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s, il eft perdu lui-même fans ressources &il ne peut trouver en l'autre monde qu'un malheur éternel & fans retour.

Mais aujourd'hui la foi eft tellement affoiblie dans la plupart des Fideles, qu'ils femblent avoir entierement oublié tant de merveilles. Bien loin d'en faire l'unique objet de leurs pensées & de leurs defirs dans tous les tems, & au milieu même de leurs travaux & de leurs occupations comme ils le devroient & comme ont fait tant de Saints, ils n'en font pas même occupés les jours confacrés aux exercices de leur Religion & à l'œuvre de leur fanctification. Ils n'ont l'efprit rempli que de leurs affaires temporelles, de leurs plaifirs, de leurs divertiffemens, des moyens de fatisfaire leurs paffions. Souvent même ceux qui font les plus exacts aux devoirs exterieurs de la Religion, en font fort peu inftruits,

ont toute autre chofe dans l'esprit & dans le cœur, que ce que l'Eglife demande d'eux. Ils affiftent aux divins Offices & aux faints Myfteres dans une diffipation & une. diftraction perpétuelle. Peu éclairés fur ce qui fait l'objet principal des Solemnités de Eglife, ou indifferens pour ce qui eft fi effentiel à leur falut, ils ne cherchent pas même les moyens de s'en inftruire. Ils n'ap

profondiffent rien: ils ne tirent aucune con-fequence des principes qui leur font connus : its en font fort peu touchés. Tout ce qu'ils fçavent en general, eft qu'on fait la fête d'un tel Myflere, ou d'un tel Saint leur penfee ne va pas plus loin. Ils ne confiderent pas que les Myfteres qu'on célebre renferment toute la Religion ; que toutes leurs circonftances font pour eux autant d'inftruEtions importantes & autant de fources de graces; qu'ils doivent être pleins de reconnoiffance pour celui qui les a operés en leur faveur, y adorer fa toute-puiffance, fa fageffe, fa bonté, luiven demander les fruits par des prieres ardentes; que leur falut en dépend; qu'ils doivent y conformer leurs fentimens, les mouvemens de leur cœur, toute leur vie ; qu'ils ne peuvent être dignement bonorés que par la pureté du cœur & par la fainteté de la vie ; qu'il faut y apporter un profond anéantissement de foi-même, une humilité fincere, une crainte & un tremblement falutaire, une foi vive qui éleve l'efprit & les defirs vers les chofes du Ciel, en les détachant de tout ce qui eft temporel, visible, paffager & périffable pour ne chercher que les biens invifibles & éternels. Si c'est un Saint qu'on honore, ils ne font pas attention qu'il a été comme nous enfant

d'Adam & sujet au peché ; mais que par fon amour & par fa fidelité à vivre selon les regles de l'Evangile, il a été mis au rang des enfans de Dieu ; qu'il a mérité par fes bonnes œuvres, fon détachement de la terre, fon humilité, fa pénitence, fa charité, Sa pureté, fa parience, fa perfeverance dans une vie laborieufe & confacrée à Dieu, de le poffeder éternellement ; qu'il est maintenant dans la gloire & dans un bonheur fans fin, & dont rien ne peut deformais le faire déchoir; qu'il eft au nombre des amis de Dieu, en état de leur fervir d'une puiffante protection auprès de lui, & de leur obtenir par fon interceffion toutes les graces dont ils ont befoin pour parvenir au même bonheur ; qu'ils font obligés de prendre part à sa gloire, de s'en réjouir, d'en rendre graces à celui qui eft l'unique auteur de tout ce qu'il ya en lui de vertus & de mérites; enfin que s'ils veulent devenir ce qu'il eft, ils font obligés d'être en cette vie ce qu'il y a été, de l'imiter, & de marcher par la même voie, pour arriver au même terme.

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C'est le but qu'on s'eft proposé dans cet Ecrit, d'inftruire ces perfonnes de ce que demandent d'eux les Mifteres & les Saints dont on célebre les fêtes, & de leur déveloper en détail des devoirs fi importans.

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On y trouvera les moyens de rendre à Dieu T'honneur qui lui eft dû dans chaque Myflere dont on fait la fête, à quoi il oblige les Fideles, les difpofitions qu'il faut y apporter, la maniere d'en célebrer la mémoire, les fentimens où il faut entrer, le fruit qu'on en peut retirer, la conformité & le ́ rapport qu'on doit avoir avec ce même Myftere. On en prend l'efprit, on marque la grace particuliere qui y eft attachée, les impreffions qu'il doit faire dans le cœur. en un mot, on tache d'entrer dans les vues de Dieu & de l'Eglife. Sur la fête d'un Saint, on remarque les caracteres particuliers qui le diftinguent, fes vertus les plus effentielles, ce que chacun y doit imiter, les graces qu'on doit demander par fon interceffion. On ajoute à cela les exercices qui doivent remplir le tems de la Solemnité:

comme toutes les Fêtes fe célebrent par Poblation du faint Sacrifice de l'Autel, on y fait voir l'efprit dans lequel on doit y affifter & y participer par la Communion ou facramentelle, ou fpirituelle, felon les difpofitions de chacun ; la maniere de faire une action fi fainte pour en recevoir les fruits & les graces; & le profond respect avec lequel on doit se présenter devant Dien dans fon Temple pour ne le pas profaner

deshonorer celui qui y habite, les dons· qui y font offerts & les Myfteres qui s'y célebrent. Il ne reste plus qu'à prier le ·Dieu de toute grace, de vouloir bien donner fa bénédiction à ce petit Ouvrage, de le rendre utile à ceux qui le liront, & de faire mifericorde à celui dont il a daigné Le fervir pour y annoncer ses verités nonobftant fon indignité.

DE

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