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été non-feulement d'un hommage que CHAPITRE l'homme rendroit par-là à la fouveARTICLE raineté de Dieu; mais encore pour V. éloigner de l'homicide, en infpirant de I. Rois, l'horreur pour le fang, qui tient lieu

XIV.

*.35•

d'ame dans les bêtes.

par

Saul bâtit alors pour la premiere fois un Autel au Seigneur. Cet Autel bâti les foins & par les ordres de Saül, pouvoit n'être deftiné qu'à fervir de monument de fa reconnoiffance de la victoire miraculeuse, que le Dieu des armées venoit de lui faire remporter. Samuël lui en avoit donné l'éxemple, en érigeant une grande pierre dans le lieu où Dieu avoit achevé de lui donner fon fecours pour défaire les Philiftins, & qu'il avoit apellée pour cette raifon : la pierre du fecours.

Peut-être fe crut-il autorifé par la présence de l'Arche,& par le miniftére du Grand-Prêtre qui étoit auprès de lui, d'immoler des victimes pacifiques en action de graces de la bénédiction qu'il avoit acordée aux troupes d'If

raël.

.36-39. Saul dit enfuite: jétons-nous cette nuit fur les Philiftins.... Le Grand-Prêtre avertit de confulter Dieu.... Je jure. . . que fi mon fils eft coupable..... Saül voïant que fes troupes avoient repris

CHAPITRI
III.

V.

de nouvelles forces par le repas qu'elles venoient de faire, réfolut de fe remettre dès cette même nuit à pourfui- ARTICLE vre les reftes de l'armée ennemie. Mais le Grand-Prêtre, qui étoit auprès de I. Rois, lui, l'avertit de ne pas éxécuter ce XIV. deffein, fans avoir apris du Seigneur s'il l'aprouvoit. Il le confulta auffi-tôt par l'éphod: mais n'en aïant reçû aucune réponse, le Roi foupçonna, que le filence, que Dieu gardoit contre fon ordinaire, ne pouvoit être causé que par quelque faute que le peuple auroit commife. Il avoit apris par le trouble arrivé fous Jofué, à l'ocafion du larcin facrilége d'Achan, que le Jof. VII. crime d'un feul pouvoit atirer la colere de Dieu fur une armée entiere ; & qu'on ne la pouvoit défarmer, que par la punition du coupable. Saül donne des ordres preffans pour découvrir le criminel; & en fe hâtant de s'obliger par ferment à le punir de mort, fût-ce même fon fils Jonathas, il a l'imprudence de s'ôter la liberté de tempérer la rigueur de la condamnation, ou de folliciter fa grace auprès de Dieu. Et le peuple ne reclamant point contre la témérité de Saül, donne par fon filence un confentement inconfidéré à la loi que le Roi impofe, & fe foumet à

CHAPITRE
II!.

ARTICLE

V.

I. Rois, XIV.

fon ferment, contre lequel il fera obligé de protester dans la fuite.

Saul confulta Dieu... mais le Seigneur ne lui aiant rien répondu... La maniere, dont les Prêtres confultoient le Seigneur, étoit fort diférente de celle des Prophétes. Les premiers fe revêtoient de l'Habit facerdotal, nommé Ephod, fur lequel étoit ataché un morceau d'étofe carré, qui tomboit fur la poitrine du Grand-Prêtre, & qui portoit quatre rangs de pierres précieufes, gravées chacune d'un des noms des douze Tribus d'Ifraël. C'eft ce qu'on apelloit le Rational, ou, Urim, & Tumim, lumiéres & perfections, par lequel Dieu rendoit fes oracles. Selon Jofeph, & les meilleurs Interprétes, le GrandPrêtre revêtu de cet ornement, &. priant les mains étendues en la préfence de l'Arche, & même quelquefois fort éloigné d'elle, comme il paroîtra par plufieurs éxemples de David, expofoit les défirs & les befoins de ceux qui confultoient le Seigneur. S'il agréoit leur demande, il faifoit briller les pierres précieuses d'un éclat vif & éblouiffant: s'il la rejétoit, il laiffoit ces pierres dans leur couleur ordinaire, ou même la rendoit plus fombre & plus verne. On penfe même, que quand

à

CHAPITRE 111.

V.

I. Rois,

XIV.

Dieu vouloit articuler fes ordres d'une maniere plus diftincte, il choififfoit dans les lettres qui forment les noms ARTICLE des douze Patriarches, gravés fur le rational, celles qui étoient propres exprimer ces ordres d'une maniere lifible, en leur faifant jeter un plus grand éclat que les autres lettres, pour les en difcerner. Nous pouvons en prendre une idée dans l'événement préfent. Saül demandoit poursuivrai - je les Philiftins. Si Dieu l'avoit aprouvé, il auroit répondu, poursuivez, 977, en prenant le de la premiere lettre de Raben, le de la troifiéme du mot Juda, & de la derniere de Jofeph.

Le fort tomba fur Jonathas... que Dieu . 41-44. me traite avec toute fa rigueur, répliqua Saul, fi vous ne mourez, Jonathas. Depuis que Samuel ne paroît plus auprès de Sail, toute prudence abandonne ce malheureux Prince: il ne fe conduit plus que par fes caprices; il fait fautes fur fautes. Il croit honorer Dieu par des imprudences qu'il rejété. Il ajoute aux imprécations les plus terribles des fermens funeftes, qui ne tendent tous qu'à perdre fon propre peuple & fon fils bien-aimé. Pour punir une témérité fi aveugle, Dieu tourne contre lui toutes les fuites de cet évé

II.

V.

nement tragique. Il empêche qu'aucun CHAPITR F foldat,malgré l'excès de fa faim,ne romARTICLE pe l'abftinence; & permet que Jonathas feul la viole, fans le favoir & que le fort le déclare coupable de mort; afin de faire tomber fur Saül feul toute la douleur que peut reffentir un pere, qui ne peut imputer qu'à sa folle précipitation la perte d'un fils, fi cher à fa famille, fi prétieux à l'Etat, & comblé d'une gloire immortelle.

I. Rois, XIV.

Dieu a voulu que cet éxemple aprît à tous les fiécles, qu'on ne peut trop prendre garde, avant que d'apeler fon nom grand & terrible. Quand on feroit auffi innocent que Jonathas, fufcité par fauver fon peumiracle pour ple, & que toutes les loix confpireroient à juftifier l'acufé, on ne provoque jamais impunément fa vengeance. En refufant de rendre fes oracles, & en découvrant le coupable par le fort, il a montré qu'il étoit préfent à tout ce qui s'eft paffé; qu'il a tout écouté jufqu'aux paroles les moins concertées : Que rien n'eft plus à craindre que fa malédiction, ni plus téméraire pour des hommes foibles & miférables comme ils font,que de fe l'atirer:Que quelque précaution qu'ils puiffent prendre, ils fe trouveront toujours mal de s'être

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