Imágenes de páginas
PDF
EPUB

III.

boeuf. C'eft pourquoi le tranchant CHAPITRE des focs des charrues, des hoïaux, des ARTICLE fourches à trois dents & des haches éII. toit tout émouffe.† Et le jour du combat il ne fe trouva dans toute l'armée, que Saul & Jonathas qui euffent une lance ou une épée à la main.

I. Rois, X.III.

*. 21.

t. 22.

***.6.

*.7.

** Les Ifraëlites fe voïant réduits à une fi grande extrémité; car ils étoient fort preffés [ par leurs ennemis, ] s'allerent cacher dans les cavernes, dans les haïes, dans les rochers, dans les forêts, & dans les citernes. Quelques-uns. pafferent audelà du Jourdain dans le païs de Gad & de Galaad. Saül demeura à Galgala, & tout le peuple qui l'acompagnoit étoit faifi d'éfroi.

De la nombreuse armée qui avoit défait Naas, Saül ne retint auprès de lui que trois mille hommes, qu'il diftribua en trois corps, & qu'il plaça dans trois poftes diférens, peu éloignés l'un de l'autre, pour contenir les Philiftins. Ces anciens ennemis avoient mis garnifon dans plufieurs places fortes d'Ifraël pour tenir en bride tout le païs, & pour fe maintemir dans la poffeffion où ils étoient d'empêcher les Ifraëlites d'avoir des

CHAPITRE

forges où ils puffent fe fabriquer des armes, & de les forcer à venir prendre chez eux les inftrumens de fer né- ARTICLE ceffaires aux travaux de la campagne,

[ocr errors]

II.

ou à les y faire réparer. Jonathas, qui I. Rois, commandoit un de ces trois corps, XIII. indigné de ce honteux & pénible affujétiffement, & furtout de la captivité où ils tenoient la ville de Gabaa fa patrie, ataqua le premier la garni fon qu'ils y entretenoient, la batit, la chaffa; & par cet exploit donna lieu aux grands événemens qui vont être raportés.

Cette défaite réveilla les Philiftins, & pour en arrêter les fuites, ils fe hâterent d'armer puiffanment. Saül fe mit en état de s'opofer à de fi grandes forces, & de conferver fes premiers avantages, en apellant auprès de lui à Galgala toutes les troupes qu'il avoit congédiées. Elles acoururent au rendez-vous avec une ardeur extraordinaire, remplies encore de l'audace que la défaite des Ammonites, & l'avantage récent fur les Philiftins leur infpiroient, & marchant avec de grands cris de joïe à une victoire certaine.

Mais à la vûë de l'armée ennemie, cette ardeur & cette allégreffe s'évanouiffent. Le courage les abandonne.

La confternation & l'éfroi prennent CHAPITRE la place de la confiance & de la ferARTICLE meté. Elles oublient leurs victoires

III.

II. paffées, & celles que Dieu leur avoit I. Rois, promifes pofitivement fur les PhilifXIII. tins, dans l'élection même de leur nou

veau Roi. Tout eft difparu à la fois. Elles ne voïent plus que leur danger, & n'écoutent que la peur pour l'évi

ter.

Dieu manifeste les fecrets de fa Providence par ce peuple, dont tous les états & toutes les difpofitions font deftinées à fervir aux hommes de modéle & de leçon. Il avertit par ces éxemples, qu'il donne le courage & le retire comme il lui plaît; que perfonne n'eft maître de-fe donner l'intrépidité & l'affurance, ni de fe les conferver; & qu'il ne lui faut qu'un moment pour faire paffer des armées entieres, des cris de victoire & de triomphe, au trouble & à l'épouvante d'une honteufe déroute. L'hiftoire préfente fouvent ces alternatives étonnantes. On en eft quelquefois témoin foi-même. On en cherche la caufe dans les caprices du hazard, dans des contretems imprévus, dans des préventions fubites & peu démêlées, dans la contagion de l'exemple, dans les inégali

CHAPITRE

[ocr errors]

tés de l'efprit humain, fans pouvoir fe contenter de toutes ces conjectures. III. L'Ecriture feule nous aprend que la ARTICLE véritable cause en eft dans la volonté de Dieu, qui, par ces viciffitudes fou1. Rois, daines,humilie les Etats ou les rétablit; XIII. abat l'orgueil des vainqueurs, ou releve la foibleffe des vaincus; arrête le cours des profpérités, & y met des bornes.

an

Les Philiftins s'affemblerent de leur cô- . 5. pour ataquer Ifraël avec trente mille chariots, fix mille chevaux, &. ... Ce nombre de chariots de guerre paroît exceffif à d'habiles Interprétes. Le Syriaque & l'Arabe n'ont lû dans l'Hébreu que trois mille chariots. En ce cas le Texte auroit été altéré par l'addition de deux Lettres. Mais en ré-h duifant même le nombre à trois mil- lieu de le,il surpasse de beaucoup celui qu'au- puhu. cune puiffance ait jamais emploïé. Pharaon aïant raffemblé tous les chariots de l'Egypte pour pourfuivre les Ifraë- Exod. XIV,. lites, n'en avoit que fix cens. Jabin, Jud. 1 v. s. Roi de Hafor n'en avoit que neuf cens: 26. Salomon quatorze cens: Sefac Roi d'Egypte, douze cens : Zara Roi d'Ethiopie, dont l'armée étoit d'un mil- II. Par. XII, lion d'hommes, n'avoit trois cens que chariots: Adadefer Roi de Syrie en

III. Rois, X

[ocr errors]
[ocr errors]

I.Rois,

XIII.

avoit mille & fept mille chevaux. CyCHAPITRE rus dans la grande bataille contre Cré. ARTICLE fus, n'en avoit que trois cens ; & DaII. rius contre Alexandre, quedeux cens à la bataille d'Arbele. Ces éxemples le nombre de trois milmontrent que le chariots feroit déja exceffif, à plus forte raifon celui de trente mille, qui, rangés en bataille, feroient un front de plus de douze lieuës d'étenduë. Où Trouver une pleine fi vafte & fi unie pour combatre? Où vit-on une armée ennemie qui ocupât cet efpace immenfe pour qu'ils puffent agir contre elle?

Quelques-uns, pour expliquer cette dificulté qui eft grande, font remarquer, que dans l'Ecriture le chariot eft pris non-feulement pour les deux chevaux qui le menent, pour le cocher qui le conduit, & pour le foldat qui le monte; mais auffi pour les hommes qui l'acompagnent au nombre quelquefois de huit ou dix hommes. II. Rois,x. 8. Ils le prouvent par ce qui eft dit, que "David mit à mort fept cens chariots » II.Rois, VIII. qu'il avoit pris fur les Syriens : « qu'il "coupa les jarêts à cent chariots: ail1. Par. XIX,,, leurs, qu'il mit à mort fept mille » chariots". Si dans l'endroit que nous expliquons, on fupofe que chacun des

18.

chariots

« AnteriorContinuar »