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amaluga; il s'eft brifé, il s'eft fracaffé le corps. AMANA, ou amanada; Ramener, raffembler > amener à un même tas, en un peloton. = Amana; ferrer empoigner, cueillir à pleines mains. On dit d'un ouvrage des mains. Li Joûi pa amanada; je n'y fuis pas habitué, ou exercé, je n'en ai pas la pratique. Siés be amanada; te voilà bien preflé. Vënie tout amanada; il venoit avec un air de confiance & d'empreffement.

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AMANDUI. v. 1. Tous les

deux.

AMANEL; Un paquet. Amanel de fardëtos; un paquet de menu linge. Amanel de clâous; trouffeau de clefs. Amanel eft auffi une petite quantité de grains, de pois, de féves, &c. qu'on potte au fond d'un fac Qan voulés de l'amanel? Combien du fond du fac? Dérivé d'amana.

AMANELA ; Empaqueter, mettre en paquet.

AMANTOULA, où s'amanta; S'envelopper dans un manteau. AMARËJHA; Être amer, avoir de l'amertume. On dit en proverbe. Që plâidêjho malâoutejho, é tou fa që manjho amarëjho.

AMAREL; Le cérifier fauvage dont l'écorce eft un fébrifuge. En lat. (Cefarus filveftris amara.)

AMARELOS; Fruit du cérifier fauvage.

AMARGAN; Amer, tirant fur l'amer.

AMARGAR. v. 1. Être amer, caufer de l'amertume.

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AMARIGNÉ; Souche d'ofier franc: plant d'ofier qu'on recepe ou dont on coupe les jets chaque année.

AMARINAS; Le marfau, ou marfaule ou faule des montagnes.

AMARINO; Scion, ou brin d'ofer franc, ou fimplement

de l'ofier. Le nom, ofier, convient également au plant & aux brins de l'ofier. On les diftingue par les circonftances, auxqu'elles il faut avoir égard, pour l'intelligence de bien d'autres mots françois.

C'est un embarras qu'on éprou ve plus rarement dans le Languedocien plus riche en termes qui expriment des chofes d'un ufage ancien & plus familiers aux habitans de la campagne.

On dit j'ai beaucoup d'ofiers dans mon oferaie.

AMARINO, du lat. ( Salix amerina,) d'Ameria, ville d'Ombrie, en Italie. En lat. (Amerinum.)

AMARINOUS; Flexible, pliant. Ofiers.

AMAROU amarelo; Le copois: efpece de geffe, que les botanistes appellent Aphaca: elle a fes feuilles ovales en tré fle. Lorfque fa femence fe trouve un peu trop mêlée avec le bled, elle donne au pain de l'amertume.

AMARVIDOMËN; Diligem

ment.

AMARVIT ; Diligent, dégourdi, éveillé, allerte.

AMARVITS. v. 1. Prompt. Ëfpërit ës amarvits; (Spiritus promptus eft.)

AMASSA; Cueillir. On cueille les fruits fur l'arbre & on ramaffe ceux qui tombent à terre. On amaffe les balaieures avec le balais & on les ramaffe avec la pêle. Voy. pour les temps du verbe cueillir, l'article, acampa. AMASSAJHË. Voy. Acampâjhë.

AMASSAIRE. Amassâiro. Cueilleur, cueilleufe de feuille de mûriers; & non; ramaffeur ramafleufe. J'ai tant de cucil leurs, & je donne tant à mes cueilleufes. Si l'on parle de châtaignes, amassairo fe rend par, ramafleule.

AMASSATS. v. 1. Affem

blés. *

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AMBRIEF. n. pr. St. Ambrois, dit pour St Ambroife, n. pr. de Fieu, ou St. Ambrois, Évêque de Cahors.

AMDOS. v. I. Les deux, les deux enfemble. Ompliro amdoas las nâous ; ils remplirent les deux barques.

AMECHI; Épithete des cheveux plats, en toupets féparés, & de plus, gras, ou huileux : cette derniere façon des cheveux qui a paffé de nos jours pour une mal-propreté choquante, a été fans doute une des raifons de l'ufage où l'on s'eft mis de les poudrer; ufage qui ne date que de la fin du dernier fiecle : avant cette époque, les perfonnes les plus élégantes, & du rang le plus diftingué, mais dont la tête étoit fujette à beaucoup tranfpirer, avoient fans doute la chevelure, fi non auffi plate, au moins auffi huileufe que celle de nos féminariftes du temps paffe, fans fe douter que ce fût une mal-propreté choquante; ni

qu'il y eut en cela 'plus de ridi cule, que dans leur moustache & leur longue barbe: tant if eft vrai que tout eft dans le monde une affaire de mode & d'opinions variables, qui fe fuccedent l'une à l'autre fans regle, fans raison, fans stabilité.

AMELAN. Un balach d'amëlan. Voy. Abërlënkié.

AMELLÄOUS ; Des olives amellaus olives à confire, groffes comme des amandes.

AMELO, ou amënlo; Amande, fruit: terme homonyme d'amende, ou peine pécuniaire. Amelo-cacho-dën, ou abalêno; amande à coque tendre.

AMEN. Teni d'amen; Être aux aguets. L'N d'amen eft liquide les gafcons la font fourde & nafale: on les reconnoît à la prơnonciation de ce terme ; com me au temps de Gédeon les Eirphratéens fe déceloient à celle de fciboler; qu'ils prononçoient Sibolet; & les François des vêpres ficilienes au mot italien ciceri.

AMENANSOS; Fête de nôces. Cérémonies. Bë fas pla d'amënanfos; tu fais bien des façons.

AMËNDRI; Diminué. = Amander, diminuer de prix.

AMËNLA, Rocher, ou pierre d'amella: forte de marbre du genre des bréches formé de pluheurs cailloutages qui imitent groffiérement des amandes.

AMENLOU; Amande: on le dit également de celles des noyaux de pêches, d'abricots de cérifes &c. Le françois amande, fruit de l'amandier confond le brou & la coque de ce fruit avec la partie qu'ils contiennent bonne à manger, que nous appelons amenlou; trèsdiftingué, d'amenlo.

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AMENUDA. Voy. Aprima. AMERBIT; Éveillé, gai, allerte..

AMËRITA ; Mériter. Aco t'amërito ; c'eft bien employés

pour dire , que celui dont on parle mérite bien le mal qui lui eft arrivé. Acad. Aco i-amërito coumo l'âoumorn' ëmb’un pâourë; c'est employé comme fié. vre en corps de moine.

AMERMA, ou mërma. Voy. Mërma.

A MERMOMEN; Diminution.

AMËRMAR; v. 1. Diminuer, retrancher.

AMËZURANSA. v. 1. Sobriété. = Modeftie.

AMËZURAT. v. 1. Sobre. Siam_amëzurat ; ( fobrii fi

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AMOUCHOUNA, acrouchouni, ou rafit; chiffonné bouchonné. - Bouchonner friper, foupir, froifler; mettre en bouchon du linge, du papier, &c. S'amouchouna, ou s'agouruda; fe blotir en un coin, baiffer la tête & les épaules, fe mettre en un peloton, fe ramaller tout le corps de crainte & de frayeur.

AMOUDA; (s') Se mettre en train, en difpofition de faire quelque chofe.

AMOULA; Aiguifer, plus ufité qu'émoudre. On aiguife les couteaux, les cifeaux, les coignées; lorfque le tranchant en eft rebouché. On donne le fil aux canifs, aux rafoirs. C'eft avec du canepin que les chirur giens s'affurent que le fil a été bien donné à la pointe de leur

lancette. Les artifans affûtent fur un grès le fermoir, la gouge, le bec-d'ane, &c. On fe fert auffi d'une pierre à l'huile, d'une

meule, & non, mule, animal domestique.

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On dit, frais émoulu du college; & non, frais moulu, à moins qu'on ne parle du tabac ou de la farine. Émoulu, eft. le participe du verbe, émoudre, fort différent de, moudre.

AMOULÂIRË

ou aguzët; Un émouleur, un gagne-petit, qui eft un émouleur ambulant. En v. f. amoflaire, dérivé de, môlo.

;

AMOULETO, ou moulŝto Le cornet d'un écritoire de poche.

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Courbé, ratatiné de vieilleffe. S'amoulouna de pôou. Voy. Amouchouna. S'amoulouna davan câoucun; plier la tête & les épaules, s'humilier. S'amoulouna coum'un cabudêou; fe tapir derriere une porte, fe mettre en peloton.

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AMOULOUNÂIRË amoulounâiro de pra; Un faneur une faneufe. AMOULOUNAJHE; Le fanage d'un pré.

AMOUN, amound'âou; Làhaut. Par la premiere expreffion languedocienne, on marque vaguement un endroit haut, dans l'autre, on l'indique comme au doigt. Për aqi-n-amoun; par làhaut. L'N, d'en haut eft nazale & l'H en eft afpirée ; c'est une faute de prononcer d'a-no.

Un Poëte de Montpellier nommé Gervais a rendu amoun & amoundâou , par, au ciel, dans la traduction fuivante de l'Oraifon Dominicale.

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AMOURIÉ; Le mûrier: arbre dont il y a deux efpeces en Europe & plufieurs variétés. On n'a encore vû que le ver à foie fe nourrir de la feuille du mûrier; les chenilles les plus voraces n'y ont jamais touché. Ce que les anciens ont dit de la prudence de cet arbre, qui ne Pouffe fes feuilles qu'après la faifon des gelées, doit s'entendre du mûrier noir, plus connu autrefois & plus ancien dans nos contrées que le blanc: car pour ce qui eft de ce dernier, la gelée brouït auffi fouvent fes bourgeons , que ceux des arbres les plus décriés par leur imprudence.

Couverte

AMOURO; La mûre, fruic du mûrier. Amoûro de raftoul; la mûre des chaunes la plus délicate des mûres de ronce, de couleur bleue & d'une fleur, ou pouffiere farineufe, comme les prunes noires. Amouros de dâmo; mûres de préfent, ou du mûrier noir.

On ne diftingue point dans la prononciation, ni dans l'orthographe le mot mûre, fruit d'avec, mûre, ou en maturité. Le chevron qui fupplée l'e qu'on mettoit autrefois à meure, y eft aufi inutile qu'aux mots fu vu, lu, cou, mou, pu, fou &c. Et ne devroit être employe

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AMOUROUZI, ou imourouzi, ou afatouni; Affouplir une étoffe, attendrir, donner de la fouplefle, rendre pliant, flexible. La gelée attendrit les choux. AMOUSSA; Éteindre le feu, les bougies, la lampe.

AMOUSTÉLI; Maigre dé charné, fluet de vifage comme le mufeau d'une belette. Dérivé de, mouftélo.

AMOUTELI; Grumelé, ou en grumeaux.

AMOUTI; Gazonné. On ne donne l'eau aux prés nouvellement femés que lorsque la terre elt gazonnée.

AMULAR. V. 1. Mouiller. Amulava los pés de lui de lagrëmas; elle lui mouilloit les pieds de fes larmes.

AN. L'an dë dë-lái; 11 y a deux ans. Tér faghet un an; il eur hier une année ; & non, hier fit un an: car le mot, hier ni la chofe qu'il exprime ne font pas des années.

AN, ou am. v. 1. Avec. An ël, ou am b-ël ; avec lui. An de; afin de. pour cela.

An daco;

ANA; Aller. m'ën anêrë; je m'en allai; & non, je m'en alla. l'ai anan ana; nous y allons tout-à-l'heure; & non, nous y allons aller. Il s'en eft allé; & non, il s'eft en allé. Quoiqu'on dife dans le ft. fam. faire en aller tout le monde, & un fecret pour faire en aller les Touffeurs du vifage. Mais il faut dire, fon entreprise eft allée en fumée ; & non, s'en est allée, &c.

S'en aller fuppofe un principe de mouvement dans la chofe qui s'en va. Anec sën. v. 1. Il s'en alla. Anec d'aqi;( abiit inde.)

retour

Une femme dit à fa fervante. Si on me demande dites que je fuis allée à la meffe, fi effectiveme... lle y eft allée & qu'elle ne foit pas encore de car dans ce cas elle doit dire j'ai été ce matin à la meffe; & jamais, je fuis été; de peur que quelque plaifant ne répli que; & moi je fuis hiver."

nous

C'eft fur ce principe qu'il faut dire, j'ai été chez vous ce matin; & non, je fuis allé. Cette chambre eft trop petite, ne faurions y placer deux lits; & non, y faire aller deux lits. S'ën vâi mouri; il fe meurt; & non, il s'en va mourir. Vous allez à la promenade, j'irai avec vous; & non, je viendrai, &c. Së për aco në vái; s'il en est ainfi, s'il en faut juger parlà, &c.

ANANS, ou ans. v. 1. Avant, auparavant. Nofia fata la mia volonta anans la tua ; ( non mea voluntas fed tua fiat.) Voy. Davan.

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ANANTI, ou alanıi; Avancer befogne.

ANAOUTA; Hauffer.

ANC. v. 1. Jamais. Anc caritas no cafec; charitas numquam excidit.) Anc mâi no fo vift aital hom; on n'a jamais vu un homme comme celui-là.

ANCADO, ancáou, ankidou, ou ânco; Une claque, coup du plar de la main fur le derriere. Dérivé d'anco, hanche, dont l'H s'afpire & qui eft différente de l'anche d'un haut-bois.

ANCHOIO, Un anchois, de bons anchois; & non, de bonnes anchoies.A lous iuels bourda d'anchôios; il a les yeux bordés d'écarlate: on le dit des yeux éraillés. Ëskichas coumo d'anchôios; preffés comme des ha

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