& fourdement sur l'o final, qui prend un fon moyen entre lo ouvert & le féminin françois. C'est proprement l'o bref italien dans , fatto , pecto, que nous prononçons dans, fënno, fofo, câbro, farlôco, louzino, enco, ëniërigo & femblables subitantifs féminins dont la pénultieme est longue. Les termes de l'espece précédente étant très-fréquens dans le discours; il n'est pas étonnant que nos Languedociens portent par habitude cette prononciation dans certains mots françois , dont la pénultieme est breve; & qu'ils allongent cependant mal à propos, en passant rapidement & lourdement sur la derniere , quoiqu'elle soit longue : en sorte qu'ils renversent la mesure ou la quantité de ces mots; tels font entre autres les mots, cancer, crédit, créfus , David, brocoli, abdomen, examen , fagoton, fætus, galbanum, roffolis, l'Angelus , Cadix, Croix de Jésus, phénix, un Pater , &c. qu'ils prononcent comme si leur pénultieme fut longue ; & que ces termes fussent écrits ou accentués ainsi, câncer, crêdi, Davi , brocoli , examen, fagoton, l'Angelus, Croix de Jéfus , &c. au lieu qu'il faut au contraire appuyer sur leur derniere syllabe & rendre breve la pénultieme, ou la passer rapidement. La prononciation du latin se reflent chez tous les peuples de celle de leur idiôme ; nous en avons déjà cité des exemples, par rapport au languedocien : la voyelle finale dont nous avons parlé ci-devant, nous en fournit un nouveau. Nous la prononçons à la languedo. cienne & fort mal dans les mots latins tels que , credo distingò, primò, secundò, in o&avo, in folid & semblables, en donnant à cet o final un fon foible qui approche de l'e muet françois : au lieu du fon plein & élevé qu'il doit avoir en y appuyant; selon la maniere de prononcer en usage dans l'Université de Paris. (a) (a) Un françois qui peut parler & lire correctement le latin nc fauroit suivre sans doute de meilleur modele que celui de cette célebre école; & l'on ne peut regarder que comme une fingularité qui ne doit pas cirer à conséquence l'affc&tacion de ceux qui empruntent des étrangers la maniere de prononcer le latin. Telle est celle de quelques gens de lettres qui prononcent à la maniere des Allemanis, ou des Italiens suivans causa , auctor , autem , ausin, & sembiables ; comme s'ils étoiene kerits , caoufa, doudor, doucem , doufim , &c. au lieu de prononcer, Ce qu'il y a de plus dans notre prosodie, dont nous u'avons donné qu'une ébauche ipforme, n'eft ni assez conņu, ni assez débrouillé pour que nous nous y arrê. tions plus long-temps : outre que la sécheresse du fujet ne feroit pas suffisamment rachetée par l'utilité qui en pourroit revenir. les mots 2 Nous ne poufferons pas plus loin ces remarques. Nous craindrions de fatiguer en pure perte le Le&teur, s nous infiftions plus long-temps sur des choses dont l'Abbé de St. Réal dit , qu'ity'a autant de honte de les ignorer, que peu de gloire à les savoir : mais, ajoute-til, parce qu'il y a peu de gloire à les favoir , ceux qui font des livres où ils en devroient parler , tiennent aus dessous d'eux d'en écrire : & parce qu'il y a de la honte à les ignorer, bien des gens les ignorent toute leur vie, de peur de faire connoître en s'en instruisant, qu'ils ne les lavent pas & faute de livres qui 'en parlent. otem , cosa , o&tor, &c. On peut en dire autant des mots suivans , quidem , quibus, &c. que quelques-uns prononcent , coujdem, couibus ; au lieu de cuidem, cuibus , &c.' it n'importe guere que leur maricre de prononcer soir plus con. forme à celle des anciens Romaius; parce qu'en fait de langage c'eft à l'usage de donner le con; s'il est d'ailleurs autorisé par le plus grand nombre de ceux qui sont en réputation de bien parler. Cet usage ne pároît pas encore bien décidé sur la maniere de faire sonner l'i suivi d'une n au commencement & au milieu d'un mot latin ; tel que dans infra, princeps ; la plus sainç partie des gens de lettres donnent après le célebre Rollin à l'i de ces syllabes le ton qui lui est propre. Le plus grand nombré prononce coś mots comme , enfra, engens, prenceps , &c. C'elt par une mauvaise imitation de cette derniere façon de prononcer, que certains Languedociens fone sonner les syllabes in & im, comme ain, ou ein, ou en, i°. dans la préposition in 2o. dans les mots latins qui commencent par im, suivi d'un autre m, tels que immitis , immorus, &c. 3° : dans les mots hébreux', Cherubim, Seraphim. Ces Languedociens prononcent ainli ces mois. en nomine, emmitis , emmotus , Cherubem, Seraphem ; qui sont : autant de fauces grossieres. Il y a cependant quelque exception à faire sur la préposition in; J'Académie dit qu'il faut prononcer, en folio, en quarto , douze, en vingt-quatre, &c. mais in-8°. qui est la seule de ces expressions où cette prépolition conserve la prononciation latine. 3 en TAB L E A U De nos Diphthongues & Triphthongues appli quées à des mots Languedociens ; sur lesquels on pourra s'exercer pour se familiariser avec notre orthographe , réglée sur notre maniere de prononcer. Quelques-unes de ces Diphihongues paroissent les mêmes au premier coup-d'ail que les Diphihóngues françoises ; mais la prononciation y met une grande différence : c'est pour la faire mieux sentir, qu’à côté des mots Languedociens nous avons joint les mêmes mots rendus selon la prononciation françoise. DIPHTHONGUÈS LANGUEDOCIENNES. PRONONCIATION TRANÇOISE. ai . dans maillo mâchoire meffe, ou maille. dans peiro, pietre pere. dans fouzšire. laboureut fouzere,ou foužeïre ôi dans fôirë l'abouret à la maillé; follère , ou fuiic. oũi daos doúirë jarre dolite. kou. dans nãou auge à cochons ouro. eou. dans pêou cheveu pou , ou pé-on. cou. dans fëouzë fougere fe-oure , ou foufe. io. dans börio mérairie bori. iou, dans faliou brandon iou. dans síourë liége fi.oure. cou. dans fõourë bagage fo-ours. ouo. dans caouo chore TRIP N THONG U E S iai. dans biới ciprit, adtelte bié. iâou dans sãou coi lio. iei dans niêiro puće niére. icou dans digherë-ićou dis-je iou. iãou dans mioou mulet miou, du mio-on. ioué dans ajhinouliouer prię.dieu jue. dans jhiuel ivraic juel. oući dans ouei. aujourd'hui TE' TRA PHT HONGUES. suêi dans iuêi; aujourd'hui , & dans cadiucisso; cosse de légume. vili dans cuiéilo ; cuille , & dans cuicillus , cuicillkou. nau, . . . . EXPLICATION DES ABRÉVIATIONS & des Accens. n. pr. v. 1. romance. v. fr. . It. fam. style familier, ft. b. style bas. pr. prononcez. par ex. par exemple. nom propre. b. br. terme bas-breton qu'on croit être le même que le celtique. b. lat. terme de la basse latinité. terme du vicux françois. lat. latin. Efpgl. Efpagnol. Ital. Italien. Acad. Académie, qu ce qui est cité d'après le Dic tionnaire de l'Académie Françoise. Coft, d'Al. Extrait d'un ancien titre languedocien du XII. siecle intitulé , Efatus e Costumas d'Aleft. f Accent de l'ë très-fermé. Voy. le second 5. des remarques ci-devant. Accent circonflexe & prosodique. Voy. le qua. yricmc 6. des remarques. 至 f L'l très-fermé marqué de l'accent circonflexe. Division qui sépare les différens feas d'un même V.ou Yoy. . . Voyez. . . . A, Prépofition de v. I. å la gos; conjurer les Chenilles , ok për fi ; enfin. A la vädgda ; Au- les chatter. = s'Abali lignifis, trefois , un jour. aussi quelquefois , s'effrayer reur, qui selon le ABÂISSÂDO ; Inclination , ton & lcs circonstances, signifie, ađion de pencher la tête ou le fi! fi au diable ! oh fi donc corps en ligne de respect, ou Ou bien, le diable l'emporte , d'aquiescement. Lé Prälat d'Am- &c. Si vous êtés de l'autre, dis b'un abâiffâdo di cap, li mof Panurge , ayalisco satanas. C'est tro sa pënfâdö. le, dii te perdart , des Latins.. ABALAN Abalou ; Génés ABÂLSĖS. Voy. Agôous'ës.. teux, libéral. A BÂNDO; à part, à l'écarta A BALANDRAR; Bao loin d'ici , laissons cela. Faissota lancer. abando ; trêve de cérémonics. ABALAOUZI. Voy. Ësbaa ABÂOUCA ; Calmer. laoui. ABÀOUCHA (5'); Tombet ABALI, ou Avali ; Perdre sur le nez, ou sur le visage. égarer. s'Abaii, ou s'avali ; dis- ABÂOUTI; Pâmer , tomber en paroître à la maniere des ef défaillance. so Abãoutis d'aqi-e-qis pries, ou des revenians, se dir- il s'évanouic à toute heure , & lipet comine un fonge hon, il évanouit. comme une ombre. s'ës abali; ABAOUZA ; Recourtier un il a disparu. Tou s'abalis ëntre vare, un vaisleau, les tournee fas mas; tout ce qu'il tient fond dessus-dessous lorsqu'ils font entre ses mains. Abali lasërit tette, 2 ou |