Agël pla canto áou rout; ce plat félé fonne creux. Cette tuile n'eft point félée, elle refonne bien. Pour ne pas confondre dans la prononciation refonner avec, raifonner, il faut ouvrir un peu plus la bouche à la syllabe, rai, qu'à, ré. Il y a des gens qui ne raifonnent pas, ils ne font que, refonner, On dit d'une marchandise qui a hautsé de prix. Fáou canta pu nâou; il faut coucher bien plus gros. 2 CANTAR. v. 1. Une abfoute un fervice pour les morts. C'eft dans ce fens qu'on trouve ce terme dans les vieux registres des Notaires des Cevennes. (Duo folidi pro uno cantare); deux fous pour une abfoute.. CANTAZOUS; Disposition à chanter. Soûi pa en cantarous; je ne fuis pas d'humeur, ou en train de chanter. CÂNTE, cúgnë, ou cun? Lequel? Canto, cugno, ou cûno? Laquelle? Cântes, cûgnës, ou cûnës? Lefquels'? CANTEL; Le chanteau d'un pain, l'entamure d'un pain ordinaire, celle d'un pain bénit. On dit auffi, le chanteau d'un manteau d'un fond de tonneau, d'une meule de moulin, &c. C'en font des pieces en forme de fegment de cercle. CANTOU; Coin carre four. Ruelle. Cap de cantou coin de rue. Au figuré. A vira lou cantou; la tête lui a tourné. CANTOUNADO; Ordures entaffées en un coin. CANTOUNIÊIRO; Femme de mauvaise vie. CANTOURLEJHA; Frédonner, ou gringotter un air, une chanfon; la chanter à voix basse, & comme on dit, entre les dents. CANTOURLO, ou cantûrlo; Tête, bon fens. A bôno cantourlo; il a du bon fens. Cantourlo, ou mounino; ivreffe. A la cantourlo; il eft ivre, la tête lui a tourné. CANULO; Tuyau de feringue; & non, quenule, qui est un barba tifme, ni canule, qui ne fe dit que de l'efpece de tuyau que les Chirurgiens mettent dans les plaies profondes, pour en faire égoutter la fanie, ou dans la piquûre faite avec le trois quarts aux hydropiques, pour faciliter l'écou lement des férofités. CÂOU, ou cu? Qui interrogatif. Cáou pico ? qui eft là ? CÂOU, cal, cháou, ou cáoule; Le chou. I-a fa fous cous gráf sës; il y a fait fes orges. ft. fam. I-a câous é cáous; il y a fagots & fagots, Cal capus; chou blanc, chou cabus. CÂOU, cal, cald, châou chald; Chaud, chaleur. Cette différence dans la prononciation d'un nom qui fignific la même chofe, vient des diafectes différens. Et l'on obfervera que parmi ces dialectes, celui qui eft propre au pays des montagnes fe diftingue des autres par la prononciation de notre ch, dans les mots tels que, chabro, charavira, chafsogno, cha chanta, fa chald, &c. ce qui fonne mal à l'oreille des habitans des plaines & des villes, qui traitent ce langage de groffier. Mais cette prétendue groffiéreté eft une affaite de goût, fur laquelle il n'y a qu'une perfonne défintéreffée & fans préjugé national, qui puifle bien décider: i eft du moins à préfumer que les pays les plus éloignés du commerce des villes & de la fréquen. tation des étrangers; tels que le font les pays de montagnes, ont l'avantage d'avoir mieux confervé l'ancienne langue & d'en avoir moins altéré la prononciation, que dans les plaines plus fréquentées, parce qu'elles font plus traversées de grandes Foutes. On convient en effet que l'altération de Pidiome d'un peuple eft d'autant moindre, que ce peuple a été plus confiné: c'elt parce que la nature a , pour atnfi dire, ifolé le pays de Galles, entouré de montagnes, qui le féparent comme d'une barriere du refte de l'Angleterre, & que la baffe Bretagne étoit comme une espece de cu-de-fac de la Gaule & de l'ancien pays des Celtes; c'eft, difons-nous, pour cette raison que la langue celti que s'eft mieux confervée dans ces contrées que par tout ailleurs. Ce que nous venons de dire de la différente prononciation & du changement de la fyllabe, ca en celle de, cha, a lieu pour le changement qu'on fait de même de la voyelle a, en celle de o, dans les mêmes mots & les mêmes endroits précédens: ainfi dans les cantons les plus ifolés des montagnes, fi on y dit châou, par ex. au lieu du caou, ou du cal des plaines, on y prononce auffi, bajhôno & chastôgno, par ex. au lieu de, bajhâno & caftagno. Et il est à présumer que la premiere de ces prononciations, qu'il plaît à quelques perfonnes d'appeler groffiere, & qui nous paroît donner à un mot plus d'amphafe, eft de la plus haute antiquité. Pour revenir aux termes qui font le fujet de cet article, chaud & chaleur ne s'emploient pas indifféremment. Chaud eft roujours adjectif, il vient après un verbe & ne doit point être joint avec un autre adjectif. Ainfi on dit très-bien j'ai chaud il fait chaud, fouffler le froid & le chaud; & non, j'ai un grand chaud, ni il fait un grand chaud, &c. Chaleur eft un fubftantif qui va très bien avec un adjectif foit devant, foit après le verbe. Je crains la chaleur, la chaleur eft étouffante, on fent une extrême chaleur, &c. CÂOU, chal, cha, châou; Il faut. Ne dites pas, il falloit que j'aille, ou que j'allas, que je vins, que tu aimas, que tu reçus, &c. mais que j'allaffe que tu vinffes, que tu aimaffes, que tu reçuffes, &c. CÂOUCA, ou calca; Fouler le grain; & non, le dépiquer : terme très impropre, & même peu ufité dans fa fignification naturelle qui eft, ôter le chagrin, adoucir, calmer. Ce gain, dit-on, l'a dépiqué de toutes fes pertes. Voy. Efcoudrë. Cauca lou bla à l'airo; fouler le bled à l'aire; & non, à l'iére, qui eft un lourd barbarifme. On dit en proverbe. Li vái dë tou soun cor coumo las câbros qan câcucou ; il y va de cu & de tête, comme une corneille qui abat des noix. Le terme fouler ne fe trouve pas au fens de câouca, dans le Dict. de l'Acad. parce qu'on ne foule pas le grain à plus de cent lieues au-deffous de Paris mais qu'on le bat en grange dans tout le nord du Royaume. C'est la raifon, pour le dire en paffant, pourquoi il manque bien d'autres termes dans cet Ouvrage,' qui ne laiffent pas d'être françois. Cáouca. en lat. calcare. : CÂOUCADO, où foulâdo & calcado; Une airée, une féance de foulage ou la quantité de gerbes qu'on foule en une fois. en une ou deux reprises. On dit auffi, une airée de froment pour la quantité de gerbes de ce bled qu'on met en une fois dans l'aire. Avén fa dos câoucâdos; nous avons fait deux aitées. CÂOUCADO Ou calcado. Voy, Coucájhë. CAOUCAGNO. Aco's câoucâgno; cela n'eft pas mal aisé. CAOUCAJHE; Le foulage du bled: l'action de le fouler. A coufta tan de cáoucâjhë; il en a coûté tant pour fouler. La pálio vôou pa lou câoucajhë; le jeu ne vaut pas la chandelle. CAOUCAL; Lâche, mou, pefant. Butor. Grafo caoucalo; groffe bête. Uno câoucalo; une bégueule. CAOUCALOS; Des corneilles. CÂOUCALOUS; Malingre, CAOUDEJHA; Battre, braffer une liqueur chaude pour la réfroidir; on bat le thé, le café, en les verfant alternativement de la talle dans la foucoupe. Cáoudëjha; faire chaud. CAOUDEJHADO Un rechaud, une chaude. Douna uno cdoude hâdo; donner un rechaud à la leflive, c'est-à-dire la réchauffet avec de nouvelle eau chaude. CÂOUDIÊIRO; Chaleur forte, chaleur. CAOUDO; Promptitude, premier mouvement de colere, L'a tuia ju là cáoudo; il l'a tué dans un premier mouvement de colere. On difoit en v. fr. tour ému de chaude-colle. CAOUFEJHA, verbe fréquentatif; réchauffer, chauffer à plufieurs reprises, en appliquant des linges chauds fur quelque partie du corps. CÂOUFLIT, ou coufi; Plein, farci, entiérement plein. CAOUKIEIRO, Une tannerie & non, calquiere, barbarifme. On apprête les peaux des bœufs & des autres animaux dans les tanneries avec du tan, ou de l'écorce moulue de chêne qu'on met par lits, ou qu'on ftratifie avec les peaux dans les foffes au tan; ce qui s'appelle, tanner. Lorfque le tan a fervi, c'eft de la tannée. Les peaux avant d'être tannées ont reçu d'autres apprêts, entre autres, celui de la chaux pour les dépiler. CÂOUKIEIRO eft dérivé de, câou, ou a câgu. Voy. A cáou. CAOUKILIADO. Voy. Cou couliádo. La touffe, ou hupe de plumes relevées fur la tête de cette efpece d'alouette représente groffiérement une coquille de là le nom de, caoukiliado. CAOULA; Figer, cailler. CAOULADO; CAOULILIOS; Les rejetons d'un chou, par lefquels on prolonge fa durée; ce qui le rend de service une année de plus. CÂOUMAS, ou cáoumagnas. Voy. Châou masso, dérivé du grec, cáouma; de même que, cáoumié; fenfible au chaud. la CAOUNIT; Trépaffé. CÂOUPIZA, ou paouffiga; Marcher fur quelque chofe fouler, y mettre le pied. M'avez câoupiza; vous m'avez marché fur le pied; & non, vous m'avez marché dessus. Câoupiza; foulé aux pieds. CAOUPRË; Tenir, être contenu. Aco li po pa câouprë; cela n'y fauroit tenir. Po pa cáouprë din fa pel; il ne fauroit plus tenir dans fa peau. Au figuré, li podë pa câouprë; cela ne peut entrer dans ma tête, ou je ne faurois le comprendre. en efpgl. caber, CAOUQILIO; Une trompe. C'eft en architecture une coupe de plufieurs pierres taillées & appareillées avec art pour porter folidement en faillie une partie d'édi fice, tel que le coin d'une maifon. CÂOUS, ou caousséno. Voy. Acáou. Tome I. CAO 145 CAOUSSA; Chauffer, buter un arbre, un pied de céleri. Se câouffa d'un pe'nâoutrë; se méchauffer, ce qui n'arrive qu'à ceux qui portent des fabots, ou avec les anciens fouliers; dont celui du pied droit ne pouvoit fervir au pied gauche, & réciproquement; comme on l'éprouve à l'égard de nos fabots avec lesquels on fe méchauffe, en mettant le pied droit, par ex. dans le fabot du pied gauche. CÂOUSSA l'âiro; Glaifer une aire à fouler le bled rendre le fol ferme & uni; c'est , pour en ce qu'on fait encore mieux au défaut de glaife, avec de la boufe de bœuf. CÂOUSSA uno difsâdo, uno rélio, &c. Recharger une maille, un foc de charrue, ou tout autre outil: y appliquer de nouveau fer pour l'élargir l'acérer de nouveau. ou l'allonger & CAOUSSAMENTA. v. l. Chauffure. Jhon difia, no fo digns dëfliar lo corës dë la cáouffamënta di lui. Jean difoit, je ne fuis pas digne de délier la courroie de fes fouliers. CAOUSSANO; Bride, licol. CAOUSSAT. Voy. Câɔuffié. CÂOUSSATARIE ; Bonneterie, chauffeterie fabrique de bas, de bonnets. On appeloit autrefois les bas des chauffes. De là le nom, haut de chauffes ou la culotte. Cariêiro de la Cáouffatarié; rue de la Chauffeterie CÂOUSSE; Un cauffe: haute montagne, ou fuite de montagnes terminées par une plaine de plufieurs lieues d'étendue fuc laquelle s'élevent pourtant des butes & des collines; mais où il eft très-rare de trouver des fontaines. Les bords des cauffes, ou de ces plaines élevées, font trèsefcarpés & représentent la tranche, ou l'épaiffeur de différentes affiles, ou bancs de terre & de rochers dont les cauffes font for T més ces bancs & ces couches de terre paralleles à l'horizon, font de nature calcaire : c'eft par-là qu'on les diftingue dans le pays de ce qu'on appelle, la montagne; dont le terrain & les rochers, de talc opaque & de granit, font entaffés irrégulièrement, & ont des productions différentes & une tout autre fraîcheur que les - cauffes. Ces caufles paroiffent être une des parties du globe qui n'a point éprouvé de bouleversement depuis le dépôt des différentes couches de limon, devenus dans la fuite bancs de rochers calcaires, dans lefquels on voit, non-feulement à la furface de la plaine; mais à différentes hauteurs, des coquilJages fotfiles: ce qui eft un phénomene remarquable, qu'on n'a que peu ou point expliqué jufqu'à préfent, & dont ceut Naturaliftes ont parlé. C'eft fur les cauffes des Diocèfes de Mende d'Alais & de Vabres, qu'on fait avec le lait des brebis qui y paiffent, le fromage appelé de Roque-fort. Cauffes, du lat. cautes. CÂOUSSENAR; Habitant des cauffes. CÂOUSSIDO, ou calcido; Le chardon hémorroïdal. en lat. circium arvenfe fonchi folio. CÂOUSSIE; Chauffure : nom générique qui comprend nonfeulement les fouliers les fabots, &c. mais une efpece de guêtres, ou gros bas de payfans fans femelles. CAOUSSIGA. Voy. Câoupiza. CÂOUSSIGÂDO; L'action de marcher fur le pied de quelqu'un. Caouffigádo; v. 1. foulé aux pieds. CÂOUSSIGAR. v. 1. Fouler aux pieds, marcher fur quelqu'un. Moutas companhas entorn lui eftans; en aiffi që mest lor së douffigavan; une grande foule étoit autour de Jefus; enforte qu'ils marchoient les uns fur les autres. En cant maiormënt vos pefats mërir pëior tormënts, që le Fil de Deu doura câouffigat; combien penfez vous que mérite de plus grands fupplices celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu. El câouffiga lë trulh dë vi; ipfe calcat torcular vini.) CAOUSSIGAR. v. 1. Regimber. Dura câoufa es à tu caouffigar contra l'agulho; (contra ftimulum calcitrare.) : CÂOUSSIGNÉ ; Un chaufourniet il fait cuire la pierre à chaux caffée en morceaux en la ftratifiant avec du charbon fofile. Il y a tel four à chaux dans nos cantons qui brûle fans s'éteindre depuis plus d'un fiecle. Le feu facré des Veftales n'étoit pas plus perpétuel. CAOUSSINADO, ou calcinádo; Chaux détrempée des tanneries & tirées des plains, ou folles où l'on fait dépiler les peaux. L'Académie dit, la palmée : efpece de chaux dont les tanneurs fe fervent pour enlever le poil de leurs cuirs; notre caouffinado feroit donc en françois de la palmée. Caouffinádo eft auffi de la chaux mêlée avec les cendres des manufactures de fa von. CÂOUSSOU; Chauffon; & non, chauffon de pied: expreffion vicieufe, pareille à celle de, cor au pied : ce dernier mot eft de trop dans l'une & dans l'autre. CAOUT-A-CAOUTO; En tapinois, en catimini, ou tout doucement. I-anâvo câour3-à-cáouto; il y alloit en marchant fur la pointe des pieds. CÂOUTELOUS; Pointilleux. Fâcheux. CÂOUVI, ou Cháouvi, ou Cal-vi. n. pr. Chau-vin, Cal-vin. ου CÂOUZAR. v. 1. Perfécuter. CÂOUZAR. v. 1. Chauffer. CÂOUZAS. v. 1. Chauffes. Dënan-cinh të, é cáouza las tuas câouzas, (pracingete & calcéate caligas tuas); prenez votre ceinture & mettez vos fouliers. |