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De la

Chefcerie de la S.-Chapelle.

Preuy.

atten

jour & nuit entre les deux guichets, d'avoir fa Sentinelle en
dehors de la cour du Mai, pour, en la relevant de deux heures
en deux heures, le Caporal faire une patrouille dans l'enceinte ;
mais à raison d'un conflit de Jurifdiction qui furvint de la
part de la Compagnie de Robe-courte, l'ordre n'eut lieu que
pendant vingt-quatre heures, & fut fufpendu en
-
dant une nouvelle décifion. Le Bailliage ne fe mêla point
de cet incident, lui étant fort égal que la garde du Palais
fût confiée à l'une ou à l'autre Compagnie, toutes deux rele-
vant également du Parlement, & prêtant main-forte à toutes
les Jurifdictions: & ce ne fut qu'après l'incendie du Palais,
arrivé la nuit du 10 au 11 Janvier 1776, que le Parlement
ordonna qu'il y auroit dans la cour du Mai un Corps-de-garde
compofé d'un Officier, & un Brigadier pour commander qua-
torze hommes de la Compagnie de Robe courte, chargés de
monter la garde jour & nuit pour la sûreté de l'enclos du
Palais. Voyez l'Edit du Roi donné au mois de Juillet 1783,
concernant les fonctions du Lieutenant de Robe courte & des
Officiers de fa Compagnie.

Il n'y a point de Fabrique à la Sainte-Chapelle, & parce que Saint-Louis par les Lettres de fondation, avoit ordonné que fi les offrandes & autres cafuels n'étoient pas fuffifans pour payer les diftributions manuelles, & entretenir le luminaire, les vîtres & autres néceffités, ce qui manqueroit feroit pris & fourni de fes deniers & de ceux de fes Succeffeurs, jufqu'à ce qu'il en eût été autrement ordonné, nos Rois ont toujours pourvu & fuppléé à tout ce qui étoit néceffaire tant pour ces objets que pour les ornemens, l'argenterie, l'entretien de la Maîtrise des Enfans de Choeur & autres befoins, comme il paroît par le don des régales, & les comptes de la Chefcerie, dont le plus ancien, rendu par Guy de Laon, Tréforier de la Sainte-Chapelle, remonte à l'an 1314.

De-là les Lettres - patentes de Philippe - le - Long, au mois d'Avril 1317, qui ordonnent que le Tréforier prendra tous les

ans aux deux Echiquiers de Rouen 400 livres parif., pour être employées à fournir le luminaire, la toile, & les autres choses néceffaires à la Sainte-Chapelle pour le Service Divin, & qu'il en rendra compte à la Chambre des Comptes; & les Lettres du Roi Jean, de l'an 1363, qui ordonnent que le Tréforier recevroit tous les ans fix cents florins d'or de Florence fur les foixante Notaires au Châtelet de Paris, à la Charge de fournir à l'Eglife de Paris la cire néceffaire pour l'entretien de cinq cierges de cinq livres piece, qui doivent brûler jour & nuit devant l'image de la Vierge, felon l'Ordonnance de Philippe de Valois fon pere, & d'employer le furplus aux néceffités de la Sainte-Chapelle.

Par la fuite les fonds de la Chefcerie ont été fucceffivement augmentés, notamment par Arrêt du Confeil des 2 Septembre 1655, & Lettres-patentes du 24 Février 1722, enregistrées à la Chambre des Comptes le 18 Mars de la même année & portant qu'il fera fait fonds annuellement, dans les états de la Recette générale des Finances de Paris, de la fomme de 3000 liv., fous le nom du Chefcier de la Sainte-Chapelle, outre & par-deffus celle de 7000 liv., pour être employées fous les ordres de la Chambre, à l'entretien, nourriture des Enfans de Choeur & autres dépenfes de la Sainte-Chapelle. Ces dernieres Lettres ont été confirmées par Arrêts du Confeil des mois de Janvier 1742 & Septembre 1748. Enfin par décifion du Confeil du mois d'Octobre 1784, les fonds de la Chefcerie ont encore été augmentés par fupplément & par provisions, d'une fomme de 3000 liv., faifant en tout 13000 liv., fur lesquelles en vertu de Lettres-patentes de François I. de l'an 1525, la Chefcerie est chargée de payer une fomme de 120 liv. par an, aux Tréforier & Chanoines, pour partie de l'entretien de leur pain de Chapitre.

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L'Office de Chefcier eft & a toujours été attaché à la place de Tréforier pour avoir foin des ornemens, linges, vafes facrés, de l'entretien de la facriftie, des Enfans de Choeur &

Du

de leurs Maîtres; & les Tréforiers en ont toujours fait les fonctions jufqu'en 1500, qu'ils fe permirent de fe donner un Commis, auquel l'Arrêt du Confeil de 1683, ordonne que le Tréforier continuera de donner gratuitement la Commiffion le Sous-Chefcier, & non autrement.

Lettres de Philippe-le-Long de l'an 1317, qui ordonnent Parcheminier. que le Tréforier de la Sainte-Chapelle recevra tous les ans 400 liv. parif. fur le grand Sceau de la Chancellerie, pour la fourniture du parchemin à MM. du Parlement de la Chambre des Comptes, &c. & qu'il en comptera à ladite Chambre.

Lettres de Charles Dauphin, de l'an 1358 au mois de Mars confirmées par Lettres du Roi Jean de l'an 1360, & portant affignation de 800 liv. parif. de rente pour les mêmes causes.

On lit dans le Sciendum de la Chancellerie, qui est une ancienne inftruction pour les Notaires & Secrétaires du Roi, & que l'on croit être de l'an 1413 à 1415, que le Tréforier de la Sainte-Chapelle, ou fon Chapelain, fait tous les ans préparer & fournir aux Notaires & Secrétaires du Roi, la quantité de parchemin qu'ils peuvent employer pour la façon des Lettres qui concernent Sa Majefté; & que les Notaires lui en donnent leur cédule ou reconnoiffance, laquelle doit auffi être enregiftrée en la Chambre des Comptes, fur le Livre appellé de

Parchemin.

Arrêt du Parlement du 7 Juillet 1618, qui maintient Charles de Balzac, Tréforier de la Sainte-Chapelle, en poffeffion de l'Office de Parcheminier, & de la maifon en dépendante.

Arrêt du Parlement du 21 Juillet 1646, qui permet à Louis Piget, Parcheminier, de faire rebâtir la maison affectée à fon Office, conformément au plan annexé audit Arrêt. Conformément au Teftament de Philippe-le-Bel, Philippe-lela Chapelle de Long, par Lettres du mois d'Avril 1318, fonda dans la Saint-Jean- baffe - Sainte-Chapelle, la Chapelle perpétuelle de Saint-Jean l'Evangéliste. l'Evangélifte, pour le repos des ames du Roi Philippe-le-Bel,

Fondation de

& mere, & donna

payer au

& de la Reine Jeanne de Navarre, fes pere
à la Sainte-Chapelle quarante livres parif. de rente à prendre
fur les terres de Soupes & de Savigny, la derniere advenue au
Roi par confifcation fur Philippe d'Aulnoy, favoir vingt-
quatre liv. pour gros fruits, & dix liv. pour diftributions du
Titulaire, à la charge des Tréforier & Chanoines de
Roi les fix liv. de rentes reftantes du produit defdites Terres,
& à eux données depuis, & amorties par Lettres de Charles V
de l'an 1365. Par autres Lettres du 13 Janvier 1369, le même
Prince donna à la Sainte-Chapelle, en augmentation de fon-
dation, cinquante arpens de Terres labourables, fifes à Savi-
gay, &c.

Dans les Lettres de fondation de cette Chapelle il n'est point parlé de Meffes à la charge du Chapelain; mais la Charte réformative de François I de l'an 1520 porte qu'il doit dire au moins, quatre Meffes par femaine.

,

Preuv.

Preuv.

Cette année, Philippe-le-Long fit expédier à Paris des Lettres- Augment. patentes, datées du mois de Juin, dans lefquelles après avoir de dix-huit expofé l'état de la Sainte-Chapelle, & confirmé tout ce qui Eccléfiaftiq. avoit été fait jufqu'alors en faveur de cette Eglife par Saint Louis fon Bifaïeul, Philippe-le-Hardi fon Aïeul, & defirant accomplir les pieuses intentions énoncées dans le Teftament de fon pere Philippe-le-Bel, il fonde quatre nouvelles Prébendes, & en ajoute une cinquième pour être pareilles aux huit anciennes fondées par Saint Louis, c'est-à-dire, cinq nouveaux principaux Chapelains, cinq Sous-Chapelains & cinq Clercs; ordonnant en outre que les trois principaux Chapelains qui avoient été établis par Saint Louis en qualité de (1) Marguilliers, auroient encore fous eux chacun un Sous - Chapelain; &

(1) Il paroît par ces Lettres qu'il n'est plus parlé de Marguilliers, qui font appellés Chanoines comme les autres Chapelains ; & c'est depuis cette époque que du nombre des Chapelains & Clercs des Tréforier & Chanoines, trois ont retenu le nom & les fonctions de Marguilliers.

Domaine

de Caen &

Bayeux.

affignant à cet effet à la Sainte-Chapelle dix - fept cents cin-
dix-fept
quante-deux livres neuf fols trois deniers tournois de rente,
à prendre fur les Fieffermes de Caen & Bayeux; favoir,
foixante & dix-fept livres quinze fols fept deniers parif. pour
chaque Prébendé; huit livres pour l'Obit de Philippe-le-
Hardi; vingt-deux liv. pour le Chapelain de Saint-Clément ;
vingt liv. pour celui de Saint-Blaife; trente-trois liv. pour celui
de Saint-Nicolas; vingt liv. pour la fondation de la Chapelle
de Saint-Louis ; & vingt-neuf liv. cinq fols deux deniers
pour l'augmentation faite audit Chapelain par Michel de Bor-
danet; plus cent vingt liv. de rente de récompenfe pour les
frais faits avant la création des cinq nouvelles Prébendes; puis
il fonde deux Obits l'un pour la Reine Jeanne de Navarre fa
mere, & l'autre pour le Roi Louis X, dit le Hutin, fon
frere; & pour diftinguer le Maître & les principaux Cha-
pelains, il les qualifie pour l'avenir du nom de Tréforier &
Chanoines; leur permet d'établir un Procureur-Econome-
Syndic fous le Sceau de la Sainte-Chapelle, pour fuivre
leurs affaires; fe réservant à lui & à fes fucceffeurs la haute &
baffe Justice dans le domaine de Caen & Bayeux, & tous les droits
qui en dépendent à l'exception des Amendes auxquelles les Fer-
miers pourroient être condamnés faute de payement; lefquelles
amendes feront & appartiendront aux Trésorier & Chanoines,
ainfi que les améliorations qu'ils pourront faire dans lefdites
Fieffermes; & au cas que lesdites Fieffermes vinffent à dimi-
nuer, ou que les Tréforier & Chanoines n'en puffent jouir,
Sa Majefté s'engage, elle & fes fucceffeurs, à les dédommager
& à leur donner ailleurs d'autres revenus de pareille valeur fur
le Tréfor Royal. Puis elle amortit ces rentes & celle de trente-
quatre livres parif. à prendre fur Soupes & Savigny pour la
dotation de la Chapelle perpétuelle de Saint-Jean-l'Evangélifte,
& plufieurs autres petites rentes que les anciens Chanoines
avoient acquifes de leurs deniers, ou qui leur avoient été léguées
fur plufieurs maifons de Paris. Enfin pour que les Tréforier

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