce Myftere eft l'unique moyen abfolueffentiel- ment & effentiellement necessaire à l'Element glife pour aller à Dieu, & que toute déneceffai- votion qui n'a pas de rapport à l'Euchariftie, qui n'en tire point fa fainteté, qui ne paffe point par ce milieu, ne porte point à Dieu & ne fanctifie point.

moyen

re à l'E

glife pour aller à Dicu.

que

VIII. Si la dévotion envers un Dieu en trois Perfonnes eft indifpenfablement neceffaire & effentielle au Chriftianifme; la dévotion envers Jefus-Chrift préfent dans l'Euchariftie, n'eft ni moins neceffaire ni moins effentielle. Car commė Dieu eft l'objet & la fin necessaire de la vraie Religion & de la vraie piété, l'Euchariftie eft auffi l'unique moyen où tous les autres doivent fe réunir, pour arriver à cette fin bienheureuse. La Trinité eft l'objet qu'on adore dans toutes les Fêtes: & l'Euchariftie eft le moyen par lequel on l'adore, & qui renferme en foi tout le culte qu'on lui rend. C'est donc dans cette grande folemnité qui lui eft dédiée, que chacun doit renouveller fa dévotion

pour

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