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nom que les ferruriers donnent au loquet d'une porte; cela peut être; mais ce font des ferruriers Gafcons, & fi l'on vouloit accueillir dans un Dictionnaire françois le patois des différens ouvriers de Province dont les boutiques de Paris fourmillent, il faudroit changer le titre de cet ouvrage qui ne contient pas beaucoup près tous les termes françois de bon aloi.

On ne devroit, ce femble employer en françois les termes d'un langage étranger, que lorfqu'on en manque de propres pour exprimer les mêmes chofes ; & notre Dictionnaire pourroit en fournir de cette efpece: mais le françois loquet étant exactement fynonyme de cadole, mot francifé de notre, cadâoulo; adopter des termes de cette espece; c'eft moins enrichir la langue, que la furcharger inutilement.

CADĂRÂOU, ou cataráou; Le ruiffeau des rues, ou tout autre ruiffeau. Ce terme paroît être grec d'origine & formé de, katareo; couler.

CADA-US. v. 1. Chacun, ou chaque-un.

CADE; Le puis-né, ou le fecond de deux, ou de plufieurs enfans; le cadet, en françois, fe dit du plus jeune, ou dernier né: on donne encore ce nom à tous ceux qui viennent après l'aîné. Ainfi dans une famille de dix enfans, il y a neuf cadets. Cependant ce nom s'applique plus proprement au plus jeune d'une famille, qui eft le cadet de fes freres.

On difoit autrefois en languedocien, capdët, diminutif de, cap, moindre, ou petit chef, chef fubalterne: ce qui eft la vraie origine du fr. cadet.

CADE; Chaque. Cad'un chacun. Cad-an; chaque année, à cadofës; à chaque fois. Cadun paroît avoir été originairement le même que, cap-de-un. On peut en dire autant du fran

;

çois, cha-c-un, corrompu de cap-de un.

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CÂDE; Le grand genévrier à baies rouges, ou le cade arbriffeau qui s'éleve quelquefois affez haut pour avoir droit au nom d'arbre.

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C'eft de fes racines qu'on tire au village de Seine, par le moyen du feu ouvert, l'huile empyreutrès-fétide matique de cade bon vermifuge & defficatif qu'on emploie auffi pour guérir les brebis de la gâle.

La tige du cade donne par incifions dans les pays plus chauds la réfine appellée fandaraque, bafe des plus beaux vernis. On dit figurément, l'ou faghé davala d'aou câdë; on le déjucha, ës davala d'âou câdë; il eft mort.

CÂDE - MOURVIS. Mourvis.

Voyez

Jurons

CADËDI, cadëlîou abrégés de, cap-de-Diou, qui reviennent au même que le fr. du ft. populaire, têtiguiene, & qui ne font au fond que le jurement, tête-Dieu, déguifé. Cadëdi q'aco's câou! pefte que c'est chaud !

La févérité des peines portées par nos Rois, contre les jureurs & les blafphémateurs, arrêta le mal en partie, & produifit les jurons, ou blafphêmes déguifés. De là les cadedis, cadëbîou, cadeliou, cadë non pa-dë-Diou & bien d'autres de différens genres.

La Cour Royale de Nîmes de défendit dans le fon côté

XV. fiecle de jurer, për lou vëntrẻ, lou cap, Lou fejhe, loa cor, é las plágos de Diou, dë Mario é das Sans, fous peine, pour la récidive, d'avoir la langue percée. Ménard, Hift. de Nîmes.

CADEDIENO; Autre juron où le nom de Dieu eft encore plus déguifé, & qui femble être copié du, capo de Diana des Vénitiens, qui difent auffi, për Diana, pour ne pas dire, per Die.

CADEIRA. v. 1. Chaife

chaire.

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CADÉL , chadel, cagnot goufsët; Jeune & petit chien. CADÉL; Chaton, ou follefleurs de certains arbres que les Botaniftes appellent amantacées: tels font le chêne, le noyer, le châtaigner, le coudrier, l'aune, le peuplier, le mûrier, le faule, &c. en lat. catellus.

On juge de la récolte des châtaignes par le nombre des chatons femelles qui restent fur l'arbre après la chute des chatons mâles. Voy. Maïftro.

CADEL, pris pour un chaton 'd'arbre, paroît être corrompu de, candel, ou candêlo; chandelle, à caufe de la forme de la plûpart de ces chatons, entre autres du noyer, du coudrier, du peuplier de l'aune, du

faule.

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CADÉLA; Chienner; fi l'on parle des chiennes qui mettent bas. Pouffer des chatons, s'en couvrir fi c'eft des arbres à chatons dont on parle.

ου

CADÉLADO ;* Portée ventrée d'une chienne. A fa tres cadélâdos; elle a mis bas trois fois. Cado cadelado ës ëftádo de trës; elle a eu trois chiens de chaque portée.

CADËLAN, ou cap de l'an; Le premier jour de l'an.

CADELAN; Un Anniverfaire, ou un Service pour un mort au bout de l'année du décès. St. Ambroife parle de l'ufage où l'on étoit de fon temps de faire un Service pour les morts, feulement le jour de l'enterrement le corps préfent; mais le troifieme & le trentieme jour de la mort.

non

CADELAS, ou cadelar; Un jeune & gros chien. Au figuré, un blanc-bec, une jeune barbe. CADELIOU; Une tête folle, tête verte homme violent & emporté.

CADÊLO; Une jeune chienne. Le charençon: infecte

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CADENO. Frë coum'uno cadëno de pous; froid comme un landier.

CADËNOU; Un chaînon • ou anneau de chaîne.

CADENOUN; Juron étranglé, ou arrêté à mi-chemin par une forte d'ellipfe. En le mettant tout au long c'eft, cape dë........ noun pa dë Diou; ce qui reflemble au juron par la mort!...

....

un

CADIS; Du cadis: efpece de gros drap gris ou blanc, cadis; une piece de cadis. J'ai fait faire une piece de cadis. Ca elt bref dans cadis, de même que dans Cadix, port & ville d'Espagne dont on fait ici mal à propos l'a long.

CADISSAIRE ; Tiffeur de cadis. Tiffeur eft le nom géné ral des ouvriers qui font des étoffes de laine.

CADIUÉISSO; Une coffe de pois, de feve, de haricot & autres légumes qu'on écoffe; au figuré, pica fu la cadiuêiffo; frapper fur le dos de quelqu'un. A bono cadiuêiffso; il a de bonnes épaules.

CADOSCO ; La cheveche, oifeau nocturne.

CADUN, ou cafcun; Chacun. CAFAROTO; Antre, caverne naturelle, ou artificielle.

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CAFETIE, Un limonadier une limonadiere; le maître ou la maîtreffe d'un café. On dit limonadier; & non, cafetier, pour éviter au féminin l'équivoque de cafetiere, qui eft prife pour le vaiffeau où l'on fait le café.

ou

CAFIO, carfuoc, ou cafouié; Un chenet; partie principale d'un feu, ou garniture de feu.= Cafio; un contre-hâtier, grand chenet de cuifine à plufieurs crampons fur lefquels on peut

peut faire tourner plufieurs bro la colombine des pigeons ches à la fois.

Le terme hâtier autrefois ufité en françois, a de l'affinité avec le languedocien aftë; broche d'où hâtier étoit formé, de même que, contre-hâtier, ou le long chenet incliné & appuyé contre l'âtre d'une cheminée.

Le landier eft un graud chenet de cuisine debout & qui porte au fommet un fourneau, ou efpece de réchaud. Le terme cafio eft un abrégé de l'italien, capi-fuoco.

CAFIRA, ou cajhira; Tordre le cou. Cafira eft dit par corruption de, cap.vira. C'eft ainfi que, cammas & cammartin font dit pour cap-mas & cap-martin. CAFIRA, ou cajhira; Mettre en haut ce qui étoit en bas, & réciproquement; comme on le pratique pour une jupe, ou un tablier ufes par le bas. Cafira; retourner de même un drap de lit. On le retourne lorfque le milieu étant ufé, on décout les deux lés, pour placer fur les bords du drap ce qui étoit au milieu & réciproquement.

CAFOUIÉ. Voy. Cafio.

CAGA; Aller à la felle; & non à felle. On applique ce même terme, un peu groffier, à une fufée qui s'éboule, parce que le fil en eft trop lâche & n'a pas été pelotonné affez ferré

fur le fufeau.

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fiante des chiens, &c.

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CAGÂIRË. Mino de cagâirë; vifage, ou grimace de conftipé.

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CAGAL; Une chiûre figuré; un avorton un petit bout d'homme.

CAG'ÂOU-LIÉ; Un chienlit, ft. b. petit enfant qui a coutume de fe falir. Un chienlit fe dit auffi d'un carême-prenant mafque mal équipé qui court les rues en Carnaval.

.

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CAGARAOULO; Un efcargot, ou limaçon à coquille. Le terme, colimaçon, peu ufité.

Les amateurs de coquillages appellent limas les limaçons de mer. Nos enfans difent en chantant à un limaçon qu'ils, tiennent à la main. Cagardouleto for tas banëtos, &c. tout comme ceux de Paris leur chantent de même en profe rimée. Colimaçon borgne montre moi tes

nes, &c.

cor

Ce n'eft pas le feul exemple de dictons d'enfans adreffés à d'autres animaux & qui fe tranfmettent d'âge en âge dans des pays & des langues différentes, comme fi ces enfans avoient été à portée de fe copier, de fe communiquer leurs idées, comme le pourroient faire ceux d'une même ville.

Rabelais appelle les limaçons des caqueroles; il en forme le mot, caquerolerie, pour dire, une masure.

Un

CAGARÂOULOU, ou cagarâoulë; diminutif de, cagardou lo; un petit efcargot. jumeau, très-petit pot à bouillic ou à mettre au feu, qui tient environ un demi-fetier une prise de bouillon pour un malade. Il faut dire en françois, un cagraulou.

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ou

CAGARELO; La mercuriele, ou la foirelle plante purgative, dont on fait le firop de longuevie, & le miel mercuriel. Elle entre dans les lavemens pur-gatifs.

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CAGNARDIE; Un cagnard un fainéant, un pareffeux.

CAGNO; Une chienne. = Mine refrognée, air de dégoût, ou dédaigneux. Fa la cagno; faire la mine, dédaigner, fe foucier peu d'un mets qu'on préfente, & montrer à fon afpect un ait dédaigneux comme le héron de la Fable.

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CÂGNO ou qino? Quelle, laquelle Cagnë; quel? lequel? CAGNOTO; Une cagnote: cornette d'étoffe, ou de cotonnée. Cagnoto; petite chienne. CAGO-CHI; Le Bon-henri: plante potagere, l'épinard des montagnes froides. Il eft pérenne. en lat. chenopodium folio triangulo.

CAGO - DIGNÉS, cago-d -du cago-prin, cago-sëc, câgo-mâlios: tout autant de nom d'injure qui répondent à, pince maille, taquin, vilain, ladre, &c. CAGO-FERE. Voy. Caral. CAGO-MIÂLIOS. Voy. Cago

dignés.

CAGO-MÔRTO. Voy. Cargo

cêlo.

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magna : Du crottin de ver à foie bon amandement pour le jeune plant d'oignon. Chaque crottin cylindrique eft moulé réguliérement en rofette à cinq côtés. Il eft dur fec & noir dans l'état de fanté de l'infecte.

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CAGOT, nom qu'on donnoit en Béarn & dans la Gafcogne proprement dite, à certaines familles qu'on croyoit infectées de temps immémorial de la lepre, ou ladrerie.

CAGO-TREPO, La chauffetrape, ou chardon étoilé. Voy. douriôlo.

CÂILA, ou câilar. n. pr. dont la fignification eft peu connue. Cependant il eft rendu dans la b. lat. par, coflare. Et il eft dit dans un ancien acte d'hommage, nec illo caftello nec illo caflare, nec illa fortalifa, &c. d'où l'on peut conjecturer que, câila étoit une forte de fortification. C'eft de, caila que dérive, câilania; redevance qu'un vaffal payoit à fon Seigneur.

CAIMA; Languir de mifere. De là eft formé le v. fr. caimander; mandier.

CAINA; Gémir , craquer : on le dit du bruit aigu d'une porte, d'une voiture, d'une machine, qui ne font pas graiffées à l'endroit du frottement. Les nourrices difent qu'un enfant, caino, lorsqu'il fait des cris immodérés, que rien ne peut appaiser.

CAIRA, ou cáirat; Carré, anguleux, ou de forme angulaire,

CÂIRA; Perché, élevé. Au figuré, difficile à croire ou à comprendre. Më la bâilét câirádo; il me la bailla belle.

CÂIRADES ; Des pois carrés : efpece de geffe.

CAIRE ; Angle faillant d'un bâtiment, d'une armoire &c. La carne d'un volet, d'une porte, d'une planche, &c.

CAIRE, Un coin. Cërca për toutës lous câirës ; chercher dans

ou câissa, produit à lui feul plufieurs épis; lorfqu'il eft à une diftance convenable des plantes voisines, & qu'il a été bien fervi par les pluies pendant que la plante étoit en herbe.

CAISSA, fe dit auffi d'un cheval ragotté & d'un petit homme court & gros.

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tous les coins. Ës për câirës é per cantous ileft par voies & par chemins. En tou câirë; en tout fens. Uno cano dë parë ën tou câirë; une canne quarrée de mu raille. Ana de câirë, aller, ou marcher de côté, faire des zigzags comme les ivrognes. Coupa dë câirë, ou de bifcâirë; couper de biais, au lieu de couper droit. Câirë; carreau: terme de jeu de carte. : CAISSA; au figure; rajufter fes affaires. Aqêlo fënno sës të câtfsâdo; cette femme a bien fait les orges dans cette maifon, ft. fam. c'eft-à-dire, elle s'eft bien meublée, bien nipée. Elle y a pris de la carrure & de l'embonpoint.

CAIRE, ou cazë. v. 1. Tomber. en lat. cadere.

CÂIREL. v. 1. L'affûr d'une arbalete.

CÂIREL. v. 1. Sorte de trait ancien, appelée en françois, garrot, ou carreau, fynonyme de foudre, dont la Fable armoit le bras de Jupiter. b. lat. quarellus, quadrillus.

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CÂIREL; Une fronde. Un paffement pour le bord des habits, ou des chapeaux. CÂIRIÉ. Voy. Flourié. Cairié; un torchon, un effuiemain.

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On dit auffi dans le fens de câiffa pour, taler. Cette ofcille a bien affé, ou bien multiplié.

CÂISSAOU, ou caisfal; Dent molaire, pu dent machéliere.

CÂISSAOU ou cuieifsâou ; Une genouillere de cardeur de laine & de ramonneur de cheminée: morceau de feutre, ou de peau attachés fur le genou, pour garantir la culotte dans cette partie. Caifsdou eft dit ici pour, meur-cuieifsâou, formé de, cuieiffo cuiffe, qui n'eft pas bien loin du genou.

CÂIRILIÉIRO ou flan; Sorte de trou appelé triere dérivé de, carel, ou câirel; trait ou fleche qu'on tiroit à travers ces trous.

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CÂIROU, ou cantou: Terme de maçonnerie; une encoignure, pierre d'encoignure. Un carreau de pierre: pierre de taille approchante de la forme cubique. Moellon, caillou. pr. encognure.

CAIS; La mâchoire. Les dents. Bouta lou câis ën dëfubránfo; faire chommer la mâchoire c'est-à-dire, jeûner. C'eft de cais qu'eft formé, cái sáou.

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CAIS. v. 1. Quafi. CÂISSA : Terme d'agriculture, chauffer un arbre.

CAISSA, clouffa, ou panoulia; Taler. Le bled tale, lorfque fes racines fe fortifient en hiver, & que fa fane s'épaiffit avant que les tiges, ou les tuyaux s'élevent. Un grain bien calé,

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CAISSO; Une caiffe un coffre de payfan. Câiffo dë mor; une biere (qu'on écrit & qu'on prononce comme, biere, forte de boiffon); & non, une caiffe. Cercueil eft un terme plus noble, on le dit de la biere des honnêtes gens, foit qu'elle foit en bois, ou en plomb. Cette derniere eft cependant plus communément appelée, cercueil. CAISSOU

diminutif de câufo; un chétron : petit compartiment, ou petite caiffe avec fon couvercle propre, pratiqué à l'un des bouts d'un grand coffre. cáiffou d'uno rodo dë segno; godet d'un chapelet de puits à roue.

Un caiffon en fr. eft une grande caiffe qui fert à porter les munitions d'une armée. On voit par là que caiffon eft un augmentatif

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