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avec les humeur en general, mais feulement avec celle qui a plus d'analogie avec clle; c'eft-à-dire, avec quelqu'une des humeurs qui fe feparent dans les inteftins. Elle ne doit pas non plus s'allier avec toute cette humeur; car comme nous l'avons remarqué, elle. eft répandue dans tous les vaiffeaux du fang, elle forme une infinité de petites gourtes diftinctes & féparées, & il eft impoffible que les cruditez s'allient avec chacune en particulier; & par confequent, il n'y a qu'une certaine quantité de cette humeur qui fouffre.' une alteration vicieufe. La plus grande partie fe conferve dans fon état naturel, auffi-bien que la plus grande partie des glandes qui fervent à la fé

parer.

Examinons prefentement comment* cette humeur s'épaiffit par le mélange des cruditez, & dégenere en matiere glaireufè.

Pour éclaircir ce fait, il faut confiderer les diverfes manieres dont les cruditez peuvent épaiffir les humeurs' auxquelles elles s'allient, il me paroît qu'elles doivent produire cet effet dans trois occafions.

1. Lorfqu'elles font plus gluantes que l'humeur à laquelle elles s'allient: car comme elles ne font plus qu'un même tout avec elle, il eft vifible que ce tout doit être plus gluant que n'cft cette humeur dans l'é at naturel.

2. Lorfqu'elles font aigres & fluides, & l'humeur à laquelle elles s'allient fulphureufe; car comme c'eft le propre des acides d'épaiffir les foufres & de les réunir, il eft évident que les cruditez aigres doivent produire cet effet fur les humeurs fulphureufes auxquelles elles s'allient.

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3. Lorfqu'elles font refineufes, & fermentent vivement; car comme nous avons dit de la gomme gutte, & de la refine de jalap elles ne fe divifent point en ferimentant, & entraînent avec elles la partie fibreufe de la lymphe, laquelle fe refroidit lorfqu'elle à quitté les voyes du fang & degenere en matiere glaireufe. Refte à décider à laquelle de ces raifons nous devons attribuer la generation de l'humeur dyffenterique. Pour cela il faut exami ner le caractere d'épaiffiffement que chacune de ces caufes doit produire, & le comparer avec ce que nous ob

a

fervons de l'humeur dyflenterique. Pour ce qui regarde la premiere, il eft vifible que lorfque l'humeur à la-t quelle les cruditez s'allient, ne s'épaiffic que parce que les cruditez font:: plus gluantes qu'elle, la quantité de cette humeur ne doit point augmen-*ter, elle doit faire obftruction dans les glandes dans lefquelles elles fe fepare: mais la filtration ne doit pas être plus abondante que dans l'état naturel. De-là nous devons conclure, que la generation de l'humeur dyffenterique ne dépend pas de cette caufe. La quantité de l'humeur des inteftins augmente confiderablement, elle fe vuide en abondance.

La même confideration doit nous faire comprendre que l'épaiffiffement de l'humeur des inteftins ne dépend pas de l'aigreur des cruditez qui fe mêlent avec elle; car il eft évident que fi cette caufe peut épaiffir cette humeur, elle n'en doit point augmenter la quantité.

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Il n'en eft pas de même de la troifieme. Plus je confidere les alterations qu'elle doit caufer à l'humeur des in teftins, plus j'y trouve de rapport

avec les dejections dyffenteriques. En effet, il cft évident que fi les cruditez qui s'allient à l'humeur des intesting font refineufes & fermentent vivement cette humeur doit, 1o. fe reproduire en abondance; car comme nous l'avons dit plufieurs fois, à mefure qu'une humeur fermente, les peritee gouttes dont elle cft compofés fe gonflent & fe rarefient, & entraînent dans leurs petits tourbillons & la fe rofité, & les parties de la lymphe, &? des autres humeurs qui font analogues avec elles; ainfi cette humeur fe reproduit en quantité, & fe vuide en abondance.

2o. Cette humeur doit entraîner quantité de glaires avec elles car comme les cruditez refineufes ne fe divifent point en fermentant, elles s'acrochent avec les parties fibreufes de la lymphe, & les entraînent avec elles; & ces parties fibreufes de la lymphe degenerent en glaires à mesure qu'elles: abandonnent les voyes du fang, & fe filtrent dans les glandes. Voilà précifément ce que nous obfervons dans les dejections dyffenteriques, elles font> abondantes & glaireufes.

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CHAPITRE XI.

Explication des Symptomes accidentels de la maladie.

Es fymptomes font la foif, le dégoût, l'inquietude, & les veilles qui accompagnent ordinairement la maladie, la fièvre, le hoquet, la cardialgie, les mouvemens convulfifs, la tenfion du bas ventre, le tenefme, - la defcente de l'anus, &c. qui y furviennent quelquefois, comme nous l'avons remarqué dans la description de la maladie.

La raifon de l'inquietude' & des veilles eft facile à trouver, ces accidens font des fuites neceffaires des douleurs que le malade fouffre, & de l'irritation qui fe fait dans les inteftins. Cela fe voit, cela fe fent, il n'eft pas neccffaire de s'étendre là-? deffus. Cependent lorfque la caufe de la maladie eft legere, le malade ne laiffe pas d'être affez tranquille pendant le jour, & de repofer pendant

la nuit.

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