Imágenes de páginas
PDF
EPUB

puiffe durer; il eft dans une agitation continuelle, il fait dans un inftant mille contorfions differentes; & lorfqu'il eft fur le baffin, il fait des efforts fi violens, qu'il fe perfuade que fes cntrailles vont fe vuider & fe répandre.

Les fymptômes que nous venons de décrire font effentiels à la dyffenterie. En voici d'autres qui ont accoutumé d'y furvenir, mais qui ne font point de l'effence de la maladie.

Elle commence affez fouvent par un friffon, & ce friffon eft fuivi d'une chaleur confiderable qui fe répand dans toutes les parties; & peu de temps aprés, les tranchées & les auttes fymptômes qui caracterisent lady ffenterie fe manifeftent: la foif le dégoût, l'inquiétude & les veilles l'accompagnent prefque toûjours.

mencement ,

La fiévre n'eft point un accident effentiel à cette maladie on voit beaucoup de dyffenteries fans fiévre; cependant elle s'y joint affez fouvent, tantôt dés le com& tantôt quelques jours aprés que la dyffenterie a paru; & quelquefois la dyffenterie eft un symptômede la fièvre, c'eft à dire que la fiévre paroît la premiere, & lá dyffenteric quelques jours aprés.

Le hoquet, la fincope, les mouve

mens convulfifs furviennent à la dyffenterie, lorfqu'elle eft extremement violente, tantôt l'un, tantôt l'autre, & quelquefois tous ensemble.

Le tenefme s'y joint affez fouvent, & la defcente de l'anus, lorfqu'elle dure long-temps; quelquefois le ventre eft tendu & douloureux.

Les forces s'abbattent, le malade s'épuife, & l'épuifement augmente tous les jours, & eft proportionné à la violence & à la durée de la maladie, & à la conftitution naturelle du malade.

Enfin la maladie fe termine tantôt par la mort, tantôt par la guérifon du malade, & tantôt elle traîne en longueur, ou elle dégenere en quelque autre maladie.

La plupart des dyffenteries dont les fymptômes ne font pas violens, & qui attaquent des perfonnes d'une complexion robufte & vigoureuse, guériffent dans l'efpace de quatorze jours, pourvû qu'ils ufent d'un regime de vie propre à la maladie. Des remedes appliquez à propos la guériffent beaucoup plutôt s mais quand on n'en feroit point, la maladie finiroit, il ne faut que ce temps-là, pour confumer, & pour vuider la matiere qui la cause.

Celles qui fe terminent par la mort, finiffent par diverfes voïes; les unes par l'inflammation & la gangrene des inteftins, les autres par une foibleffe dans laquelle le malade expire, & cela dans le temps de l'évacuation, ou un moment aprés quelques autres enfin par un tranfport au cerveau.

Elle traîne en longueur, lorfqu'elle eft entretenue par une caufe fixe › par exemple, lorfqu'il fe forme un ulcere dans les inteftins: pour lors les douleurs ne font plus fi vives, ni les déjections fi fréquentes, que dans le commencement; mais elles font toûjours remplies d'une matiere purulente, & la maladie dégenere en fiévre lente.

[ocr errors]

Enfin lorfque la dyffenterie dégenere elle dégenere ordinairement ou en diarthée, ou en lienterie, ou en hydropifie.

Cette maladie nous engagera en diverfes recherches, mais la premiere chofe qu'il faut tâcher de découvrir, c'est la caufe immédiate des fymptômes effentiels qui en font le caractere. Pour cela il faut confid,rer avec attention ces fymptômes, & examiner ce que chacun nous indique en particulier. Nous avons remarqué que la lyflinterie fe minifefte par des tranchées, & par l'excretion d'une

humeur glaireufe parfemée de pluficurs petits filets de fang. Voïons ce que nous en pourrons conclure.

Les tranchées font une marque évidente, & une fuite néceffaire de l'irritation des inteftins; ainfi puifque la dyffenterie fe manifefte par des tranchées, il faut néceffairement conclure que les inteftins font irritez, & par confequent qu'il y a dans leur cavité quelque caufe qui produit cette irritation."

Le fang qui paroît dans les dejections fuppofe néceffairement l'ouverture de quelque vaiffeau dans la cavité des intef tins ; il y a donc quelque vaiffeau, quelques veines capillaires entr'ouvertes dans la cavité des inteftins: je dis quelques vcines capillaires; nous avons remarqué que le fang coule par filets, fi c'étoient des vaiffeaux confiderables, le fang coukroit en abondance.

[ocr errors]

Cela fuppofé il faut rechercher quelle eft la caufe qui irrite les intestins, & quelle eft celle qui fait entr'ouvrir les vaiffeaux du fang.

La caufe qui irrite les inteftins, & qui excite les tranchées, n'eft pas difficile à trouver; ce font fans contredit les matieres qui fe vuident par les déjections: la preuve en eft aifée, l'irritation & les

tranchées s'appaisent, dés qu'elles fe font vuidées.

Il femble à la premiere vûë, qu'on peut attribuer à la même caule l'ouverture des vaiffeaux & l'épanchement du fang qui fe vuide dans la dyffenterie, & qu'il n'y a qu'à fuppofer que ces matieres font fi acres & fi corrofives , qu'elles raclent & rongent les inteftins, & par confequent les vaiffeaux capillaires qui s'y diftribuent. Cette opinion paroît vrai femblable, & elle eft adoptée par la plupart des auteurs qui ont écrit fur cette matiere, mais dans le fond elle n'eft point folide.

En effetfi les déjections dyffenteriques, étoient capables de ronger les inteftins par leur acrimonie, il devroit fe faire une femblable errofion chaque fois qu'il coule dans les inteftins une matiere d'une égale acrimonie. Cependant il eft des douleurs de colique, des flux de ventre, & des cholera-morbus caufez par par des ma→ tieres dont l'acrimonie eft beaucoup plus grande que celle des humeurs qui fe vui dent dans la plupart des dyffenteries. Il fe fait même quelquefois des évacuations d'atrabile, c'eft à dire d'une matiere brûlante & cauftique qui fouvent gangrene les inteftins.

« AnteriorContinuar »