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colonia, prædium, coloni habitazio; maifon de campagne. Habitation d'un colon, d'un agriculteur.

COULOUGNETO, Poltron.= Celui qui fe dédit, qui refufe par timidité, par irréfolution, par crainte bien ou mal fondée.

COULOUMBA; Sorte de feuille de mûrier blanc à mûre blanche ou noire : elle eft mince, médiocrement large, foyeufe dans fa maturité; c'est une de celles dont les vers à foie font les plus friands; elle eft peu différente à cet égard de la fuivante.

La feuille-rofe: le mûrier qui la produit fe garnit moins de feuille que le colomba; mais elle eft plus luifante; & quoique auff: mince, elle a plus de roideur, ou de confiftance, que la feuille de ce dernier arbre; & par cet endroit, la feuille-rofe fe Hétrit moins & conferve plus long-temps fa fraîcheur dans un long tranfport; ce qui eft dans quelques occafions d'un grand

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Ce n'eft pas une chofe aifée d'extirper cerraines plantes annuelles, celles même qui n'ont point d'aigrettes , que le vent emporte il ne fuffit pas de les arracher toutes avant la maturité de la graine; il faut y revenir pendant bien des années.

Les femences une fois répandues & enfouies dans un champ, s'y confervent long-temps & ne levent que lorfque les labours les amenent fleur de terre, ou à la hauteur qui leur eft propre, ou qui leur convient pour germer. Il y a telle femence qui fe conferve des fiecles en terre, fans perdre cette propriété & qui ne l'exerce que lorfque des circonftances favorables à fa végétation fe préfentent.

On en vit un exemple fingu lier dans une espece de plante, qui après l'incendie de Londres, pouffa de toutes parts du milieu des cendres de cette ville & qu'on n'avoit jamais vu auparavant aux environs de fes murs.

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Le célebre Lancifi en fournit un autre, au fujet des plantes qui pouflerent fur les terres qu'on avoit tiré du fond du Tibre, en creufant le lit de ce fleuve, defquelles il y en avoit plufieurs qu'on ne trouvoit point dans le pays..

COULOUMBAR, ou colombar; Un carcan.

COULOUMBINO; Fiante de

pigeon.

COULOUN. en v. fr. colomb; un pigeon.

COULCE; Un lit de plumes; & non coite, qui n'est pas ufité.

COUMAIRES; Des jou-jous, des jouets d'enfant. M'a prës mas coumâirës; il m'a pris mes jou. jous. Fái coumâirës de tou; cet enfant fe joue de tout ce qu'on lui donne. Faghën coumaire ; faifons jou jou, ou jouons à la madame.

Ces jouets font des pieces d'un petit ménage, les meubles d'une chapelle des carroffins, des poupées & tous les ouvrages de bimbloterie appelés des bimblots, que font les bimblotiers.

COUMANDA; Fixer, arrêter la corde qui ferre une charge de mulet.

COÛMBO; Un vallon; lieu bas entouré de collines, ou de montagnes; la vallée eft plus ouverte & plus étendue.,en grec, kumbe; cavité, en anglo-faxon combet, en b. br. combat.

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COÛMBO fait au pluriel, coûmbos; d'où font formés les n. pr. las coûmbos ; le diminutif l'as coumbêtos les compofés coumbo-lufiés, coumbo-báoudo; l'augmentatif coumbas &c. Coumbies & Defcoumbiés paroiffent en dériver.

COUMENSA.

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COUMENSA. Es el que ma coumenfa; c'est lui qui eft l'agreffeur, qui a commencé la que-' relle, qui m'a attaqué le premier; & non, c'est lui qui m'a commencé.

COUMËSTIÉ. v.1. Sergent mis en garnison chez un particulier. Coumëftié, en lat. convictor. COUMITIVO. v. I. Compagnie, cortege.

COUMODË, Aifé, qui eft riche dans une condition médio. cre. On dit, c'eft un bourgeois aifé, ou qui jouit de quelque aifance; & non, commode, qui eft impropre.

COUMOUL; Comble. La mefure comble eft oppofée à la mefure rafe. Aco fâi mâi dë coumoul; cela fait plus de volume, ou plus d'apparence que de réalité, où de poids.

COUMOULA; Combler. COUMOULUN; Le comble, le par-deffus.

COUMPAGNOÛNO; Fille de boutique, ouvriere chez une coututiere, qui a des apprenties & des ouvrieres.

Une

COUMPAGNOÛNO; compagne. Les filles des écoles vont à la Meffe chacune avec fa compagne. Les femmes fe choififfent de même une compagne dans une proceffion; & non, compagnone, qui n'est pas françois.

COUMPÂIRËJHA ; Se régaler entre comperes.

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COUMPANAJHË; Tout aliment qu'on prend outre le pain & la boiffon; ou tout mets qu'on mange avec du pain. en lat. pulmenium obfonium. b. lat. companagium, companaticum. Voy. Pitânfo.

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C'eft de coumpanâjhë qu'a été formé le fr. compagnon. b. lat. companio, companeus, feu contubernalis; celui qui mange du pain en commun avec d'autres à une même table.

COUMPANËJHA, ou pitanfa; manger avec du pain en une Tome I.

quantité proportionnée à celle du mets qu'on y joint, & minager ce dernier. C'est un avis qu'on eft fréquemment dans le cas de donner aux enfans naturellement friands. en ital. commangiarë. Coumpanâjhë eft formé de pan, comme compagnon,

COUMPARANS' À DIRË; c'est comme qui diroit.

COUMPARAZOU; Suppofition, exemple. Për uno coumparazou; je fuppofe. Aco's pa që për uno coumparazou; c'est une fuppofition que je fais, c'eft pour donner un exemple. Vou fés, për uno coumparazou, moun frâirë; je fuppofe pour un moment que vous êtes mon frete, &c.

COUMPARIAIRE; Un Co-sei

gneur.

COUMPELI; Contraindre, obliger. en lat. compellere.

COUMPES; Un cadastre ; & non, compois regiftre public dans lequel la quantité & la valeur des biens fonds font mar. quées en détail. Ce terme dérive peut-être du lat. componere; difpofer, arranger.

COUMPES; Le contre-poids d'une horloge.

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COUMPES CABALÎSTO Rôle des aifés ; c'est-à-dire de ceux qui n'ont que des effets mobiliers & point de biens fonds. Voy. Cabalifto.

COUMPESIA; Enregistrer, ou coucher fur le cadaftre; & non, compefier, barbarifme. Mettre au rôle des aisés, fi l'on parle des perfonnes dont on taxe l'aifance.

COUMPISSA; Salir d'urine piffer, ou uriner contre quelque chofe. Se coumpija; se mouiller de fon urine.

COUMPLANTA. v. 1. Planter, planter en plein un champ; & non, complanter; terme formé de la b. lat. complantare.

COUMUN; Populaire, affa ble, qui dans un rang diftingué s'humanife avec les inférieurs & leur parle avec bonté & aves Bb

une décente familiarité; il y a tout à gagner à cette affabilité, & rien à perdre; quoique l'orgueil en dife.

COUMUNAL; Des communes; pâturages communs d'une, ou de plufieurs Paroiffes. COUNCAGA (së); Se fâcher, fe dépiter, crever de dépit.

ge,

COUNCHA ou dourëza; Bréneux, fale. Salir fon liny faire des ordures. Se councha; fe falit, s'embréner, au figuré. Së fenti councha; fe fentir coupable. Që ës councha së torkë; qui fe fent gâleux fe gratte, ou qui fera morveux fe mouche. On écrit, fale ou malpropre, differemment de, falle, piece d'un appartement.

COUNCHA eft le même que l'ancien mot, conchier. en b. br. conchefa; fouillé.

COUNDAMINO. n. pr. paroît être corrompudu lat. campus Domini; champ du maître, champ feigneurial, ou particuliérement affecté au Seigneur d'un lieu, & qui étoit exempt d'impôt. On appelle en effet le plus fouvent du nom de condamnine le champ, ou l'enclos attenant, ou fort près du Château d'un Seigneur : c'eft à fon égard ce que font par rapport au Roi les terres domaniales.

On a dit fucceffivement, campus Domini, camp Domini; & par la tranfpofition de l'a en o, & de l'o en a, comdamini, condamini, & enfin coundamîno.

Cette étymologie nous paroît mieux fondée que celle qu'on pourroit tirer de, Condominus; Co-feigneur: quoique l'analogie des fons foit pour celle-ci, bien mieux que pour l'autre.

COUNDURË; Ranger, ferrer dans quelque endroit, par ex. dans une armoire. Së coun dúrë; s'établir, fe marier.

COUNFIRMA ; Ette confirmé, recevoir la confirmation. Avés iuêi counfirma ? avez-vous été confirmé aujourd'hui ? at coun

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Le confifeur & le confiturier font l'un & l'autre des confitures; mais le confifeur, qui eft aux gages d'un maître travaille dans l'office & pour le compte de fon maître au lieu que le confiturier tient boutique & fait des confitures pour le public à qui il les vend.

COUNFROUN; Les limites d'un champ, les tenans, les aboutiffans d'une piece de terre d'une maison, d'un héritage; & non, confront, gafconisme, Ces deux chemins font les tenans de cet héritage, (lous counfrouns.) Cette riviere eft un des aboutif

fans de ce pré, ou ce pré y

aboutit.

Les limites qui font une étendue en longueur d'un champ, d'un héritage, marquent ce qui termine ce champ confidéré en lui-même : les tenans & aboutiffans défiguent le rapport de voi. finage avec les champs voisins.

On dit au figuré, aco's un orë counfroun; c'elt un fort mauvais voitinage.

COUNFROUNTA. b. lat. infrontare; confiner limiter avoitiner, aboutir, être limitro phe, &c. & non, confronter qui eft impropre. Counfrountan ënsën; nos terres fe tiennent, nos champs fe touchent. Dans les contrats de vente on dit, un tel a vendu à un tel un champ confrontant du midi, &c. Il faut dire, qui aboutit du midi à, &c. Counfrountë ëmb'un tâou; mon champ confine avec celui d'un tel, ils fe touchent d'un tel côté ; & non, fe confrontent. On confronte des témoins

firma de mari; j'ai été confirmé dans une procédure, & une

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marchandife avec une autre. COUNOUL eft proprement une quenouillée où le paquet de chanvre, ou de laine dont une quenouille eft chargée: cependant dans cette phrafe, ai fiala dous counouls, il faut dire, j'ai filé deux quenouilles.

COUNGRIA; Engendrer produire. Ce terme elt employé pour la production des plantes & des infectes. Se coungria; pullu ler. La fougere, le chien-dent, les puces, les punaifes pullulent, prodigieufement; së coungriou. Las fennos coungrlou las niêiros; les puces s'engendrent & fe reproduifent dans les jupes des femmes.

COUNILIA; S'évader, s'en

fuir.

COUNILIEIRO. v. l. & u. pr. de lieu; une garenne : lieu à la campagne où il y a des lapins & où l'on prend foin de les conferver. On appelle, garenne forcée, un petit lieu clos de murailles, ou de folfés, où l'on éleve des lapins.

On difoit coniliere dans le temps où les lapins étoient appelés des conils, du lat. cuniculus. = Coniliere au figuré, détour, fubterfuge, échappatoire. COUNJHE. San counjhé; fans adieu. Je ne vous dis pas adieu; mais à vous revoir. On dit communément dans nos Provinces je vais prendre congé d'un tel qui eft fur fon départ; au licu de, je vais lui fouhaiter un bon voyage. C'elt celui qui part; & non, celui qui demeure, qui prend congé, ou qui fait fes adieux avec cette différence qu'on prend congé, ou qu'on va prendre, ou demander les or dres

ou les commiffions d'un fupérieur, ou de quelqu'un qu'on refpecte; & qu'on fait fes adieux à fes amis, à fes égaux, à fes inférieurs.

COUNOUISSE. Së counoui bë që fes eftranjhe; il paroît bien; & non, il fe connoît bien que vous êtes érranger. Se counou pa cantë ës lou pu nêci; il eft difficile de dire lequel eft le plus imbécille. Ce malade a eu fa connoiffance jufqu'au dernier moment; & non, il s'eft connu, qu ils'eft reconnu jufques,&c,

COUNSEGNUR; Co-feigneur; & non, Confeigneur.

COUNSEN, ou coufsën; Confentant. L'i fen counsën; nous y confentons; & non, nous y fommes confens. Counseën complice.

COUNSULTO. On dit égale ment en françois, une confultation d'Avocats & de Médecins ; & non, une confulte.

COUNTA; Épeler les lettres; comme lorfqu'on dit, a, be ce, de, ef, &c, il faudroit pro noncer, ou épeler les autres lettres de même, & employer le moins poffible de fons étran gers à la prononciation des confonnes, & dire par ex. he; au lieu de, ache, el, em, en " er; & mieux encore, le, me, ne re, fe, ze; au lieu de, elle " emme, enne, erre, izete; encore moins, ello, emmo, enno, ce qui cft une fource de fautes pour les enfans, & de difficultés qui arrêtent long-temps leurs progrès dans la lecture.

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&c.

COUNTA; Un Comté; & non, une Comté. On dit cependant, une Comté-Pairie; la Comté, pour la Franche-Comté. Et l'ufage même a prévalu de dire le Comta Venaiin ou d'Avignon, ou abfolument, le Comtat: par-tout ailleurs on doit dire, un Comté; & non une Comté.

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COUNTA; Compter. On dit d'une femme enceinte, së cônto pa pus; elle ne compte plus; & non, elle ne fe compte plus. Së cônto dë trës mëzës; elle est enceinte de trois mois.

Comte & compte fe prononcent comme conte à dormig de bout.

COUNTROVERSO; Contra

1

diction. Fai toujhour la countroverfo; il ne fait que contrarier.

COUNTÛGNO. Sëra pa de countûgno; ce ne fera pas de durée. Li vai de countûgno; il y va habituellement. Aco's pa de countûgno; ce n'eft pas une habitude.

COUNVËNI. Lorfque convenir exprime un accord, on le joint avec l'auxiliaire, être. Nous fommes convenus à tant; & non, nous avons convenu. Mais fi convenir exprime le goût, l'inclination, l'on dit avec l'auxiliaire, avoir, cette maison m'a toujours convenu.

COUNTOROLLË. On écrit & on prononce, contrôle, contrôleur, contrôler.

COUPA. Or coupe avec un inftrument tranchant : ainfi on coupe du pain & du bois avec un couteau; une branche d'arbre avec une ferpe ou une coignée, de la toile, une étoffe, avec des cifeaux, &c.

On ne coupe pas les chaifes, les dents d'un peigne, une af fiette, une bouteille, des vitres, &c. mais on brife les chaifes, ou quelqu'autre meuble pareil; on caffe les vitres, les dents d'un peigne, celles d'une mâchoire, les affiettes, les bouteilles, &c. On rompt une branche avec les mains, on déchire de même du papier, du linge; & quand on les coupe, c'eft avec des cifeaux, & fi l'on fuit un deffein, on les découpe. L'on perce un chapeau, l'on taille la vigne. Mais on ne fe taille point les doigts, on fe les coupe, on s'y fait des entailles.

Të coupardi lous brafsës; je te cafferai les bras. Coupa de cur; couper à cœur terme de jeu de cartes. Copë dë trèfto ; je coupe à tréfle; & non, je coupe de

cœur, &c.

COUPA, au figuré. Coupa lou vifájhë; brufquer quelqu'un, lui rompre en vifiere, fui couper

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le fifflet par une repartie défobligeante, par un terme offençant. D'uno paraoulo vou côpo ou vifâjhë; fi on lui dit quelque chofe il vous plaque au nez des chofes outrageantes, il vous rabroue, il vous relance il Vous repart par quelque brutalité. Fai un'aourë që coûpo lou vifajhë; il fouffie une bife qui perce, qui cingle le vifage. Coupa lou mourrié; corroyer de nouveau le mortier. Coupa din la car vivo ; couper dans le vif, &c.

COUPA, en parlant des couleurs; trancher. Ces deux couleurs tranchent trop ; c'est-à-dire, qu'elles font un trop grand contrafte, qu'elles devroient fe rapprocher par des nuances, être mieux afforties, plus analogues.

ou

COUPE, ou coutë; Le chignon du cou, ou le derriere du cou terminé en haut par la nuque, ou le creux qui eft entre la tête & le chignon. C'est au haut du chignon & de la nuque qua commence le tignon des femmes, ou la partie des cheveux qu'elles ont derriere la tête qu'elles abattent, qu'elles relevent qu'elles treffent en cadenette, &c. &c. felon l'étiquette du mois de l'année ou que le vent de la mode fouffle. en efpgl. cogote. Coupe eft dit pour capët. Voy. Copër.

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les

COUPÉOU, ou coupel; Copeau ; & non coupeau, copeaux que fait la varlope des menuifiers font en rubans roulés en volute. On fait auffi des copeaux avec un couteau, une coignée, &c.

COUPÎ-O; Une affignation, un exploit.

COUPO; Un brafier de tole, ou de cuivre; & non, une brafiere.

COUPO VÊDÎLIOS, ou sëgh” ëmbounils; couteau de fagefemme.

COUQA; Cocher, entailler, faire la canelure à un fufeau.

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