mais porté le joug. Séparez-les de CHAPITRE leurs veaux, que vous ramenerez dans I. ARTICLI l'étable. * Prenez l'Arche du Sei VI. *.8. X. gneur; placez-la fur le chariot; & I. Rois, après avoir mis à côté, dans une caffette, les figures d'or que vous lui aurez païées pour votre péché, laiffezle aller: Et vous verrez [ce qui en 9. arrivera.] Si elle va par le chemin qui mene en fon pas vers Bethfamès, ce fera le Dieu d'Ifraël qui vous aura caufé ce grand mal. Si elle n'y va pas, nous reconnoîtrons que ce n'a pas été fa main qui nous a frapés, mais que ces maux nous font . 10. arrivés par hazard. Ils fuivirent ce confeil, & prenant deux vaches qui nourriffoient leurs veaux de leur lait, ils les atelerent au chariot, après avoir renfermé leurs veaux dans l'éta11. ble: Et ils mirent l'Arche du Seigneur fur le chariot avec la caffette où . 17. étoient les rats & les anus d'or, oferts au Seigneur par les Philiftins pour leur péché. Les Villes qui les donnerent furent Azot, Gaza, Afcalon, 18. Geth, & Accaron. Il y avoit [ de plus] autant de rats d'or que de places foumifes aux Philiftins, foit Villes murées, foit Villages fans murs jufqu'à la pierre nommée le Grand ! Abel, fur laquelle on mit l'Arche du Seigneur, & qui eft encore aujour- CHAPITRE d'hui dans le champ de Jofué Bethfa- ARTICLE mite. Les vaches tournerent droit I. X. vers le chemin qui mene à Bethfa- I. Rois, mès, & le fuivirent toujours en meu- v I. glant, fans fe détourner à droit ni à gauche. Les Princes des Philiftins les fuivirent jufques fur les terres de Bethfamès. Prenez un chariot tout neuf.... La lumiére naturelle feule avoit apris à ces infidéles, que le respect dû à la fouveraine Majefté ne permettoit pas de lui rien ofrir qui eût déja fervi à l'ufage des hommes. Il eft honteux que les Payens aïent été plus religieux fur ce point que des femmes Chrétiennes, qui croient fignaler leur piété, en donnant les habits qu'elles ont portés, pour en faire des ornemens d'Eglife. Elles ignorent combien elles aviliffent la Religion; combien elles acoutument le peuple à perdre la vénération infinie que l'on doit à l'Etre fuprême; & combien elles dégradent le facerdoce augufte de JESUS-CHRIST, en lui faifant porter leurs reftes dans fes Miniftres. Il est gravé au fond de la nature hu * V. 12. I. X. maine de former fes jugemens fur le CHAPITRE raport des fens; & la dignité du culte ARTICLE extérieur dépend de l'idée que les hommes ont des chofes qui y font emI. Rois, ploïées. Or on a communément beauV I. coup de mépris pour des habits qui ont fervi; & une femme d'une condition médiocre feroit fort honteufe d'être reconnuë fous l'habit d'une autre. Pour éviter cet aviliffement du culte facré, Dieu avoit défendu dans l'ancienne Loi qu'on lui préfentât aucune victime qui eût quelque défaut, ou qui eût porté le joug; & il y avoit ajouté la peine de mort contre ceux qui imiteroient la compofition du parfum qui devoit être brûlé dans fon fanctuaire. Mais que penfer de l'imprudence de cette perfonne, fi fon habit même a été l'ocafion & la matiére de bien des fautes qui ont dû atirer la colére de Dieu fur elle: fi elle en a tiré vanité: fi elle a été avec cette pompe au fpectacle: fi elle a excité l'admiration & l'amour du luxe dans le cœur des autres fi elle a fait une dépenfe au-deffus de fon rang pour l'acheter. Au lieu de l'expofer aux yeux de Dieu comme un trophée, & de rapeller par cette vûë le fouvenir de fes anciens péchés, peut-être encore mal expiés : ne de vroit- CHAPITRË X. I. Rois, V I. vroit-elle pas plutôt fe hâter de le faire difparoître comme un complice, & de l'abolir comme un anathême d'ou- ARTICLE bli, de peur qu'il ne s'éleve en témoignage contr'elle pour la condamner. Mais que fera cette Dame de fon habit, que fon humilité lui fait regarder maintenant comme trop précieux & trop riche, pour ofer achever de l'ufer? Il ne lui refte de parti que de le vendre, & d'en donner le prix pour la décoration de l'Eglife: parce que l'argent n'a pas une deftination marquée, & que fon usage n'est établi que pour fervir aux échanges. Pour cette raifon Dieu avoit ordonné qu'on rachetât le premier-né d'un âne pour lui en ofrir le prix, parce qu'il n'auroit pas été décent de lui facrifier l'animal même: Attelez-y deux vaches qui nourriffent leurs veaux. C'étoit la coutume de tous les anciens peuples d'établir dans les ocafions importantes des fignes arbitraires, qui n'avoient point de liaifon néceffaire de la caufe à l'éfet afin de découvrir par l'acompliffement quelle étoit la volonté divine, & de prévoir les événemens qui les intéresfoient. L'homme réduit à lui-même, porte une conviction intime, confirTome I. L VI. I. X. maine de former fes jugemens fur le CHAPITRE raport des fens; & la dignité du culte ARTICLE extérieur dépend de l'idée que les hommes ont des chofes qui y font emI. Rois, ploïées. Or on a communément beaucoup de mépris pour des habits qui ont fervi; & une femme d'une condition médiocre feroit fort honteufe d'être reconnue fous l'habit d'une autre. Pour éviter cet aviliffement du culte facré Dieu avoit défendu dans l'ancienne Loi qu'on lui préfentât aucune victime qui eût quelque défaut, ou qui eût ̧¡ porté le joug; & il y avoit ajouté la peine de mort contre ceux qui imiteroient la compofition du parfum qui devoit être brûlé dans fon fanctuaire. Mais que penfer de l'imprudence de cette perfonne, fi fon habit même a été l'ocafion & la matiére de bien des fautes qui ont dû atirer la colére de Dieu fur elle: fi elle en a tiré vanité:: fi elle a été avec cette pompe au fpectacle: fi elle a excité l'admiration l'amour du luxe ds le cœur tres fi elle a fa : fus de fon ra de l'expof un troph vûë le peur |